La Révolution de 1789 est l’acte fondateur dont se réclame la République Française. Elle est célébrée nationalement tous les ans le 14 juillet. Pourtant nos dirigeants politiques actuels font tout pour empêcher une nouvelle révolution populaire. Ils la craignent énormément, tout en la célébrant très hypocritement chaque année. Allez comprendre.
Il est vrai que nos politiciens ont beaucoup de choses à se reprocher, étant les collaborateurs corrompus du système libéralo-capitaliste plutôt que les défenseurs du peuple. Les ultra-riches s’enrichissent obscènement alors que la masse se paupérise en se tuant au travail ; les ressources naturelles sont pillées et l’environnement irrémédiablement détruit ; mais nos élites politiques s’en lavent royalement les mains. On a bien vu le bal de ces hypocrites à la récente COP 30 du Brésil.
La Torah exige une droiture éthique de la part de nos dirigeants. Ils se doivent d’établir un pays fondé sur la justice pour tous ses citoyens, sur la vérité et sur la paix sociale, comme il est écrit (Deutéronome XVI:20) : « Justice (Ṣèdheq), tu poursuivras la Justice ! ». Et (M. Pirqê Âvôth I:18) : « Sur trois choses se tient le Monde, sur la Justice (Dîn), sur la Vérité (Èmèth) et sur la Paix (Shâlôm) », s’inspirant du verset (Zacharie VIII:16) : « prononcez la Vérité et un Jugement de Paix (Mishpaṭ Shâlôm) ». De même (Psaumes 85:10) : « La Bonté (Ḥèsedh) et la Vérité (Èmèth) se rencontrent, la Justice (Ṣedhâqâ) et la Paix (Shâlôm) s’embrassent. ».
Sinon, les dirigeants doivent rendre des comptes devant Dieu et les Hommes, comme on l’a vu par exemple avec le Roi David (Dâwîdh ham-Mèlekh) lors de l’épisode de Bethsabée (Bath-Shèvaˁ), la veuve d’Urie le Hittite (Ûriyyâ ha-Ḥittî), qui se repentit de sa faute après les remontrances du Prophète Nathan (cf. II Samuel XII:1-24). Ou également avec le ministère du Prophète Élie (Éliyyâhu han-Nâvî) face aux monarques de son époque (cf. I Rois XVII-XXII).
Tout le contraire de la situation actuelle en France, tant politiquement que socialement. L’injustice en col blanc est légiférée afin que nos dirigeants ne rendent aucun compte de leurs exactions. Notre argent public (celui collecté par nos impôts) est offert légalement aux oligo-financiers privés en laissant notre République sur la paille, détruisant ainsi lentement nos services publics (l’Éducation, la Santé, la Justice, la Sécurité et les Transports). La répression policière se fait de plus en plus violente face aux revendications populaires légitimes. Mais le feu couve toujours sous les braises. L’absence de violences urbaines ne signifie pas que la colère populaire a disparu. Il suffira d’une étincelle pour que tout éclate à nouveau.
Je pense qu’une révolution est nécessaire pour changer de paradigme, pour construire une société nouvelle fondée sur des bases justes. C’est un principe en spiritualité qu’il faut d’abord déconstruire pour pouvoir reconstruire ensuite à un niveau plus élevé – ceci s’appliquant tant au niveau individuel que sociétal. La phase révolutionnaire de déconstruction peut être parfois violente. Préparons-nous donc à vivre les évènements prédits par nos Prophètes, ces “douleurs de l’enfantement (ḥavâlîm)” du changement de paradigme sociétal attendu depuis des millénaires – les “talons du Messie (ˁiqvôth ham-Mâshîaḥ)”. Nos Sages disent à ce propos (M. Sôṭâ IX:15) : « Sur qui nous reste-t-il à nous appuyer (i.e. sur qui seul pouvons-nous compter) ? Sur notre Créateur (litt. “sur notre Père qui est au Ciel” – ˁal Âvînu shèb-bash-Shâmayim). » Choisissons d’être du bon côté de l’Histoire.
