L’article de La Provence (François Tonneau, 9 juin) sur Salah Hamouri comprenant un assez grand nombre « d’inexactitudes », l’Union Juive Française pour la Paix (UJFP) au nom du Collectif Palestine en Résistance vous demande instamment de rectifier ces erreurs.
- Salah Hamouri n’a pas été « expulsé » d’Israël. Il est né et a toujours vécu à Jérusalem Est qui, selon le droit international, se trouve en Palestine occupée. L’ONU a qualifié sa détention sans accusation formelle de crime de guerre. Elle précise : « expulser une personne protégée d’un territoire occupé est une violation grave de la Quatrième Convention de Genève ».
- Selon le dictionnaire de l’Académie Française (que chacun.e peut consulter) le déporté est une personne qui subit la déportation, terme emprunté au latin déportatio « Charoi, transport » en latin classique et « déportation, exil » en bas latin juridique. Salah Hamouri a bien été déporté de sa terre natale LA PALESTINE.
- Salah Hamouri n’a pas « participé » à un attentat. Cette accusation est une invention de l’occupant. Les civils palestiniens dépendent de la « justice militaire ». Celle-ci n’a pas besoin de présenter des preuves pour condamner, et si un Palestinien ne plaide pas coupable, la peine encourue est doublée. Après trois années de détention administrative, de nombreux report du procès, sans aucun témoignage ni aucune preuve à présenter, le procureur du tribunal militaire siégeant dans la colonie d’Ofer « a proposé un plaider coupable » donnant le choix entre 14 ans ou 7 ans de prison. Voilà pourquoi Salah Hamouri a accepté de plaider coupable sans jamais reconnaitre les faits.
- L’article reprend le terme de « grand rabbin » pour parler d’Ovadia Yossef (1920-2013) oubliant de mentionner qu’il était aussi le leader du parti politique ultra orthodoxe Shass. Ovadia Yossef déclara entre autre « les six millions de malheureux Juifs qui ont été tués par les Nazis ne l’ont pas été gratuitement. Ils étaient la réincarnation des âmes qui ont pêché … ». Il n’y a jamais eu la moindre tentative d’assassinat de M. Ovadia Yossef par Salah Hamouri.
- Salah Hamouri n’est pas un terroriste mais un résistant. La Palestine est occupée depuis des décennies au mépris total du droit international. Toutes les grandes organisations des Droits de l’Homme, y compris des organisations israéliennes, décrivent la colonisation, l’emprisonnement massif, le vol des terres, les destructions de maisons … Face à une telle situation, le droit international dit que résister, ce n’est pas seulement un droit mais un devoir.
- Enfin l’article reprend l’idée que Salah menacerait la « communauté juive ». Ceux qui prétendent parler au nom des Juifs parlent en fait au nom de l’extrême droite israélienne. L’UJFP qui s’est constituée il y a 30 ans en disant « pas de crimes en notre nom » leur conteste totalement cette prétention. L’UJFP et le Collectif Palestine en Résistance, s’inspirant des Principes de la Charte d’Ethique Mondiale des Journalistes, invite les journalistes à la vigilance face aux manipulations visant à confondre sionisme et judaïsme.
Au nom de l’UJFP et du Collectif Palestine en Résistance
Pierre Stambul