Veolia vend ses parts dans des entreprises israéliennes visées par la campagne de boycott

L e 8 avril 2015

Les militants de la société civile palestinienne ont annoncé la décision du géant français Veolia de vendre la quasi-totalité de ses activités professionnelles en Israël comme une grande victoire du mouvement mondial de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS). La vente fait suite à une campagne mondiale contre le rôle de l’entreprise dans les colonies israéliennes illégales, qui coûte à la firme des milliards de dollars en contrats perdus.

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La campagne du boycott de Veolia a été lancée à Bilbao, au Pays Basque, en novembre 2008, pour forcer la compagnie à mettre fin à son implication dans des projets israéliens illégaux qui servent les colonies installées sur le territoire palestinien occupé.

Sous la pression de BDS, Veolia a perdu d’énormes contrats avec les autorités locales à travers l’Europe, aux Etats-Unis et au Koweït. Des conseils municipaux en Europe ont adopté des résolutions excluant la firme à d’appels d’offres à cause de son implication dans les violations israéliennes des droits de l’homme.

Les dirigeants de Veolia ont reconnu que la campagne avait coûté à la compagnie « d’importants contrats » et des analystes financiers ont parlé, à plusieurs reprises, du coût financier de la campagne pour Veolia.

Veolia a rapporté que la vente de ses contrats d’eau, de traitement des déchets et d’énergie à Oaktree Capital, une société d’investissement basée à Los Angeles, a été conclue, sa participation dans le Tramway illégal de Jérusalem restant son seul intérêt commercial en Israël.

Mahmoud Nawajaa, coordinateur général du Comité national palestinien BDS (BNC), une large coalition de la société civile palestinienne qui dirige le mouvement BDS mondial, a dit :

« Le militantisme BDS de base à travers le monde a rendu très difficile pour Veolia de gagner des marchés publics dans certaines régions d’Europe, des Etats-Unis et du Moyen Orient, ne laissant à la société aucun autre choix que de réduire fortement sa participation dans les projets israéliens illégaux. »

« Le mouvement BDS montre qu’il y a un prix à payer pour la participation dans la colonisation israélienne de la terre palestinienne. Une des plus grandes entreprises d’Europe a été obligée de vendre ses activités commerciales en Israël qui enfreignent le droit international. »

Une dizaine d’instances en Irlande et au Royaume-Uni ont mis en place une politique officielle interdisant à Veolia de participer à des marchés publics. Les conseils d’au moins 25 villes dont Londres, Stockholm et Boston ont choisi de ne pas accorder ou de ne pas renouveler des contrats avec Veolia suite aux campagnes publiques soutenues par des responsables locaux, des églises, des syndicats et des partis politiques influents.

De nombreux investisseurs, dont la banque néerlandaise ASN et la Quaker Friends Fiduciary Corporation, ont désinvesti de Veolia à cause de son rôle dans les colonies israéliennes, tandis que d’autres grandes banques et le fond de pension suédois AP ont publié des communiqués condamnant le rôle de Veolia dans les colonies. Plusieurs fournisseurs d’information « d’investissement socialement responsable » ont dit à des militants qu’ils avaient inscrit la firme sur la liste des entreprises posant de graves problèmes en matière de droits de l’homme.

Veolia maintient son implication dans le Tramway illégal de Jérusalem qui relie des colonies israéliennes à Jérusalem Ouest par l’intermédiaire de ses participations dans Veolia Transdev, mais a annoncé son intention de vendre sa participation dans le tramway.

En 2014, Veolia a déclaré dans des courriers aux organisateurs BDS avoir également « mis fin à son investissement dans la décharge Tovlan (…) il y a plus de trois ans. » Tovlan traite les déchets en provenance d’Israël et de ses colonies illégales dans les territoires palestiniens occupés. Cette affirmation s’est avérée fausse, cependant, grâce à des dossiers officiels obtenus auprès du ministère israélien de la Protection de l’Environnement en septembre 2013, qui montrent sans aucun doute possible que l’exploitant de la décharge illégale Tovlan à l’époque était toujours la filiale de Veolia, T.M.M. Integrated Recycling Services.

La propriété du site Tovlan et les contrats de traitement des eaux usées pour les colonies israéliennes illégales doivent maintenant être transférés à Oaktree. « En achetant ces entreprises, Oaktree est devenu un complice actif des violations israéliennes continues du droit international, » a ajouté Nawajaa.

Principalement en raison de la pression du boycott sur l’entreprise aux Etats-Unis et en Europe, et en particulier l’accent de la campagne sur ses « activités dans les autobus de l’apartheid » qui servaient les colonies israéliennes illégales, Veolia avait vendu la totalité de ses activités d’autobus en Israël en 2013.

Nawajaa a expliqué que la campagne contre Veolia continuera parce que l’entreprise reste actionnaire du projet de tramway illégal de Jérusalem.

« Le seul objectif du tramway de Jérusalem est de rehausser l’attrait et de faciliter l’expansion des colonies israéliennes illégales par le vol de la terre palestinienne. Nous continuerons de boycotter l’entreprise Veolia jusqu’à ce qu’elle mette fin à sa participation dans le projet de tramway et verse des réparations aux communautés palestiniennes lésées par son soutien à la colonisation d’Israël des terres palestiniennes. Les sociétés internationales ne peuvent pas simplement profiter des crimes de guerre d’Israël et ensuite partir quand les choses se corsent, sans être tenues pour responsables, » a ajouté Nawajaa.

« Nous remercions chaleureusement le nombre impressionnant de militants moraux et les organisations de la société civile à travers le monde dont les efforts dévoués et stratégiques ont fait de la campagne contre Veolia un tel succès, » a conclu Nawajaa.

Source : BDS Movement

Traduction : MR pour ISM et BDS France