Assassinat « ciblé » de Sinwar : un « chemin vers la paix » ?

Le 20 mai 2024, le procureur de la Cour internationale de justice Karim Khan a déposé des requêtes aux fins de délivrance de mandats d’arrêt pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité :

– d’une part à l’encontre de Yahya Sinwar (chef du Mouvement de résistance islamique Hamas dans la bande de Gaza), Mohammed Diab Ibrahim Al-Masri (Deif) (commandant en chef de la branche armée du Hamas, communément appelée « les brigades Al-Qassam ») et Ismail Haniyeh (chef de la branche politique du Hamas) et

– d’autre part à l’encontre de Benjamin Netanyahu, le Premier Ministre d’Israël, et de Yoav Gallant, ministre de la Défense d’Israël.

Or, l’armée israélienne a assassiné les trois responsables du Hamas. Mohammed Diab Ibrahim Al-Masri (Deif) a été assassiné par l’armée israélienne à Gaza, le 13 juillet 2024, Ismail Haniyeh a été assassiné à Téhéran le 31 juillet 2024 et le chef du Hamas, Yahya Sinwar, organisateur de l’attaque du 7 octobre 2023 a été assassiné par l’armée israélienne le 17 octobre 2024.

Aussitôt les génocideurs israéliens et leurs soutiens se sont félicité de ce dernier assassinat :

Gallant : « L’État d’Israël a rendu justice en éliminant Yahya Sinwar »

Macron salue « le succès militaire d’Israël ».

Biden : « Sinwar est mort, c’est un bon jour pour le monde » « La mort de Sinwar donne l’opportunité d’un chemin vers la paix”.

Mais depuis quand des assassinats même « ciblés » peuvent-il donner cette opportunité ?

Car depuis sa création, l’État israélien a eu recours à de nombreuses occasions à l’assassinat de leaders palestiniens, sans que ces « opportunités » aient donné quelques avancées vers une hypothétique paix. Ces assassinats souvent si peu « ciblés » qu’ils sont accompagnés de nombreuses victimes civiles « collatérales » sont bien sûr contraire au droit international.

Ce n’est pas à un État terroriste, fut-il qualifié par certains comme « seule démocratie du Moyen-Orient » avec une armée « la plus morale du monde » qu’il revient de « faire justice ». C’est à la Justice dans un État de droit de juger. Le cas échéant, c’est à la justice internationale de trancher.

Les dirigeants occidentaux font fi de la procédure engagée par la CPI à l’encontre de ces dirigeants du Hamas et « oublient » qu’un mandat international a été également requis contre Netanyahu et Gallant pour crime de guerre et crime contre l’humanité et que la Cour Internationale de Justice a ordonné à Israël d’empêcher un génocide ?

Il y a vraiment urgence car l’armée israélienne massacre les habitants du nord de Gaza : un nouveau massacre a été perpétré dans la nuit du 19 au 20 octobre. 87 civils palestiniens ont été tués et des dizaines d’autres, blessés et portés disparus, selon le bureau des médias du gouvernement à Gaza. Et ces massacres se poursuivent.

Seule solution pour arrêter la catastrophe en cours : prendre de réelles mesures pour un cessez-le-feu immédiat en exigeant l’arrêt de la livraison d’armes à cet État criminel par les puissances occidentales et des sanctions économiques.

Responsables politiques ou militaires, hommes, femmes, enfants, de Gaza, de Palestine, du Liban, c’est notre humanité que l’on assassine.

La Coordination nationale de l’UJFP le 25 octobre 2024