De Paris à Lyon jusqu’à Ankara, un seul cri pour Gaza : Assez !

Le ministère de la santé à Gaza affirme, à propos des massacres du 26 mai que jamais auparavant autant d’outils de meurtre de masse n’avaient été mobilisés et utilisés collectivement sous les yeux du monde comme cela se produit à Gaza. L’armée israélienne maintient cyniquement que l’attaque contre Rafah était conforme au droit international et a été menée à l’aide d’armes de précision. « Nous avons utilisé des munitions de précision lors de l’attaque et l’avons menée sur la base de renseignements. »

Marsel, notre contact du Centre Ibn Sina à Gaza le dit : « Je ne pense pas que l’armée d’occupation sache ce qu’est le droit international humanitaire. Peut-être que l’armée d’occupation veut dire que l’opération Rafah a été menée conformément à la loi du génocide reconnue par l’armée d’occupation.

Des porte-paroles se sont exprimés :

– Le porte-parole de la Croix-Rouge : Le nombre de victimes du bombardement du camp de personnes déplacées et des raids à Rafah va probablement augmenter.

– La porte-parole de l’UNRWA à Gaza : Le nombre de martyrs et de blessés à Rafah pourrait dépasser la centaine.

La semaine où la CPI a demandé des mandats d’arrêt à l’encontre de Benyamin Netanyahou et de Yoav Gallant, la semaine où les nouvelles ordonnances de la CIJ confirment les précédentes et demandent à Israël d’arrêter immédiatement ses opérations à Rafah, Israël cible délibérément un camp de réfugiés prétendument sûr, où l’armée occupante avait appelé les personnes déplacées à se rendre ; 100 000 Gazaouis y survivent dans des abris totalement précaires. L’État d’Israël réaffirme qu’il pisse à la raie du droit international, pour reprendre l’image de Sylvain Cypel en continuant outrageusement le génocide en cours. Plus personne ne peut croire qu’Israël poursuit un autre objectif que de massacrer la population palestinienne et d’asseoir son impunité face aux instances internationales de nos États, témoins complices.

Alors que Macron entretient des relations coloniales en Nouvelle-Calédonie, il se déclare « indigné par les frappes israéliennes“ sur Rafah et demande ”un cessez-le-feu immédiat ».

L’Union juive française pour la paix, association antisioniste et anticoloniale :

– attend de la part de ses dirigeants : l’embargo sur les ventes d’armes, la suspension des accords économiques, la fin de la criminalisation du mouvement de solidarité avec la Palestine et l’arrêt de toutes les poursuites pour “apologie du terrorisme”.

– affirme sa pleine solidarité à la mobilisation en Kanaky dont la population subit les effets de la colonisation.

– appelle les dirigeants occidentaux à balayer devant leur porte avant de faire des déclarations désincarnées, que ce soit en France, aux États-Unis ou en Turquie où Erdogan prétend qu’il « fera tout son possible pour que les barbares rendent des comptes ». Alors qu’il n’a cessé de réprimer durement le mouvement social dans sa ligne très autoritaire et de discriminer la population kurde qui subit une épuration ethnique depuis des décennies, Erdogan a beau jeu de se réapproprier la lutte des Palestinien.ne.s.

À Lyon, le maire Gregory Doucet est appelé à hisser le drapeau palestinien.

Aujourd’hui, les amalgames qui rendent l’ensemble des Juifs et Juives solidaires et responsables des crimes contre l’humanité de l’État d’Israël sont un facteur de grave confusion et de recrudescence de l’antisémitisme. On apprend pourtant que l’action des mains rouges taguées sur le « Mur des Justes » à l’extérieur du Mémorial de la Shoah et sur plusieurs bâtiments du quartier historique juif de Paris aurait été commanditée par Moscou, via des Bulgares qui ont pris la fuite. Encore une instrumentalisation qui vide de leur sens les habituelles accusations gouvernementales d’antisémitisme.

Dans l’histoire, les mains rouges ont eu des significations diverses. La façon dont, en pleine entreprise génocidaire israélienne, certains comme le dessinateur Joann Sfar joue sur cette polysémie pour discréditer le mouvement de solidarité avec le peuple palestinien est indécente. Effectivement, les mains des Israéliens sont rouges. Trop de sang, trop de victimes innocentes sont tuées.

Quand les soldats refuseront-ils de servir cette guerre génocidaire ? La violence appelle la violence, la paix ne pourra arriver qu’en reconnaissant les crimes de guerre commis tous les jours par l’armée israélienne, en punissant les criminels de guerre et en proposant un autre régime que l’État sioniste “de tous les juifs”, constitutif de l’apartheid jusqu’aux crimes de masse commis aujourd’hui.

Stop à la colonisation,

Égalité des droits, de la mer au Jourdain.

Nous exhortons les dirigeants occidentaux à sortir de leur complicité taiseuse.

La Coordination nationale de l’UJFP, le 31 mai 2024