À l’heure où nous écrivons, le bouclage du territoire et la privation d’eau et d’électricité coupent Gaza du reste du monde, laissant ses habitant·es à la merci d’un gouvernement qui affirme ouvertement « combattre des animaux » auxquels est promis « l’enfer ». Ces déclarations sont génocidaires.
L’ampleur et la brutalité des massacres commis depuis samedi en Israël-Palestine doivent être dénoncés pour ce qu’ils sont : des crimes de guerre. Les centaines de vies israéliennes et palestiniennes arrachées nous meurtrissent et méritent notre compassion inconditionnelle.
Nous adressons toute notre solidarité aux familles des victimes, comme nous partageons l’angoisse de celles et ceux qui s’inquiètent pour leurs proches.
Alors que les informations continuent de nous parvenir, dévoilant l’ampleur des tueries et des bombardements, tout indique que les autorités israéliennes ont entamé un massacre à grande échelle à Gaza.
À l’heure où nous écrivons, le bouclage du territoire et la privation d’eau et d’électricité coupent Gaza du reste du monde, laissant ses habitant·es à la merci d’un gouvernement qui affirme ouvertement « combattre des animaux » auxquels est promis « l’enfer ». Ces déclarations sont génocidaires.
Dans cette accélération vertigineuse de l’actualité, les prises de position morales, aussi justes soient-elles, ne suffisent pas à répondre à la gravité des enjeux politiques. La violence et la brutalité de la séquence que nous traversons ne doit pas nous empêcher de la situer dans son contexte politique et historique, d’en saisir tous les facteurs et de réfléchir à une sortie viable et durable d’un statu quo intenable.
Les autorités israéliennes s’appuient sur un discours idéologique présentant l’État israélien comme une « démocratie » en droit de se « défendre » contre une organisation « terroriste » et « antisémite ». Nous rejetons cette lecture des évènements qui revient à nier le fait colonial israélien et la violence systématique à laquelle sont soumis·es quotidiennement les Palestinien·nes. Les références à l’antisémitisme génocidaire nazi ou au terrorisme islamiste d’Al-Qaeda ou de l’État islamique sont inopérantes dans un contexte de lutte de libération nationale contre un État colonial et relèvent de l’instrumentalisation idéologique de l’histoire.
Loin de protéger ou de sécuriser les juif·ves, israélien·nes ou non, l’État d’Israël les met en danger en les assimilant à un projet fondamentalement injuste dont la violence finira irrémédiablement par ricocher. En intensifiant la répression et la colonisation, le gouvernement israélien actuel porte une responsabilité majeure dans les violences qui touchent les Israélien·nes dont les vies valent moins, à ses yeux, que la raison d’État coloniale.
Nous réaffirmons que le chemin le plus court pour réunir les conditions d’une vie pacifique et digne pour tous·tes en Israël-Palestine passe par la fin des institutions et des politiques coloniales israéliennes et la reconnaissance des droits des Palestinien·nes. La paix restera un idéal illusoire tant que le régime colonial et le blocus de Gaza persévèreront. Nous ré-exprimons notre entière solidarité avec la lutte du peuple palestinien contre la colonisation et l’oppression, ainsi qu’avec toutes les victimes de la guerre.