Les soutiens des grévistes ont annoncé que 50 nouveaux prisonniers rejoindraient le mouvement jeudi, dont d’importants cadres des différents mouvements politiques.
Le Monde.fr avec AFP | 03.05.2017 à 22h56
Des milliers de Palestiniens se sont rassemblés, mercredi 3 mai, au pied de l’immense statue de Nelson Mandela à Ramallah, en Cisjordanie occupée, en soutien au millier de détenus en grève de la faim dans les prisons israéliennes. « Liberté ! Liberté ! », ont-ils scandé sous une nuée de drapeaux palestiniens et d’autres frappés de l’emblématique image du leader de la grève, surnommé « le Mandela palestinien », Marwan Barghouthi, mains menottées brandies en l’air dans son habit marron de prisonnier.
Marwan Barghouthi a été condamné à la perpétuité par Israël pour son rôle dans la seconde Intifada. Depuis dix-sept jours, un millier de détenus palestiniens refusent de s’alimenter pour réclamer des visites familiales et médicales et des conditions de détention plus dignes.
Depuis le 17 avril, leurs proches, « sans aucune nouvelle », vivent « dans l’inquiétude permanente », a fait savoir Mahmoud Al-Ziadeh, dont le fils Majd est en prison depuis quinze ans.
Hind Afena, elle, n’a plus revu ses fils Ahmed et Salah depuis qu’ils ont respectivement été incarcérés il y a six mois et un an. L’administration pénitentiaire israélienne lui refuse toute visite « pour des raisons de sécurité », dit-elle. Ces refus, que les Palestiniens estiment non justifiés, sont l’une des raisons de la grève.
« Israël ne peut pas nous faire taire »
Les soutiens des grévistes ont annoncé que 50 nouveaux prisonniers rejoindraient le mouvement jeudi, dont d’importants cadres des différents mouvements politiques comme Ahmed Saadat, le chef du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), la gauche historique palestinienne.
« Israël ne peut pas nous faire taire, nous isoler ni nous briser. (…) Cette grève de la faim vise à contrer les politiques d’occupation israéliennes injustes qui se poursuivent et s’accélèrent contre les prisonniers et leurs proches », a expliqué M. Barghouthi dans une nouvelle lettre.
« Nous sommes déterminés à mener ce combat quel qu’en soit le prix », affirme ce haut cadre du parti Fatah du président Mahmoud Abbas, dont plusieurs capitales étrangères et le Parlement européen réclament la libération, estimant qu’il pourrait jouer un rôle dans les efforts de paix avec Israël.