Droit de réponse au Monde.fr

À l’attention du Monde.fr

L’Union Juive Française pour la Paix tient à protester contre l’article « Le Bataclan, un haut lieu de la culture ciblé de longue date par les islamistes », de Véronique Mortaigne et Nathalie Guibert, paru sur le Monde.fr hier 15 novembre, dont la perversité nous scandalise.

« Des spécialistes », qui dans la suite de l’article semblent se résumer à un chercheur de l’IFRI, « soulignent que ce lieu a été ciblé de longue date par des militants islamistes en raison du supposé sionisme de son ex-propriétaire ».
Et la première citation est pour rappeler que AFPS, CCIPPP, GP et UJFP avaient protesté contre un gala de soutien en faveur des forces israéliennes prévu au Bataclan.

Il y a donc un lien établi entre le soutien au peuple palestinien par nos quatre organisations et l’islamisme, sans être en mesure d’apporter le moindre élément pour oser un tel lien. Et l’article se conclut par une citation du même chercheur (?) : « on pouvait penser qu’on s’en tiendrait à des discours violents, il est possible que l’image du Bataclan comme étant une salle sioniste se soit répandue parmi les djihadistes via les réseaux sociaux avec le même terrain antisémite et antisioniste qui a conduit Mohammed Merah ou Mehdi Nemmrouche à commettre leurs actes ».

On retrouve là la thèse rebattue par les services israéliens, qui ne peut bien sûr établir le moindre lien entre les attentats et les organisations qui luttent pour que le droit international s’applique en Israël/Palestine et dénoncent l’apartheid, l’épuration ethnique, la colonisation institués par les gouvernements israéliens successifs.

Alors on dit : oui mais ces discours vont « via les réseaux sociaux » alimenter antisémitisme et antisionisme, que l’on n’ose pas confondre mais que l’on associe.

Pour nous, cet article relève d’un journalisme « embedded », pour utiliser le terme anglo-saxon, que l’on peut peut-être traduire par un journalisme embarqué, un journalisme de service : est-ce aujourd’hui la conception du journalisme du « journal de référence » ?

En tout cas cet article nous montre à quel type d’amalgames et de provocations nous aurons affaire dans les jours et semaines qui viennent. Mais de cela non plus nous n’aurons pas peur et inlassablement nous ferons entendre notre voix pour les dénoncer.

Pour le Bureau National de l’UJFP le 16 novembre 2015
Pierre Stambul, coprésident

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