Judaïsme – Judéité

saphir news Israël, sionisme – Quand une idéologie profane le sens sacré des mots

Israël, sionisme – Quand une idéologie profane le sens sacré des mots

Rédigé par Gabriel Hagaï | Jeudi 16 Mai 2019

En tant que rabbin, je suis toujours gêné par l’utilisation des mots comme « Israël » Yisrâ’él ou « Sion » Ṣiyyôn par l’entité politique nationaliste juive établie en Terre Sainte. A mes yeux, cela constitue une profanation pure et simple. Des explications s’imposent.

Yahoud

ISRAËL/PALESTINE > RELIGION > DROITS HUMAINS > SOCIÉTÉS > MOTS D’ISLAM > ROLAND LAFFITTE > 24 AVRIL 2019

Dire qu’il existe un antijudaïsme islamique est une affirmation du même genre que celle de parler d’un antijudaïsme chrétien. Sur le plan théologique, le fait que le christianisme se soit séparé du judaïsme a entraîné, dans l’histoire, oppositions, polémiques et anathèmes des deux côtés. Il en est de même des rapports entre le judaïsme et l’islam dans les siècles qui ont suivi l’époque coranique. Identifier les points de rupture n’empêche pas de s’appuyer sur les points communs et les continuités ; c’est d’ailleurs le but des dialogues et trilogues interreligieux contemporains.

Seder laïque de l’UJFP à Paris

Animé par Richard Wagmann, créateur de l’association et ex-président de l’Union juive française pour la paix, ce Seder qui commémore la sortie (mythique) des Hébreux de l’esclavage en Egypte, et par conséquent toute lutte de libération nationale (et sociale) s’est déroulé comme depuis plusieurs années à Paris devant une vingtaine de personnes, juives ou pas. On a suivi le rituel de cette soirée avec les modifications non religieuses et antisionistes qui s’imposent afin de soutenir la lutte de libération du peuple palestinien opprimé par l’État sioniste depuis 1947-48, en souhaitant l’an prochain à Jérusalem (Al-Qod) aux Palestiniens et à tous leurs amis dans le monde.

PARIS : SÉDER LAÏQUE POUR PESSAH LE 21 AVRIL 2019

« L’année prochaine à Jérusalem !… L’expérience contemporaine nous confirme une fois de plus que la liberté, telle qu’elle a été gagnée par nos ancêtres dans l’Égypte ancienne, est toujours à défendre et que le pharaon, quel que soit le nom qu’il porte, est toujours à combattre. » Ces paroles sont tirées de la « Haggadah de Libération ». Rédigée pour Pessah dans les années 1980 pendant la première Intifada, cette haggadah pas comme les autres est « dédiée au peuple palestinien et à sa lutte exemplaire pour l’autodétermination. » Dans notre esprit, Pessah n’est pas seulement la célébration de la libération des Hébreux de l’esclavage en Égypte (événement réel ou mythique) mais dans la mesure où le message de Pessah appartient désormais au patrimoine universel de l’humanité, c’est également un appel à la libération de tous les peuples opprimés.

oxxi Au Maghreb, une civilisation judéo-musulmane oubliée

Au Maghreb, une civilisation judéo-musulmane oubliée

Le terme de « civilisation judéo-chrétienne » est né au siècle dernier. Pourtant, quand on parle du Maghreb, il serait serait plus juste de parler de civilisation « judéo-musulmane ».

HISTOIRE > RELIGION > JULIEN LACASSAGNE > 8 MARS 2019

On recourt fréquemment à l’expression « civilisation judéo-chrétienne » pour désigner un socle culturel européen. On peut, de fait, considérer que dans le bassin méditerranéen antique, une « effervescence culturelle »[[Shlomo Sand, Comment le peuple juif fut inventé ?, Fayard, 2008.]] judéo-chrétienne s’était constituée. L’antagonisme entre ces deux monothéismes prosélytes s’accentua par la suite pour se conclure par le triomphe, à partir du IVe siècle, du christianisme qui accéda au pouvoir en devenant religion de l’empire romain. Le christianisme relégua dès lors le judaïsme, rival vaincu ramené à l’état de témoin du triomphe de l’Église, dans des périphéries géographiques. L’histoire de la chrétienté puis celle des États européens furent davantage marquées par les persécutions antijuives que par l’édification d’une « civilisation judéo-chrétienne ».

rabbin gabriel hagai Le rabbin Gabriel Hagaï : « Notre Torah est basée sur la justice, l'amour, l'humilité, l'inclusion. Tout le contraire des "valeurs" du sionisme construites sur l’orgueil, l’oppression, la haine et l’exclusion.»

Le rabbin Gabriel Hagaï : « Notre Torah est basée sur la justice, l’amour, l’humilité, l’inclusion. Tout le contraire des « valeurs » du sionisme construites sur l’orgueil, l’oppression, la haine et l’exclusion.»

Suite à la polémique populaire récente autour de la définition du « sionisme » – et donc de la nature de l’opposition à cette idéologie –, je pense qu’il est important d’apporter ici quelques éclaircissements (en tant que juif orthodoxe séfarade franco-israélien).

lundimatin

SI ON VEUT S’INSPIRER DES RABBINS – RON NAIWELD

Paru sur le site lundimatin, le 11 février 2019

À propos de Réflexions sur la question antisémite de Delphine Horvilleur

A la fin de son dernier livre, Réflexions sur la question antisémite (Grasset 2019), Delphine Horvilleur appelle les Juifs qui la lisent – « de rappeler constamment la faille constitutive, celle qu’ils ont su incarner à travers l’Histoire et qui, seule, peut assurer un barrage contre le totalitarisme mais aussi garantir la persévérance juive ». La réception médiatique du livre, élogieuse et sans la moindre critique sérieuse, a pourtant renforcé l’effet totalisant de la vision qu’il propose de l’histoire juive et de la réalité contemporaine. Cela devrait intriguer son auteur.

priere Le rabbin Gabriel Hagai : « La Torah ne saurait légitimer le massacre des Palestiniens »

Le rabbin Gabriel Hagai : « La Torah ne saurait légitimer le massacre des Palestiniens »

Le rabbin Gabriel Hagai est engagé dans le dialogue judéo-musulman. Homme d’une grande spiritualité, il dénonce, dans un texte que publie avec son autorisation Mizane.info, les derniers massacres de Palestiniens ordonnés par le gouvernement israélien au moment des célébrations du transfert illégal de capitale de Tel Aviv à Jérusalem. Un bilan meurtrier porté à une soixante de morts Palestiniens.

oxxi Ce que les juifs doivent aux musulmans

Ce que les juifs doivent aux musulmans

ORIENT XXI > MAGAZINE > HISTOIRE > JULIEN LACASSAGNE > 31 MAI 2018

Le 23 avril dernier, Le Parisien publiait un « Appel des 300 contre le nouvel antisémitisme » suggérant que l’antisémitisme imprègne la tradition musulmane. C’est oublier que l’expansion de l’islam joua un rôle dans la construction du judaïsme.

Lettre à une juive de Paris

Lettre à une juive de Paris

Madame, bonjour,

En passant par l’écrit j’espère nous permettre de dépasser votre « colère » (selon votre mot) qui, suite à la vue de mon sac sérigraphié « Boycott Israël Apartheid – Justice en Palestine », est allée jusqu’à vous rendre « folle » (votre mot) en découvrant que ma compagne juive et israélienne pense la même chose que moi de la politique coloniale, meurtrière et illégale israélienne. Dépasser votre colère pour nous permettre d’échanger autrement que sous le coup de votre émotion, de manière un tant soit peu distanciée.

center jewish nonviolence Un voyage à Hebron pour manifester notre position en tant que juifs contre l’occupation israélienne

Un voyage à Hebron pour manifester notre position en tant que juifs contre l’occupation israélienne

Tandis que leur bus roulait vers la ville palestinienne de Hebron, les militants juifs américains se mirent à chanter « Olam Khessed Yibaneh », un chant hébreu sur la construction d’un monde de miséricorde. Plus loin, arrêtés par la police israélienne, ils entonnèrent « Lo Yisa Goy » le chant hébreu bien connu des camps d’été qui annonce que « une nation ne devrait pas lever l’épée contre une autre nation ».

max warschawski

Hommage à mon père, hommage au Grand Rabbin (à l’occasion de l’inauguration de l’Allée Max Warschawski à Strasbourg)

Monsieur le Grand Rabbin, Monsieur le Maire, ma très chère famille, ma chère Ursule,

Faire l’hommage de son père est toujours un exercice difficile. Faire celui du Grand Rabbin Warschawski quasiment impossible. Impossible, car il était tout à la fois un érudit, un maître adulé par ses centaines d’élèves, un homme engagé dans la société française, le chef de la tribu des Warschawski, et, plus que tout, un rabbin.