Dans la droite ligne de l’esprit du Bandung du Nord, forum international qui s’est tenu à Saint Denis en mai 2018, la Fondation Frantz Fanon – Officiel, le Parti des Indigènes de la République et Paroles d’honneur lancent ensemble l’École Décoloniale, programme de formation gratuit et ouvert à tous à raison d’une séance par mois.
S’inspirant des expériences menées par le Decolonial International Network à Grenade, Barcelone ou encore Amsterdam, l’École Décoloniale se propose de promouvoir la pensée décoloniale mais aussi de fournir des outils théoriques et pratiques au service de la lutte décoloniale, résolument antiraciste et anti-impérialiste.
Ceux qui célèbrent la « Fête des lumières »[[Sources: Simon Claude Mimouni, « Le Judaïsme ancien du VIe siècle avant notre ère au IIIe siècle de notre ère »; Elon Gilad Dec 22, 2019 12:14 PM – https://www.haaretz.com/israel-news/the-revolt-of-the-maccabees-the-true-story-behind-hanukkah-1.5343197 . Carte copiée de https://en.wikipedia.org/wiki/Hasmonean_dynasty ]] ont allumé la première bougie dimanche. Chaque année, à chacune de cette célébration, quand je faisais mon éducation religieuse, notre rabbin nous racontait avec émotion cette révolte menée par un vieil homme et ses fils qui a libéré les juifs de leur occupant et s’est terminée en apothéose par le miracle de la fiole d’huile sainte (qui a brûlé 8 jours alors qu’avec ce qu’elle contenait elle aurait dû s’éteindre le lendemain).
Par Alice Rothchild – The Seattle Times – 9 août 2019
Un débat central au sein de la communauté juive aux États-Unis implique le sionisme et sa relation avec le judaïsme. Dans une anthologie récente, « Reprendre le judaïsme au sionisme : histoires d’une transformation personnelle », 40 rabbins, érudits et militants réfléchissent sur leur parcours intellectuel et émotionnel particulier débuté avec un amour inconditionnel d’Israël. Comme les autres participants, j’ai pris conscience que l’idéologie du nationalisme juif et la politique du gouvernement israélien avaient corrompu ma conception du judaïsme et ses valeurs religieuses et culturelles centrales.
Rédigé par Gabriel Hagaï | Jeudi 16 Mai 2019
En tant que rabbin, je suis toujours gêné par l’utilisation des mots comme « Israël » Yisrâ’él ou « Sion » Ṣiyyôn par l’entité politique nationaliste juive établie en Terre Sainte. A mes yeux, cela constitue une profanation pure et simple. Des explications s’imposent.
ISRAËL/PALESTINE > RELIGION > DROITS HUMAINS > SOCIÉTÉS > MOTS D’ISLAM > ROLAND LAFFITTE > 24 AVRIL 2019
Dire qu’il existe un antijudaïsme islamique est une affirmation du même genre que celle de parler d’un antijudaïsme chrétien. Sur le plan théologique, le fait que le christianisme se soit séparé du judaïsme a entraîné, dans l’histoire, oppositions, polémiques et anathèmes des deux côtés. Il en est de même des rapports entre le judaïsme et l’islam dans les siècles qui ont suivi l’époque coranique. Identifier les points de rupture n’empêche pas de s’appuyer sur les points communs et les continuités ; c’est d’ailleurs le but des dialogues et trilogues interreligieux contemporains.
Animé par Richard Wagmann, créateur de l’association et ex-président de l’Union juive française pour la paix, ce Seder qui commémore la sortie (mythique) des Hébreux de l’esclavage en Egypte, et par conséquent toute lutte de libération nationale (et sociale) s’est déroulé comme depuis plusieurs années à Paris devant une vingtaine de personnes, juives ou pas. On a suivi le rituel de cette soirée avec les modifications non religieuses et antisionistes qui s’imposent afin de soutenir la lutte de libération du peuple palestinien opprimé par l’État sioniste depuis 1947-48, en souhaitant l’an prochain à Jérusalem (Al-Qod) aux Palestiniens et à tous leurs amis dans le monde.
« L’année prochaine à Jérusalem !… L’expérience contemporaine nous confirme une fois de plus que la liberté, telle qu’elle a été gagnée par nos ancêtres dans l’Égypte ancienne, est toujours à défendre et que le pharaon, quel que soit le nom qu’il porte, est toujours à combattre. » Ces paroles sont tirées de la « Haggadah de Libération ». Rédigée pour Pessah dans les années 1980 pendant la première Intifada, cette haggadah pas comme les autres est « dédiée au peuple palestinien et à sa lutte exemplaire pour l’autodétermination. » Dans notre esprit, Pessah n’est pas seulement la célébration de la libération des Hébreux de l’esclavage en Égypte (événement réel ou mythique) mais dans la mesure où le message de Pessah appartient désormais au patrimoine universel de l’humanité, c’est également un appel à la libération de tous les peuples opprimés.
Le terme de « civilisation judéo-chrétienne » est né au siècle dernier. Pourtant, quand on parle du Maghreb, il serait serait plus juste de parler de civilisation « judéo-musulmane ».
HISTOIRE > RELIGION > JULIEN LACASSAGNE > 8 MARS 2019
On recourt fréquemment à l’expression « civilisation judéo-chrétienne » pour désigner un socle culturel européen. On peut, de fait, considérer que dans le bassin méditerranéen antique, une « effervescence culturelle »[[Shlomo Sand, Comment le peuple juif fut inventé ?, Fayard, 2008.]] judéo-chrétienne s’était constituée. L’antagonisme entre ces deux monothéismes prosélytes s’accentua par la suite pour se conclure par le triomphe, à partir du IVe siècle, du christianisme qui accéda au pouvoir en devenant religion de l’empire romain. Le christianisme relégua dès lors le judaïsme, rival vaincu ramené à l’état de témoin du triomphe de l’Église, dans des périphéries géographiques. L’histoire de la chrétienté puis celle des États européens furent davantage marquées par les persécutions antijuives que par l’édification d’une « civilisation judéo-chrétienne ».
Paru sur le site lundimatin, le 11 février 2019
À propos de Réflexions sur la question antisémite de Delphine Horvilleur
A la fin de son dernier livre, Réflexions sur la question antisémite (Grasset 2019), Delphine Horvilleur appelle les Juifs qui la lisent – « de rappeler constamment la faille constitutive, celle qu’ils ont su incarner à travers l’Histoire et qui, seule, peut assurer un barrage contre le totalitarisme mais aussi garantir la persévérance juive ». La réception médiatique du livre, élogieuse et sans la moindre critique sérieuse, a pourtant renforcé l’effet totalisant de la vision qu’il propose de l’histoire juive et de la réalité contemporaine. Cela devrait intriguer son auteur.
Le rabbin Gabriel Hagai est engagé dans le dialogue judéo-musulman. Homme d’une grande spiritualité, il dénonce, dans un texte que publie avec son autorisation Mizane.info, les derniers massacres de Palestiniens ordonnés par le gouvernement israélien au moment des célébrations du transfert illégal de capitale de Tel Aviv à Jérusalem. Un bilan meurtrier porté à une soixante de morts Palestiniens.