À quelques mètres d’ici, Georges Abdallah en est à sa 38e année de prison.
Nous l’avons vu le mois dernier. Il tient parce qu’il a une volonté de fer, parce que c’est un résistant. Il est à l’écoute de toutes les résistances qui se déroulent dans le monde, il est solidaire de toutes celles et ceux qui luttent. Il tient alors que les autorités voudraient tellement le faire craquer. Il n’abjurera pas.
Je dédie cette intervention aux 6 prisonniers palestiniens qui se sont évadés de la prison de Gilboa avant d’être repris. Leur courage et leur ténacité résonnent à l’unisson du courage et de la ténacité de Georges.
Georges, c’est avant tout la Palestine. À l’UJFP, nous nous sommes initialement unis sur le mot d’ordre « pas de crimes en notre nom ». Aujourd’hui nous nommons ce qui est à l’œuvre au Proche-Orient : occupation, colonisation, apartheid, vol de terres et de maisons, suprématisme, racisme, crimes de guerre, crimes contre l’Humanité, enfermement massif de la population palestinienne, torture institutionnalisée y compris contre les enfants, instrumentalisation de l’antisémitisme …
Nous savons que le sionisme était une idéologie criminelle contre les Palestiniens et mettant en danger sciemment les Juifs. Nous appelons toutes et tous à rejoindre le BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) contre Israël tant que ce pays poursuivra la destruction de la société palestinienne.
Georges s’est engagé dans la lutte pour les droits du peuple palestinien, il y a plus de 40 ans. Au contact des combattants des camps palestiniens du Liban, il a compris que la lutte pour la libération de la Palestine était indispensable. Il a combattu les diverses invasions du Liban. Ce soutien ne s’est jamais démenti. Il a continué cette lutte en Europe et c’est là qu’il a été fait prisonnier. Pour lui cette cause est universelle.
Aujourd’hui, la lutte contre le sionisme et l’effacement de la Palestine sont plus que jamais indispensables. Depuis la prison, Georges fait des grèves de la faim pour soutenir les prisonniers palestiniens. Il dénonce le camp de ceux qui pactisent avec l’occupant et poussent les Palestiniens à capituler.
Georges c’est aussi un révolutionnaire. Le capitalisme et l’impérialisme écrasent la planète. Ils y répandent la guerre, la répression, le pillage des richesses, l’explosion des inégalités et le déni des droits des peuples. Ils dégradent le climat et mettent en danger l’avenir de l’humanité.
Vouloir en finir avec ce système, remettre en avant la solidarité, l’égalité des droits, c’est fondamental.
Georges croit plus que jamais en la lutte des classes. Il voit dans de nombreux pays les ferments d’une révolte qui finira par mettre à terre les régimes oppresseurs. Il est profondément anti-impérialiste et internationaliste.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que la situation mondiale lui donne raison.
Enfin « l’Affaire Georges Ibrahim Abdallah » pour reprendre le titre de l’excellent livre de Saïd Bouamama est une invraisemblable injustice.
La France se dit démocratique et respectant l’état de droit. Faut-il énumérer les violations du droit qui expliquent que Georges soit toujours en prison ?
Un premier avocat qui avoue être un agent des services secrets français le soir du verdict et le procès n’est pas refait.
Un dirigeant de ces services secrets qui reconnaît publiquement avoir fabriqué les preuves pour que Georges soit condamné et le procès n’est pas refait.
Un prisonnier libérable depuis 1999, et la justice a prononcé sa libération. C’est le pouvoir politique français (avec ses complices états-uniens et israéliens) qui s’y oppose et Georges est toujours en prison.
Un ministre (Dupont-Moretti) qui répond cyniquement à l’UJFP que Georges doit utiliser les « voies juridiques » alors celles-ci ont toutes été utilisées et que le maintien en prison est une décision politique.
La France célèbre le 40e anniversaire de la suppression de la peine de mort. Elle a aussi, paraît-il, supprimé la perpétuité réelle. Georges est le plus ancien prisonnier politique d’Europe. C’est un prisonnier palestinien délocalisé en France.
Alors, même si on n’est pas engagé pour la cause palestinienne, même si on n’est pas persuadé de la nécessité de la révolution, au nom du respect des droits humains fondamentaux, on doit exiger la libération de Georges. Sortons-le de là !!