À Gaza, la survie continue, la solidarité aussi… c’est le soumoud !

Le soumoud (صمود), c’est cet instinct de résistance que l’on prête aux Palestiniens. Résistance à l’occupation israélienne à la Nakba (نَكْبَة) permanente qui leur est imposée.

Mohammed Saqer en est un exemple. Mohammed est un des 4 danseurs de dabké venus de Gaza en juillet 2023 pour accompagner une tournée d’avant-premières du film « Yallah Gaza » en France. Son expérience, il l’a traduite en travail d’art-thérapie pour aider les enfants de Gaza. L’année dernière nous avions expliqué cette volonté de résister en aidant les plus fragiles, les enfants, malgré les bombardements, la peur, le manque de tout et leur état de dénuement (ici, ici et ici). Mohammed avait choisi d’utiliser la danse traditionnelle palestinienne, le dabké, et les techniques d’échauffement et relaxation pour permettre aux enfants de s’évader de leur quotidien. Il avait, à cette fin rejoint une initiative « Le sourire de l’enfant » en réunissant un petit groupe d’amis, l’équipe Horizon (Team Ofoq – افق الفريق) et quelques moyens matériels fournis par une collecte à laquelle un grand nombre de sympathisants ont participé.

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À Gaza c’est le soumoud. Photo de une classe

Dès fin janvier, le début de la trêve annoncée, Mohammed et sa famille se sont mis en route pendant une interminable journée pour couvrir, à pied, dans la cohue, dans le froid, sur des routes rendues dangereuses par les décombres divers, et aussi la peur des soldats israéliens, imprévisibles. Après peu plus de 25 km, c’est l’arrivée dans la ville de Gaza, méconnaissable, misérable et, à la fin de ce long et épuisant trajet, la découverte de leur appartement dévasté. L’immeuble n’a pas été directement touché mais tout est dessus dessous sous une épaisse couche de poussière et de débris. Plus rien n’est en état ; il n’y a ni eau ni électricité. Consolations dans toute cette misère : la famille a toujours un toit sur la tête… et les meubles défoncés feront un excellent bois de chauffage en ce janvier glacial !

Mais Mohammed n’a pas oublié ses engagements vis-à-vis des enfants restés sur place (dans les environs d’al-Mawasi) et a décidé d’y retourner fréquemment pour y poursuivre son travail d’art-thérapie.

Après quelques jours épuisants passés à déblayer, s’organiser, trier… Mohammed a décidé de retourner vers le sud retrouver les enfants qui y étaient restés avec leurs parents dans des abris de fortune. Il m’a envoyé cette vidéo faite au cours de son premier voyage de retour de Gaza pour retrouver les enfants :

On y entend la voix faible d’un Mohammed fatigué, physiquement et mentalement, décrivant son long cheminement dans le froid, parmi les ruines et les dévastations mais conscient de l’importance de son rôle auprès des enfants.

« Le sourire de l’enfant » continue, merci de continuer à soutenir cette initiative par vos messages et par vos dons (en cliquant ici).

Michel Ouaknine

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