Nous ne sommes qu’à quelques semaines du 7 octobre 2024, premier anniversaire du début de la guerre contre Gaza, une guerre au cours de laquelle les crimes et les massacres les plus odieux ont été commis contre des civils innocents. Au cours de cette année, il ne s’est pas passé un seul jour sans qu’un nouveau massacre ou génocide ne soit commis, alors que des enfants étaient découpés en morceaux sous les yeux du monde silencieux. Le silence est devenu le son qui remplit l’horizon, comme si l’humanité entière avait abandonné ses valeurs et ses principes, et oublié le sens de l’humanité.
Depuis le début de la guerre contre Gaza, aucune voix internationale forte et contraignante ne s’est fait entendre pour mettre fin à cette violence insensée. Au contraire, le silence et l’indifférence ont prévalu, comme si ce qui se passe était acceptable ou souhaité par certaines parties. Ce silence absolu reflète un état d’engourdissement émotionnel qui prévaut dans le monde d’aujourd’hui. La morale et les valeurs humaines sont achetées et vendues sur les marchés des intérêts politiques, la défense des enfants et des civils est devenue une chose rare, et la vie des innocents n’est plus qu’un nombre qui s’ajoute jour après jour à la liste des victimes.
Quiconque garde le silence sur les massacres commis contre les enfants et la population de Gaza ne peut être considéré comme neutre. Ce silence est une véritable participation au crime et un soutien implicite à la poursuite de ces crimes. Ce qui se passe quotidiennement à Gaza est une folie sans limite. L’armée israélienne a perdu tout principe moral et humanitaire dans cette guerre, et cela ne se limite pas à l’armée, mais je crains que la société israélienne ne perde également ces valeurs, ce qui entraînera inévitablement des répercussions désastreuses pour nous, Palestiniens, et pour l’ensemble de la région.
Dans le dernier chapitre de cette horrible guerre, les forces israéliennes ont commis un nouveau massacre contre les personnes déplacées à Mawasi Khan Younis. Les frappes aériennes ont visé un rassemblement d’au moins 20 tentes pour les personnes déplacées, tuant 40 citoyens et en blessant 60 autres, qui ont été transférés dans des hôpitaux de Khan Younis.
Ces raids, décrits comme « humanitaires », ont en fait été brutaux, puisque de lourds missiles de courte portée ont été utilisés, laissant trois grands cratères. De nombreux morts ont été ensevelis sous les décombres, et les équipes d’ambulanciers et de défense civile éprouvent d’énormes difficultés à les récupérer en raison du manque de moyens.
Ce qui se passe à Gaza n’est plus seulement un conflit militaire, mais un génocide et la destruction totale d’infrastructures et de vies humaines. Chaque jour, le nombre de morts et de blessés augmente, et les maisons, les écoles et les hôpitaux continuent d’être détruits. Les équipes humanitaires sont confrontées à d’énormes difficultés pour apporter secours et assistance aux personnes déplacées et blessées, en raison du manque de ressources et du blocus qui empêche l’entrée de l’aide.
Le dernier massacre à Khan Younis s’inscrit dans une longue série d’atrocités commises à l’encontre d’un peuple sans défense. Les tentes qui abritaient les familles déplacées ont été démolies sur leur tête, et de nombreux survivants n’ont pas pu comprendre ce qui leur arrivait. Chaque jour qui passe, l’urgence d’arrêter cette guerre insensée grandit, mais le monde reste silencieux.
La guerre contre Gaza n’est plus seulement un conflit armé, elle s’est transformée en une gigantesque tragédie humanitaire. Une année entière s’est écoulée et des massacres continuent d’être perpétrés quotidiennement, dans un silence international suspect et au mépris des souffrances du peuple palestinien. L’humanité a abandonné Gaza, et la morale et les principes sont vendus au plus offrant. Poursuivre ce silence, c’est participer concrètement aux crimes commis contre les enfants et les civils, ce qui renforce l’état de folie qui règne dans cette guerre.
(Voir aussi les chroniques postées par Brigitte Challande du Collectif Gaza Urgence déplacé.e.s sur les sites d’AlterMidi et ISM France)