Israël revendique parler au nom des Juif·ves et utilise les symboles du judaïsme pour légitimer ses politiques. Il est aujourd’hui le principal facteur de confusion. Pour combattre cette identification délétère, nos outils sont la lutte pour le démantèlement de ce régime ethnonationaliste, le combat antiraciste et les courants juifs antisionistes qui font vivre des judéités émancipées du sionisme.
Le principal facteur d’identification entre Israël et les Juif·ves, c’est aujourd’hui le sionisme et ses soutiens, qui font passer la critique d’Israël pour de l’antisémitisme et valident l’accaparement de la judéité et du judaïsme par un État colonial génocidaire. Ceci dit…
Cela ne justifie aucunement que, du côté des critiques d’Israël, on valide cet accaparement et cette identification. Il faut refuser de considérer que toute personne juive est a priori un soutien d’Israël ou porte en tant que juive la responsabilité de ses politiques.
Laissons ce discours à l’antisémitisme doctrinaire, qui prétend se soucier des Palestinien·ne·s uniquement pour accabler les Juif·ves de tous les maux du monde, et tenons-nous à l’écart de ces lectures de nos ennemis.
Entendez le « pas en notre nom » – que nous sommes un certain nombre à mettre en avant pour refuser l’enrôlement de notre judéité dans la légitimation des politiques israéliennes. Et comprenez qu’il ne peut s’énoncer qu’à la première personne, du singulier ou du pluriel.
En agissant sous la bannière des symboles du judaïsme, en prétendant agir au nom des Juifs et Juives, Israël est la principale force matérielle qui alimente les confusions dans lesquelles nous nous enfonçons chaque jour de plus en plus, et sans doute durablement.
C’est donc le démantèlement de ce régime ethnonationaliste qui sera le principal facteur de clarification et de décorrélation entre Juif·ves et sionistes. Le mouvement réel pour ce démantèlement est divers et, malheureusement mais inévitablement, parfois confus.
Faire avec cette diversité, parfois avec cette confusion, demande un peu de finesse. Mais cela ne devrait pas amener à valider ou alimenter soi-même cette confusion, surtout lorsque l’on est en position de responsabilité politique ou qu’on a une parole publique influente.
Le deuxième facteur de clarification est porté par le combat antiraciste, pour peu qu’il soit intégral, prenne en compte la diversité des formes de racisme et leur articulation. Lui seul s’attaque au principe même de l’essentialisation – les mots et formations n’y suffiront pas.
Le troisième facteur de clarification est le développement de courants juifs antisionistes comme l’UJFP, de judéités diasporiques, de tentatives de faire vivre des judéités et judaïsmes émancipés de l’enrôlement sioniste, comme s’y emploie TSEDEK!.