Communiqué de la Mission de France en Palestine : 20 juillet 2014. Ce jour restera dans la mémoire du peuple palestinien.

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20 juillet 2014. Ce jour restera dans la mémoire du peuple palestinien. Comme tant d’autres jours tragiquement meurtriers de son histoire. A Chajaya, à l’Est de la ville de Gaza, un déferlement de haine et de feu de l’armée d’occupation israélienne a tué 60 personnes. Plus de 200 autres, blessées en quelques heures de bombardements, désespèrent de pouvoir se faire soigner. Des milliers d’habitants ont été contraints de fuir les pilonnages israéliens, grossissant le flux de dizaines de milliers d’autres réfugiés cherchant un abri provisoire dans des locaux des Nations unies. Chajaya. Chajaya et tous ces enfants pour qui les premières heures du jour se sont transformées en cauchemars, ces familles cherchant une porte de survie pour échapper à la dévastation… Et toute la journée, les bombardements israéliens se sont poursuivis contre d’autres sites de la bande de Gaza, petit territoire assiégé depuis des années, l’un des plus densément peuplés au monde. L’armée d’occupation qui se prétend la plus morale du monde a tué de nouveau, décimé des familles entières. Maisons, voitures, écoles, ambulances, hôpitaux, sont pris pour cibles et pour certains éventrés, calcinés.

La mission de Palestine en France tient à remercier vivement toutes celles et tous ceux qui, simples citoyennes et citoyens, élues et élus, tiennent dans toute la France à manifester leur solidarité avec le peuple palestinien, à demander la fin du massacre, le respect des vies humaines, la fin de l’impunité des dirigeants israéliens, la fin du siège de Gaza, la fin de l’occupation. Car ce conflit n’est pas un conflit « confessionnel ». C’est un conflit colonial, véritable anachronisme du XXIème siècle. Contrairement aux discours de certains, il n’y a pas d’un côté des adeptes de telle confession défendant le droit des uns et de l’autre des adeptes de telle autre confession défendant la politique des autres, par projection prétendument identitaire. Le croire ou l’affirmer relèvent à la fois d’une méconnaissance de la nature de ce conflit, et de l’insulte à la longue et belle histoire de solidarité internationale des citoyens et des citoyennes de votre pays, la France. En manifestant votre solidarité avec notre peuple, nous savons que vous défendez le droit, la justice, l’espoir d’une paix qui serait enfin imaginable. Des valeurs et des objectifs qui nous sont communs.

Il n’y a pas de solution militaire à ce conflit colonial. Croire parvenir à une « victoire » par l’éradication de l’autre relève du fantasme assassin et suicidaire. Cela ne peut qu’entraîner toute la région dans la haine et la guerre. La seule solution est politique. Les paramètres en sont connus, définis par le droit international, qu’il s’agisse de la terre, des colonies toutes illégales, des frontières, de notre capitale Jérusalem-Est, des réfugiés… Le droit est indivisible. Il ne s’agit pas de négocier le droit international, mais ses modalités d’application. C’est ce que réclame le peuple palestinien.

Dans l’immédiat, nous savons pouvoir continuer à compter sur votre solidarité pour nous aider à obtenir la protection internationale de notre peuple et pour que les conventions de Genève soient mises en œuvre. Il faut lever de même le siège imposé depuis tant d’années à la population de la bande de Gaza et que soient libérés tous les prisonniers politiques palestiniens illégalement détenus part la puissance occupante. Il y a urgence.