Communiqué du CCIF (Collectif Contre l’Islamophobie en France) suite aux propos tenus par Manuel Valls

Le 19 janvier 2016

Nous avons appris sans grande stupéfaction l’attaque publique du collectif #NousSommesUnis par le Premier Ministre Manuel Valls.

Cette initiative lancée la nuit même des attentants du 13 Novembre 2015 a été un sursaut auquel il aurait été injustifiable de ne pas adhérer. Oui le CCIF est bel et bien signataire de l’appel #NousSommesUnis tout comme quatre vingt neuf autres organisations de tous bords.

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Face au choc des attentats, on aurait pu se laisser aller face aux appels à la haine, à la division et terminer le travail des terroristes qui nous ont ciblé sans faire de distinction. Mais l’appel #NousSommesUnis a émergé et a été repris des milliers de fois sur les réseaux sociaux et s’est matérialisé par un collectif dont le CCIF fait aussi partie.

Quatre vingt dix organisations et personnalités ont signé l’appel et parmi elles, des organisations confessionnelles représentant les trois religions monothéistes, des syndicats, associations des droits de l’homme et, si la diversité des signataires qui ont su se mettre d’accord pour être unis et agir en conséquence, pose problème au Premier Ministre, alors il y a de quoi s’inquiéter.

Comment un Premier Ministre peut se permettre de critiquer une initiative qui appelle à l’union et refuse la division? Qu’espérait il voir émerger? Un collectif #NousSommesDivisés?

Si Mr Manuel Valls a un quelconque problème avec le CCIF, organisation de défense des droits de l’homme, non confessionnelle, apolitique et totalement autonome, notre porte est toujours ouverte. Nous travaillons avec l’ONU, la Commission Européenne, l’OSCE, le Conseil de l’Europe, le Comité des Droit de l’Homme de l’ONU pour ne citer qu’eux mais Manuel Valls trouve le moyen de coller une étiquette sur le CCIF pour le disqualifier et sans connaitre son travail.

On ne peut pas coller des étiquettes sur les uns ou les autres alors que l’on ignore tout d’eux.

Il y a bel et bien un problème d’islamophobie en France. Il y a bien une catégorie de citoyens qu’on cible, discrimine et exclu​​ en raison de leur appartenance réelle ou supposée à la religion musulmane. Qu’ils ne soient pas des citoyens à part entière aux yeux du Premier Ministre ne change en rien au fait que ces pratiques sont illégales et devraient être prises au sérieux par nos institutions. L’islamophobie, c’est attaquer les personnes et les institutions pour leur religion et aucun républicain, digne de ce nom,​ ne devrait trouver cela normal.

Au vu des défis auxquels nous faisons face, nous invitons Mr le Premier Ministre à revenir à la lucidité. Le climat est certes « nauséabond » et les premiers responsables sont ceux qui divisent les Français entre eux au lieu de les rassembler.

A lui de savoir quel rôle il veut jouer.