Union juive française pour la paix

Évacuations de Gaza : le ministère des affaires étrangères révoque la décision de J. N. Barrot qui fermait la porte aux Gazaouis sur le territoire français

Gaza apres le cessez le feu image1170x530cropped 1731624815 Évacuations de Gaza : le ministère des affaires étrangères révoque la décision de J. N. Barrot qui fermait la porte aux Gazaouis sur le territoire français

Une décision autant inacceptable humainement qu’injustifiable administrativement. Suite à la découverte de propos antisémites attribués à une jeune étudiante Gazaouie sur les réseaux sociaux, Jean Noël Barrot avait annoncé le 1er août 2025 que la France n’accepterait plus sur son territoire de Gazaouis. Ainsi, alors que les Gazaouis étaient condamnés à la famine et au génocide sans aucune perpective d’évacuation, le ministre a expulsé  en 3 jours la jeune Gazaouie du territoire français vers le Qatar, en même temps qu’il décidait de fermer le territoire français à tous les Gazaouis. La décision aujourd’hui du ministère ne fait que révéler l’arbitraire de la décision que nous dénonçons comme une nouvelle instrumentalisation de l’antisémitisme : en associant toute la population gazaouie à ces propos antisémites, Jean-Noël Barrot a participé de la même logique que l’État d’Israël qui réduit toute la population gazaouie au Hamas et à des “terroristes”. Le résultat est consternant :  au moins 83 % des victimes de l’armée israélienne sont des civils. Par sa politique de fermeture aux frontières, xénophobe et anti-palestinienne, le gouvernement français signe là sa complicité de génocide.

Aujourd’hui, depuis l’entrée en vigueur du “cessez-le-feu”, des dizaines de Palestiniens ont été tués à Gaza et en Cisjordanie. Tandis que les chefs d’États se sont félicités au sommet en Egypte, Israël a continué de bloquer l’aide humanitaire- le passage de Rafah est toujours fermé. La situation reste donc plus que urgente. La colonisation continuant de plus belle, plusieurs associations1 ont fait pression auprès du gouvernement français pour l’accueil de réfugiés gazaouis, notamment via le programme PAUSE. Suite à la mobilisation juridique et associative, le ministère a finalement déclaré la révocation de sa décision et la reprise de la planification des évacuations.

Le Conseil d’État a pris acte de ce revirement : “la décision litigieuse de suspension des opérations d’évacuation de la bande de Gaza a été rapportée par son auteur (…). Il est prévu que la planification des opérations reprenne”.

Sans doute faut-il se réjouir des maigres victoires face à la complicité criminelle de nos gouvernements. Alors que le gouvernement français ne poursuit pas les soldats binationaux, alors que notre association a déposé plainte contre des Franco-Israéliens, dont Nili Kupfer-Naouri, complices du génocide, le ministère des affaires étrangères revient lui-même sur ses annonces révoltantes, symptomatiques de sa politique du deux poids deux mesures. Vive la mobilisation citoyenne, qui fait avancer la justice dans le bon sens ! La lutte contre l’antisémitisme n’est pas un prétexte au rabais pour condamner une population à la mort, honte à ce gouvernement !

La Coordination nationale de l’UJFP, le 22 octobre 2025


Note-s

  1. NIDAL, le GISTI, la Cimade, la Ligue des Droits de l’Homme, le Syndicat des Avocat.es de France, l’UJFP, l’Association France Palestine Solidarité, Médecins sans frontières (MSF), la Palestine Nous Rassemble, les Blouses blanches pour Gaza, les Universitaires pour Gaza, les journalistes solidaires de Gaza, les requérants ainsi que le soutien du Défenseur des droits.[]
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