L’UNESCO vient de rendre publique une résolution sur la réalité de la situation politique de la vieille ville de Jérusalem occupée, peu de temps après les obsèques de Shimon Pérès où nous avions vu tous les dirigeants des pays occidentaux se précipiter à Jérusalem comme si de rien n’était…
Rapport accablant qui décrit avec une précision scientifique la politique israélienne de destruction systématique du patrimoine archéologique et spirituel musulman de Jérusalem, des deux côtés des remparts de la vieille ville, le transfert illicite de propriété des biens culturels musulmans – tous inscrits au patrimoine de l’Humanité – au mépris des textes internationaux et des multiples conventions internationales portant sur la protection les biens culturels des peuples sous occupation, au mépris aussi du statut juridique de Jérusalem tel qu’il est défini par les Nations Unies.
Rapport accablant qui nomme, un point après l’autre, les causes de ce désastre : occupation, illégalité des travaux entrepris, obstruction face à toutes les tentatives de sauvegarde de ces biens précieux de l’Humanité, transfert de propriété illégale, constructions multiples et illégales.
Sans oublier les responsabilités des entreprises internationales qui participent à ce désastre tels les constructeurs français du tramway de Jérusalem.
Alors même que cette résolution fait explicitement référence (point 3) aux résolutions pertinentes de l’ONU sur le statut juridique de Jérusalem, les dirigeants politiques israéliens crient au « négationnisme » qui «décapite la mémoire du peuple juif », rien que cela !
Ils se retirent de cette instance de l’ONU faute de pouvoir lui déclarer la guerre et bombarder ses bâtiments comme ils le font régulièrement à Gaza.
En réalité, c’est l’aveu de leur rage d’être remis à leur place exacte devant la vérité de ce qui se passe dans la ville de Jérusalem vandalisée et annexée par la force.
Jérusalem a toujours été la ville des musulmans, des chrétiens, des juifs et des non-croyants. Tous ont cohabité dans cette ville pendant des siècles.
Les négationnistes, ce sont ceux qui nient l’existence, l’histoire, la mémoire et la dignité du peuple palestinien. Ce sont ceux qui décrètent que Jérusalem est, et a toujours été, uniquement juive, ce qui est un mensonge historique flagrant. Ce sont ceux qui ont expulsé dès 1967 plusieurs milliers de Palestiniens de la vieille ville, vivant près du mur des Lamentations (c’est à Jérusalem qu’a été créée la première colonie). Ce sont ceux qui creusent des tunnels sous l’esplanade des mosquées. Ce sont ceux qui détruisent des maisons à Silwan et expulsent des milliers d’habitants de ce quartier de Jérusalem-Est parce qu’ils affirment, contre toute réalité historique, que le roi David a vécu là. Ce sont ceux qui ont transformé les principaux vestiges historiques palestiniens (Qumran, Hérodion) en parcs nationaux israéliens.
L’UJFP est consternée et scandalisée par les revirements du gouvernement français, le vote de notre pays ayant d’abord été favorable, car la résolution n’énonçait que des vérités au regard du droit international, avant de se réfugier dans une abstention (voire l’hypothèse d’un vote carrément hostile) devant la pression et le chantage de son allié israélien.
L’UJFP salue cette résolution courageuse, et ses précieuses recommandations.
Cette résolution dit le droit et ne suit pas la loi du plus fort. Elle doit être comprise par tous les amis du peuple palestinien engagés dans la campagne BDS comme un puissant levier pour amplifier celle-ci. Elle fait comprendre la nature exacte de la politique israélienne (à Jérusalem-Est particulièrement) ainsi que les menaces de guerre que font peser les provocations des juifs religieux extrémistes, soutenus par le gouvernement israélien, qui cherche à provoquer un conflit religieux majeur en s’attaquant à l’esplanade des mosquées.
Le Bureau National de l’UJFP, Le 17 octobre 2016