Le moindre dérapage ou la moindre ambiguïté face à l’antisémitisme, le moindre soupçon de complaisance avec l’islamisme radical, la moindre critique des crimes israéliens vous fait écarter rapidement des ondes et des plateaux de télévision.
C’est arrivé à des personnalités ou à des journalistes des quartiers populaires ou encore à l’inspecteur du travail Gérard Filoche, le plus souvent injustement.
Mais, miracle, après les révélations sur ses dessins négationnistes violemment antisémites, après que ses relations de compagnon avec la mouvance négationniste des Alain Soral, Paul-Eric Blanrue, Marc-Edouard Nabe ou Fréderic Chatillon aient été abondamment décrites, voici que Yann Moix peut se répandre sur le plateau d’« On n’est pas couché » et sur les ondes de France-Culture, en faisant, au passage, la promotion de son dernier roman.
Bernard-Henri Lévy, s’érigeant en porte-parole autoproclamé des déportés insultés, lui a pardonné et lui tend une main secourable.
D’où vient cette indulgence affichée ?
On comprend mieux quand on se souvient des violentes polémiques de Yann Moix contre Aymeric Caron à qui Moix reprochait de lier la création de l’État d’Israël à la Shoah. « L’État d’Israël ne s’est pas construit sur des morts mais sur des vivants », avait martelé Yann Moix qui, visiblement, ne connaît pas la Nakba. Le chemin de rédemption de Yann Moix passe par le soutien inconditionnel à Israël.
D’autres antisémites bénéficient de l’indulgence et du pardon des sionistes. On a vu Viktor Orban accueilli en Israël en 2017 après un voyage de Netanyahou dans cette Hongrie dans laquelle les campagnes xénophobes ont des relents d’antisémitisme marqué.
Tout est bon à prendre pour soutenir l’apartheid israélien.
On a vu dans le passé des pétainistes, des colonialistes, d’anciens de la collaboration soutenir Israël lors de la Guerre de 1967, par exemple. On voit aujourd’hui l’extrême droite des Trump et des Bolsonaro soutenir inconditionnellement annexion de Jérusalem, de la Cisjordanie et du Golan.
Un pacte du pardon à l’antisémitisme va-t-il se mettre en place, avec l’appui du CRIF qui recevait Yann Moix encore il y a quelques mois ?
La Commission antiracisme politique,
Pour la Coordination nationale de l’UJFP
Le 4 septembre 2019