« Urgence Gaza, aide aux déplacés », le journal de la solidarité n°2

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25 juin 2021

Cinq semaines d’action « Gaza, Urgence Déplacés »

Le premier journal de la solidarité a été publié sur le site de l’UJFP le 18 mai 2021. Abu Amir y décrit l’action de l’équipe gazaouie d’« Urgence Déplacés  », équipe qui rassemble les amis de Khuza’a, apportant expérience en matière de liaison avec le mouvement de solidarité français et capacité d’organisation, et le centre d’enfants et adolescents Ibn Sina, actif de longue date pour les jeunes des populations très démunies du nord de la bande de Gaza. En très peu de jours après l’arrêt des bombardements (21 mai), la rage et la motivation de l’équipe  l’ont conduite à dessiner la stratégie d’action suivante :

– devant l’ampleur des destructions, décision de se concentrer sur les quartiers du nord de la bande de Gaza les plus impactés par les bombardements, ceux où la population, revenue faute d’alternative aucune  parmi les ruines, est complètement démunie (« c’étaient des quartiers pauvres, on peut dire qu’ils étaient à ras de terre, mais maintenant, ils sont très en dessous »).

– devant la disproportion entre besoins et possibilités, même avec la belle réponse à l’appel lancé par l’UJFP, arrêt après deux journées de distribution du soutien direct en nourriture et produits de première nécessité pour les bébés.

– Appui sur les deux points forts de l’équipe : qualification dans le soutien aux enfants, pour épauler les familles et desserrer un peu leur angoisse, avec la claire conscience que ces enfances volées constitueront les adultes de demain, et que ce qui peut leur donner du répit, et si possible de l’espoir, forge l’avenir ; capacité de mobilisation de professionnels bénévoles, dont Gaza est un grand réservoir, qui permet d’apporter des services de qualité pour peu qu’une organisation efficace leur soit proposée.

Le journal de la solidarité n°1 relatait la tournée « un sourire sur le visage des enfants », qui a conduit, à peine le fracas des bombardements tus, une belle troupe de clowns de Beit-Hanoun et Beit Lahia aux camps de Nusseirat et Burej. Le journal annonçait l’ouverture de deux « chantiers » : jours de consultations médicales gratuites ; préparation de la prise en charge psychologique des enfants en besoin. Les semaines écoulées ont pleinement validé l’extrême nécessité et la faisabilité des deux projets. Les journées de consultation médicales gratuites se répétant une fois par semaine, de lieu en lieu, un journal y sera consacrés ultérieurement. Celui-ci va être centré sur le programme d’aide psychologique.  Il en décrit la première phase : se rendre sur les lieux d’intervention choisis et enquêter auprès des familles sur leurs besoins en matière de santé. L’équipe a visité ainsi Baali street à Beit Hanoun et  le « village bédouin », un village tout prêt du poste de contrôle d’Erez (ainsi nommé parce qu’à l’origine, il s’est formé par regroupement de familles bédouines réfugiées, même s’il est mélangé aujourd’hui).

Ce journal commence néanmoins par quatre récits terribles. Ces quatre familles du village bédouin ont tenu à témoigner de ce que cela signifie que d’être pris par les bombardements. J’ai donc joint leurs paroles rapportées par Abu Amir. Je n’ai maintenu qu’une photo par histoire, elles sont toutes terribles.

Le journal d’Abu Amir

18 juin, Village Bédouin, par mail :

Lors de notre visite dans le cadre de l’initiative de soutien psychologique pour les enfants du village bédouin

1- Aujourd’hui, nous sommes tous attristés par les scènes douloureuses que nous avons vues

Nous retransmettons ici le récit du père de famille Hazem, avec ses détails à faire saigner les yeux et affliger le cœur :

Le premier jour de l’Aïd al-Fitr, la famille entend des explosions  très proches, une artillerie démente frapper partout et ses missiles  impitoyables frapper chaque maison et chaque rue, ne faisant aucune distinction entre les jeunes ou les vieux, hommes ou femmes, des bombardements dévastateurs tout autour, et nous ne savons pas quoi faire, où courir. La maison de nos voisins a été bombardée, de la fumée et des parties du corps volaient partout, on criait, peut-on s’échapper, y a-t-il quelqu’un pour nous aider ? Les idées se bousculent, mais il n’y a pas d’échappatoire aux missiles frappant au hasard. Après avoir réfléchi, j’ai décidé d’aller avec ma femme et mon fils de 5 ans, Yazan, chez mon oncle, j’ai ouvert la porte, pour trouver un corps gisant sur le sol, pour être surpris par le corps de mon frère, que j’ai reconnu à ses vêtements. Je ne pouvais supporter et suis resté choqué peut-être une minute, et un obus a frappé devant moi, ma femme à côté de moi et mon fils sur mon épaule et dans mes bras. Les éclats ont rempli mon corps et atteint les os de mon jeune enfant. J’ai vu que la moitié de sa jambe était attachée à son corps et que l’autre moitié était sur le sol. Nous avons commencé à appeler sans réponse. J’ai essayé de ramper jusqu’à la maison voisine et ça a été les quatre  minutes les plus longues de tous les temps. Le sable boit notre sang et je ne sais pas si je dois mettre mon fils sur mon dos et ramper avec lui ou le laisser et marcher, mais j’ai rampé avec mon fils sur mon dos, pour entendre une équipe d’ambulanciers crier : qu’est-ce  qui se passe, où sommes-nous ? Ils ne savent pas où sont les blessés, des morceaux de chair sont éparpillés sur le sol, alors nous avons crié, sauvez-nous, ils nous ont entendus et sont venus aider.

Mais l’histoire ne se termine pas ici,  elle commence avec la souffrance de mon petit enfant, pour lequel je ne sais pas ce que je peux faire, comment il marchera, comment jouera-t-il alors qu’il a besoin d’une prothèse?

Je vous le demande, s’il vous plaît, voici la vie d’un enfant entre vos mains, aura-t-il une vie ou restera-t-il impuissant à regardant ses amis par la fenêtre ?

2- Au cours de notre tournée dans le village bédouin, nous avons vu plusieurs maisons mitoyennes détruites les unes à côté des autres, alors nous avons demandé ce qui s’était passé, et Ismail, l’un des habitants de la région, nous a raconté l’histoire…

Nous étions assis et nous avons vu quelque chose dans le ciel, nous avons commencé à nous demander ce que c’est! Est-ce un essaim d’oiseaux, non, c’était un essaim de missiles envahissant la zone, de la poussière lourde, des cris et des gémissements, 30 minutes de bombardements continus frappant les maisons l’une après l’autre. Puis il y a eu un peu de calme dans la zone, donc nous sommes allés vérifier l’état des uns et des autres, et nous avons vu la tragédie. La famille de Nasser Abu Fares : Nous nous sommes approchés de leur maison et il y avait des morceaux de corps sur le sol et aucun signe de vie dans la maison.

C’était une scène très douloureuse. Nous les cherchions sous les décombres, espérant trouver quelqu’un en vie, mais malheureusement personne n’avait survécu, 3 sœurs (17 ans – 28 ans – 29 ans) et l’enfant de l’une d’elles. Puis leur frère est arrivé, pour trouver ses sœurs sous les décombres, le plus gros morceau de leur corps de la taille de la paume d’une main, et c’était un choc que personne ne peut supporter.

Il appelait comme un fou… Où sont mes sœurs? Où est ma famille? Que dois-je faire de leurs morceaux de corps? Est-ce suffisant pour un dernier au-revoir ?!… pendant qu’un homme sortait un enfant des décombres, intact et pas déchiré, mais mort. Le frère a été stupéfait, et puis  il a dit : C’est notre vie, entre la pauvreté et la guerre, la perte d’êtres chers et la douleur que seuls les habitants de Gaza connaissent. Votre amour et votre compassion guérissent certaines de nos blessures, mais cela restera notre vie et nous resterons emprisonnés tant qu’il y aura l’occupation.

3- Une histoire triste après l’autre : Neama Abbas (47 ans), a donné sa vie deux fois, la première fois pour prendre soin de sa mère âgée. Elle était la fille intègre de sa mère, et a passé sa vie sans mariage malgré les nombreuses personnes qui l’ont demandée, mais qu’elle a refusé pour pouvoir prendre soin de sa mère. Mais Neama ne savait pas que ses jours étaient comptés…

Comme d’habitude, Neama était assise avec sa famille et ses voisins dans la cour de la maison, juste pour être surprise par les énormes obus frappant les maisons voisines et les éclats d’obus éparpillés partout, relate la sœur de Neama. Nous avons attendu que la vue s’améliore et que la fumée et la poussière disparaissent, la vue a commencé à s’améliorer et chacun de nous était d’un côté, Neama et sa sœur cachées derrière le réfrigérateur alors qu’elles étaient dans la cour, et elles ont dit, « Cachons-nous à l’intérieur de la maison. » La sœur de Neama entra dans la maison et arriva, puis Neama courut à l’intérieur, mais l’obus avait une opinion différente.

L’obus a explosé à côté d’elle et il a pris une rose qui n’était pas encore au temps d’être cueillie. Oui, c’est le corps de Neama, des morceaux de chair épars, des petites touffes de cheveux, des morceaux de ses vêtements et du sang sur les murs, c’est ce qui reste de Neama (Les photos  montrent du sang, des cheveux et des morceaux de chair du corps de Naama)

 Nous demandons à sa mère “comment vas-tu maintenant”, alors que son visage et ses membres tremblaient de douleur pour sa fille, et après une minute de silence elle dit : Neama n’était pas ma fille, mais ma mère, qui a pris soin de moi et m’a choyé, et voici que Neama a donné sa vie à nouveau, mais cette fois-ci non par sa décision ou son consentement, mais sans conteste par force.

Neama est un exemple de tous les habitants de Gaza qui n’ont d’autre choix que d’attendre, soit un secours, soit la mort aux mains de l’injuste geôlier, l’occupant.

4- Manar (jeune fille de 14 ans) a miraculeusement échappé à la mort : une histoire qui se déroule à Gaza, avec ses détails douloureux et sanglants.

Au moment du bombardement barbare du village bédouin qui, en une demi-heure, a ravagé toute la zone et l’a détruite, la jeune fille de 14 ans était assise avec sa famille dans la maison. Le bombardement a commencé et la famille s’enfuyait de la maison quand un obus les a surpris ; le père a couru  avec un certain nombre de fils, et quand il a atteint la zone presque en sécurité, il a inspecté ses enfants et s’est rendu compte que sa fille manquait, et ici le père dit avec beaucoup de tristesse : « Quelle est cette situation dans laquelle vous oubliez le nombre de vos enfants et pensez à ceux que vous pouvez porter seulement, c’est un crime de guerre et une catastrophe humaine »

Après quelques minutes, la poussière a commencé à s’estomper et les obus frappaient à d’autres endroits. Un de ses frères retourna à la maison, espérant trouver sa petite sœur. Il n’a rien trouvé à sa place, alors il a cherché sous les décombres et là a vu un torrent de sang, alors il a enlevé les décombres, et ici il a trouvé sa petite sœur, son visage noirci brûlé de poudre à canon. Son corps est écartelé de tous côtés, mais l’insistance pour vivre de cette fille  n’a pas donné sa chance à la mort.

Oui, voilà nos super-pouvoirs à Gaza, en romans comme en films, que seuls ceux qui les vivent et les voient croient, un enfant dans la fleur de l’âge qui arpente le monde maintenant non pas pour son  divertissement mais pour des soins médicaux, d’un hôpital à l’autre, son univers, ce sont des problèmes physiques majeurs, du platine, des points de suture, du plâtre, toutes sortes de blessures et de traitements essayés sur cette petite fille, qui n’a fait aucune faute dans sa vie, sauf qu’elle est née à Gaza. (Les images montrent l’emplacement où elle a été blessée).

20 juin,  par mail

Beit Hanoun – quartier Al-Baali

La zone d’Al-Baali est l’une des plus pauvres et des plus dévastées. Nous y avons donc mis en œuvre un certain nombre d’activités, dont la distribution de colis alimentaires, des activités récréatives et une journée médicale gratuite. Les activités maintenant se déroulent dans le cadre de l’initiative de soutien psychologique, qui est l’épine dorsale de toutes les activités, parce qu’elle s’appuie sur une enquête exhaustive de la population concernant les problèmes médicaux dont souffrent les personnes, en particulier les enfants. Nous faisons donc remplir un questionnaire pour les familles de la zone cible.

Des personnes qualifiées ont visité 130 familles à proximité des maisons détruites, et  278 enfants ont bénéficié d’un premier examen. Nous présentons ci-dessous les résultats :

→Le nombre d’enfants qui ont besoin de soutien psychologique est 56.

→Le nombre d’enfants ayant des problèmes de vue est 35.

→Le nombre d’enfants ayant des problèmes auditifs est 15.

→ Le nombre de femmes qui ont besoin de séances de soutien psychologique est 28.

Pour les femmes ayant besoin de soutien psychologique, il y aura un atelier de soutien psychologique dans la même zone, en trouvant une maison pour y tenir l’atelier à l’intérieur, le mardi 22 juin.

Quant aux enfants qui ont besoin de soutien psychologique, nous sommes en train de préparer une clinique spéciale de soutien psychologique à l’intérieur du centre Ibn Sina pour traiter ces enfants, et les enfants seront conduit de leur lieu d’habitation au centre et retour aux frais du centre.

Pour que les enfants qui souffrent de problèmes de vue soient examinés, nous feront venir un optométriste dans ce quartier, sur le même modèle que la journée médicale gratuite pour examiner tous les enfants. Ceux qui ont besoin de lunettes auront un dossier pour eux jusqu’à ce qu’il y ait un donneur pour ce projet, et ceux qui ont besoin d’un ophtalmologiste seront transférés par le centre Ibn Sina à l’hôpital ophtalmologique de Gaza, enfin quant aux enfants qui souffrent de problèmes auditifs, nous essaierons de conclure un accord avec un médecin spécialiste pour recevoir ces cas.

Nous mettrons en œuvre ces activités dans trois zones :

D’abord Baali-street, de Beit Hamoun

En second  le quartier Al-Atatra – Beit Lahia

Troisièmement, au « village bédouin », qui est situé à proximité du passage d’Erez.

Nous espérons réussir dans ces activités

L’équipe a envoyé pour rendre compte de cette journée un cahier de 75 photos et 18 vidéos. Ils ont sélectionné 41  photos pour joindre à leur rapport. C’est un crève-cœur que de devoir n’en choisir que quelques-unes ici (légendes ci-dessous par Sarah).

Le rendez-vous des psychologues volontaires était donné au centre Ibn Sina. L’équipe a loué un minibus pour les emmener à Beit Hanoun, puis les ramener au centre. Les jeunes psychologues sont entièrement bénévoles, mais « Urgence Déplacés » devra prévoir de rembourser leurs trajets  domicile – centre Ibn Sina, sinon cela va peser sur les familles de ces jeunes.
… et le dialogue s’engage

Les volontaires vont prendre contact avec le quartier, puis, guidées par des habitants, se répartir pour rencontrer les familles. Elles (cette fois-ci, c’est une équipe entièrement féminine) sont identifiées par un gilet portant le logo du centre Ibn Sina, c’est une obligation des autorités. Mais des gilets UJFP et AFPS sont aussi, entorse à la loi, de l’action. « Dans cet endroit en ruines, aurons-nous le temps d’expliquer ce qu’est l’UJFP avant de nous faire casser la gueule pour le J ? », s’était interrogé Abu Amir. Visiblement oui.

Être à l’écoute, établir ensemble ce qui est prioritaire :
Contre la barbarie, les ressources d’une société où les jeunes diplômés, massivement sans emploi, mobilisent bénévolement leurs connaissances pour leurs concitoyens
Parler fait du bien aux grands comme aux petits.

22 juin et 25 juin, par téléphone

La première activité en direction des femmes s’est tenu dans le quartier Baali, suivant la demande faite par les mères au moment du recensement des besoins en soutien psychologique pour les enfants. Plus de 40 femmes ont participé, ressentant avant tout le besoin de parler des bombardements.

L’équipe comprend maintenant que le soutien aux femmes est une priorité, car l’équilibre de la famille est entièrement sur leurs épaules. Elles demandent instamment que nous organisions des activités pour elles.

J’ai été très frappé par une rencontre faite dans un quartier à l’est de Jabalia. Les habitants expliquent qu’aucune association n’y est venue. Distant de 2 kilomètres du quartier Al Atatra où nous sommes intervenus, ils ne voient pas les moyens de s’y rendre et insistent pour que nous passions aussi chez eux. La première demande des femmes avec lesquelles nous parlions, à mon étonnement – les familles tellement démunies appellent en général au premier abord à de l’aide matérielle, ce qui est bien compréhensible -, avant que nous-même n’en parlions, a été un soutien d’ordre psychologique pour les enfants, et aussi pour elles-mêmes. Nous comprenons que cette action, conçue par l’équipe Ibn Sina, est extrêmement pertinente..

Nous pensons finir la mise en route de toutes les activités projetées au quartier Al-Baali, puis utiliser cette expérience pour les autres quartiers en demande, Al-Atatra, le village bédouin, et ce quartier Saladin.

Dimanche (27 juin) nous allons organiser à Al-Baali, avec Iyad Alastal, une action récréative malgré les ruines, avec une troupe de Dabka !

25 juin, par mail

Soutien psychologique en direction des femmes

Atelier de soutien psychologique pour les femmes

quartier Al-Baali – Beit Hanoun

Mardi 22 juin, nous avons organisé un atelier non-mixte pour les femmes dans le quartier de Baali (Beit Hanoun), qui a été détruit dans les événements récents. Nous avons tenu cet atelier chez l’une des femmes qui a participé à cet atelier. L’atelier a commencé à 11 h et a duré environ trois heures.

Les femmes ont commencé à arriver jusqu’à ce qu’elles soient environ 40,  l’atelier a commencé et il y avait une grande interaction entre les femmes. Elles ont commencé par des exercices de relaxation, puis les femmes ont commencé à se lever, à se présenter et à parler de leurs problèmes, de la situation économique, des événements qu’elles ont vécus et de la façon dont elles ont fui le quartier pendant les bombardements. On a mis de la musique calme, et les femmes ont commencé à se sentir bien. Les psychologues ont divisé les participantes en groupes et proposé des formes de concours, et les femmes ont commencé à rivaliser entre elles. Pendant ce temps, les enfants ont commencé à faire du bruit, ce qui a incité les mères à les expulser de la salle pour continuer à jouer et à chanter. Les jeunes psychologues se sont ainsi rendu compte que les mères avaient commencé à apprécier beaucoup la situation et voulaient un moment privé pour elles, sans leurs enfants, comme si elles disaient à leurs enfants qu’elles avaient le droit d’avoir leur propre temps de plaisir.

Quand les activités ont été achevées, après un moment de convivialité partagés entre toutes, à la fin de la réunion, les femmes ont réclamé que l’équipe de travail revienne avec de nouveaux exercices et de nouvelles activités : « nous avons le droit d’avoir des activités récréatives et un soutien psychologique, pour que nous puissions élever nos enfants. La pauvreté et ses problèmes sans fin, ainsi que l’occupation, qui nous rend à cran par les bombardements, la destruction des maisons et la peur pour nos maris et nos enfants :  nous portons sur nos épaules tous ces problèmes et toute cette souffrance, et nous, mères, aurions constamment besoin de soutien psychologique ».

J’étais assis à l’extérieur avec certains des maris de ces femmes quand la réunion s’est achevée, et les pères ont commencé à lancer des blagues à leur femme, voulant savoir si leur humeur était bonne maintenant ou non, s’il y aurait un cessez-le-feu entre eux à la maison, et plaisantant que nous devions tenir des ateliers récréatifs chaque semaine, pour que les femmes restent de bonne humeur…

Des bénévoles qualifiées très motivées, et des femmes qui prennent la paroles

 

Atelier de soutien psychologique pour les femmes

Village Bédouin

Mercredi 23 juin, il y a eu un atelier de soutien psychologique pour les femmes au village bédouin, selon la proposition du quartier Baali à Beit Hanoun. Le village bédouin est une zone frontalière pauvre et marginalisée à moins d’un kilomètre du terminal d’Erez.

Il a été exposé à l’agression barbare récente qui a laissé une marque épouvantable sur les gens de la région.

 Nous avons donc organisé un atelier de soutien psychologique pour aider les mères de ce village à évacuer l’énergie négative accumulée, afin qu’elles soient prêtes à répondre à leurs besoins, et aux besoins de leurs enfants. Avec un nombre de participantes de 37, la réunion s’est déroulée tranquillement. Elle se tenait dans la maison d’une des dames, et les femmes ont demandé aux bénévoles de tenir un autre atelier bientôt, à condition qu’il se tienne dans une salle et non dans une maison. “Beaucoup de femmes voulaient venir, mais elles n’ont pas une bonne relation avec les propriétaires de cette maison”, ont dit certaines femmes à la fin de la réunion.

En discutant avec les spécialistes en soutien psychologique, nous avons été convaincus que les femmes ont besoin de soutien psychologique et d’activités récréatives fréquentes, parce que les femmes sont le fondement de la maison.

Le samedi 26 juin, il y aura une enquête complète sur la région d’Al-Atatra à Beit Lahia. Grâce aux résultats de l’enquête, les équipes de soutien psychologique élaboreront un plan d’action pour ce secteur. Le 27, la “division Dabkeh” se trouvera dans la zone Baali de Beit Hanoun, en partenariat avec Iyad Al-Astal. Les équipes de soutien psychologique travailleront également ce jour dans la région d’Al-Baali et donneront une session de soutien psychologique et des sessions de prononciation pour les enfants, dans un premier temps dans le Beit Hanoun Services Club.

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