À l’heure où ces lignes sont écrites, l’attaque palestinienne dirigée par le Hamas a fait une centaine de morts et des centaines de blessés parmi les civils israéliens. Un nombre inconnu de civils semblent avoir été kidnappés et emmenés dans la bande de Gaza. Les premières frappes aériennes israéliennes sur Gaza ont tué 200 Palestiniens. Ces évènements interviennent dans un contexte d’intensification de la politique coloniale et des violences qu’elle génère.
Les autorités israéliennes ont promis « d’ouvrir les portes de l’enfer sur Gaza », indiquant que le Hamas en porterait seul la responsabilité. À l’unisson, les chancelleries des pays occidentaux ont condamné l’attaque « terroriste » et « la violence aveugle » des miliciens palestiniens. Une lecture des évènements qui, sous prétexte de se soucier de la sécurité des civils israéliens invisibilise et nie la violence systématique de la colonisation et des institutions israéliennes à l’encontre des Palestiniens.
Pourtant le chemin le plus court et le plus durable pour la sécurité des Israéliens passe par la reconnaissance des droits des Palestiniens. Si la résistance palestinienne à la colonisation israélienne peut prendre des formes violentes, ce n’est jamais aveuglément. En Israël-Palestine, comme ailleurs, la violence de l’opprimé est d’abord le produit de la violence de l’oppresseur. Ne considérer que la première sans la comprendre dans son contexte, c’est invisibiliser et légitimer la seconde.
L’attaque palestinienne n’est pas un éclair dans un ciel bleu. La bande de Gaza est soumise à un blocus criminel à l’origine d’un des plus grands désastres humanitaires de l’histoire. Véritable prison à ciel ouvert dans laquelle on manque de tout, l’impasse politique et le bouclage du territoire par Israël et l’Égypte privent des millions de Gazaouis de tout avenir. Ce matin, les murs barbelés de cette prison ont été franchis.
Le 7 octobre 2023