Mariam Abu Daqqa, dirigeante d’une grande organisation féministe palestinienne de Gaza, militante de 72 ans connue et reconnue internationalement pour son combat pour le droit des femmes, a été violemment arrêtée cette nuit par la police française. Elle est actuellement détenue, en état de choc, dans un commissariat parisien.
On mesure ce que cela signifie pour elle d’être arrêtée par la police d’un Etat qui se prétend ami du peuple palestinien, alors même qu’un grand nombre de membres de sa famille ont été tués dans les bombardements indiscriminés que mène Israël contre la population de Gaza et qu’elle suit, avec une énorme inquiétude, la situation de ses proches menacés de mort à chaque minute et privés de tout moyen d’existence.
L’AFPS tient à lui exprimer toute son admiration et toute sa solidarité.
Mariam Abu Daqqa était venue en France, à l’invitation de plusieurs organisations de défense des droits du peuple palestinien, dont l’Association France Palestine Solidarité, pour une tournée de conférences sur son combat féministe et la situation à Gaza.
Alors qu’elle était entrée en France avec un visa parfaitement régulier délivré par les autorités françaises, elle s’était vue signifier un arrêté d’expulsion en plein milieu de sa tournée, un arrêté que le tribunal administratif avait suspendu par une ordonnance le 20 octobre. Le gouvernement français s’était acharné contre elle en faisant appel de cette décision devant le Conseil d’Etat : celui-ci avait finalement, dans la journée du 8 novembre, annulé la décision du Tribunal administratif. De nouveau sous le coup d’un arrêté d’expulsion, Mariam Abu Daqqa devait quitter la France à la date prévue, le 11 novembre prochain.
Aucun motif d’ordre public ne peut justifier l’arrestation de Mariam Abu Daqqa, et encore moins la violence de cette arrestation qui a conduit les militantes qui l’accompagnaient, molestées au cours de cette arrestation, à porter plainte.
Bertrand Heilbronn, président de l’AFPS, a déclaré : « à l’heure où s’ouvre un sommet censé organiser une assistance au peuple palestinien de Gaza, et alors que la France refuse de porter la seule exigence qui compte aujourd’hui, celle d’un cessez-le-feu immédiat, l’arrestation violente de Mariam Abu Daqqa est un nouveau coup porté à la crédibilité de la France. »
Nous avons, une fois de plus, honte pour la France. Mariam Abu Daqqa doit être immédiatement libérée et l’exécutif français doit lui présenter ses excuses.
Le Bureau national de l’AFPS, 9 novembre 2023