Violence policière antisémite, racisme à tous les étages

Lors d’un contrôle routier, le 8 juin 2023, une femme juive orthodoxe est agressée par des policiers qui lui arrachent sa perruque. Retrouvée au sol suite à un évanouissement, elle est raillée, accusée de jouer la comédie, d’être « hystérique ». « Elle est feuj » ; une policière qui refuse de lui rendre sa perruque répond : « Rue de la perruque », lorsqu’on demande l’adresse de la victime.

Ce que dévoilent une fois de plus les témoignages obtenus ces derniers jours, notamment par Médiapart, c’est le racisme bien enraciné de la police française, qui vote majoritairement pour l’extrême droite et qui est soutenue par son ministre Gérald Darmanin. En France, les femmes qui couvrent leurs cheveux en raison de leur manière de vivre leur religion juive ou musulmane subissent constamment les jugements et discriminations. Racisme et sexisme, elles sont victimes d’une double oppression.

Aujourd’hui, alors que chaque année plus d’un million de personnes disent avoir été victimes d’une atteinte à caractère raciste, cette agression raciste démontre encore une fois que l’antisémitisme est présent dans toutes les couches de la société, à commencer par les forces de répression et le gouvernement lui-même. Car la manière dont ce gouvernement instrumentalise la lutte contre l’antisémitisme ne devrait tromper personne : il ne défend pas les Juif·ves mais s’en sert pour accroître sa politique de discrimination islamophobe et soutenir l’agenda politique de l’État d’Israël.

La manifestation du 12 novembre 2023, sous couvert de lutter contre l’antisémitisme, n’était en effet rien d’autre qu’un soutien à la politique israélienne de massacre du peuple palestinien. Le gouvernement y défilait aux côtés de l’extrême droite, et on a retrouvé la même famille idéologique ce mercredi 7 février 2024 lors de ladite commémoration prétendument en hommage aux victimes françaises du 7 octobre 2023, transformées abusivement en victimes de meurtres antisémites 1. Lors de cette mise en scène nationale, Emmanuel Macron a fait silence sur les milliers de mort.e.s palestiniennes, avec à ses côtés ses alliés Meyer Habib et Jordan Bardella ー député RN selon lequel, rappelons-le, Jean-Marie Le Pen ne serait pas antisémite.

Les dirigeants israéliens et français partagent les mêmes intérêts impérialistes. Ils s’appliquent à cibler les populations pauvres des quartiers populaires et à nous monter les un·e·s contre les autres. Islamophobie, antisémitisme, les deux faces d’une même médaille… Ne nous laissons pas tromper. Aujourd’hui plus que jamais, nous rappelons qu’antisémitisme est différent d’antisionisme et que la politique d’Israël, alliée de l’extrême-droite partout en Europe, ne protège aucun·e Juif·ves, bien au contraire !

La Coordination nationale de l’UJFP, le 11 février 2024


Note-s
  1. Lire à ce sujet notre communiqué : “Non Monsieur Macron, l’antisémitisme n’est pas la cause du massacre du 7 octobre[]