Bashar en 3 mots : dabké, pharmacie et résistance

L’été dernier, l’AFPS et l’UJFP ont organisé une tournée d’avant-premières du film de Roland Nurier, « Yallah Gaza ». Les projections étaient précédées de présentations de dabké, une danse traditionnelle du Proche-Orient, devenue symbolique de la résistance à la colonisation de la Palestine. A cette fin, une petite troupe de Gaza, 3 danseurs et leur instructeur, Waheed, nous a accompagné dans la quinzaine de villes. Parmi ces artistes : Bashar, un danseur impressionnant, extraordinaire, aérien ; un jeune homme très discret, secret même, et réservé dans nos échanges, que je commence à découvrir.

(à Port de Bouc)

(ici à la fête de la musique à Chambery)

Bashar, discret mais un jeune homme curieux de tout, toujours dans l’échange avec les autres comme ici, à Nîmes avec des danseuses comoriennes…

… ou à Millau, participant à des danses traditionnelles françaises.

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Mais si je connaissais le danseur, je ne savais rien de l’homme, désormais diplômé pharmacien, ni surtout rien de son engagement humain à travers le dabké. Bashar voit cette danse traditionnelle, symbole de l’identité palestinienne, un moyen de création, d’éducation sociale et de résilience aux 16 ans d’enfermement imposés par le blocus israélien. Ce sont ces raisons qui l’ont amené à créer une école de dabké qu’il a appelée al-Fursan ( الفرسان , « Les chevaliers »), un nom choisi à cause de l’image d’élégance et de dévouement attachée à leurs légendes.

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On peut découvrir l’histoire de Bashar dans cet épisode de Gaza Stories :

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Ce film a été tourné l’été dernier, dans une autre vie ! La vie d’avant les bombardements, les massacres de civils, les blocages innommables (eau, nourriture, médicaments, énergie…) imposés par Israël.

Malgré tout, aujourd’hui le travail de Bashar avec sa compagnie al-Fursan continue. Il a changé : le dabké qu’il enseigne est devenu un instrument de réparation pour tous ces jeunes traumatisés par les horreurs du génocide en cours. La musique, l’effort physique et la discipline qu’impose la danse permet aux jeunes de se « déconnecter » de l’environnement violent qu’est leur quotidien, soulageant les traumatismes qui en sont la conséquence. Par ailleurs, explique Bashar, la décision de reconstituer le groupe et de reconstruire l’école après l’agression israélienne ne peut qu’accroître la résilience psychologique des enfants et des jeunes adultes en renforçant leur rôle dans la société et en leur donnant une vision d’avenir, un projet (cette horreur se terminera un jour)… C’est le sens de l’appel qu’il avait lancé avec une cagnotte pour reconstituer le groupe al-Fursan et reconstruire son école.

Bashar a raconté cette volonté dans un film qu’il a produit, « Essayer de survivre », que l’on peut voir sur YouTube. Cet appel à dons est toujours actif (et ouvert à toutes les bonnes volontés).

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Bashar et sa famille ont été forcés par l’armée à quitter rapidement leur maison confortable située dans la ville de Gaza (ainsi que leur pharmacie où les parents exerçaient). Les parents et leurs 5 enfants se sont alors déplacés à Rafah où ils ont appris huit jours plus tard que leur maison, la pharmacie, les théâtres où al-Fursan se produisait, tous leurs biens, leurs rêves… avaient disparu dans les bombardements israéliens. Depuis, comme plus d’un million de personnes, ils survivent dans des conditions inhumaines à Rafah, en danger de mort permanent.

Bashar a pris la décision de rester à Gaza pour aider, avec ses connaissances médicales et pour poursuivre son travail en direction des jeunes, un travail devenu d’autant plus important avec l’étendue du nombre de blessés et de traumatisés.

Par contre, Bashar considère que ses frères et sœurs, et leurs parents, n’ont pas leur place dans le chaos et le danger de Rafah. Il désire mettre sa famille à l’abri en Egypte. C’est pour eux qu’il demande notre aide dans une nouvelle cagnotte qu’il vient de mettre en ligne afin de réunir les sommes nécessaires à permettre à sa famille de sortir de Gaza et de payer le voyage jusqu’au Caire.

Donc pour se résumer si vous désirez aider Bashar :

  • à continuer son travail avec al-Fursan pour aider les jeunes aujourd’hui et reconstruire l’école dans le futur, vous pouvez faire un don ici,
  • à permettre Bashar de poursuivre son travail avec les jeunes, pour qu’il puisse rester aider à Gaza pendant que sa famille puisse se mettre à l’abri en Egypte, vous pouvez faire un don ici.

D’avance merci pour le travail de Bashar et pour sa famille,

Michel Ouaknine