Une magnifique soirée à l’IMA

Nous avions publié sur notre site cet été la lettre publique d’Edwy Plenel à Hollande. Dans la suite logique de cette lettre, que nous avions alors reçue comme salutaire, Edwy Plenel a présenté ce soir à l’IMA, dans une discussion avec Elias Sanbar animée par Denis Sieffert, son livre « Pour les musulmans ». Edgard Morin à qui est dédicacé le livre et Tariq Ramadan étaient présents et ont pris la parole également.

C’était une magnifique soirée, où, comme le disait Elias Sanbar à propos de sa lecture du livre de Plenel, la clarté des positions de l’auteur n’a pas fait défaut. C’est un livre « pour la France », un livre « à la France » dit Edwy Plenel dont l’objectif est que nous sortions du mécanisme de notre indifférence et de notre passivité. Pour cela, il va au bout des ressorts qui font cette indifférence, et ne transige plus.
Les musulman.e.s sont stigmatisé.e.s : ils.elles retournent le stigmate et revendiquent le droit à cette identité, à la visibilité de cette identité… à la fierté ? « Je dois, moi, parler avec cette fierté » répond Plenel, qui prend position et choisit la solidarité pleine et entière pour briser, définitivement, ce qui « autorise » la haine de l’Autre et qui passerait à en croire certain.e.s pour un droit d’opinion.
Il m’a semblé, et peut-être était-ce un sentiment partagé par la salle comble de l’auditorium de l’IMA (450 places, et des gens nombreux et très mécontents dehors de n’avoir pu entrer), que cette soirée marquait un tournant. Il faudra désormais, en France, prendre position sur cette question. Le silence, comme pendant l’affaire Dreyfus, fera de qui le pratique un complice du crime.

L’UJFP soutient la prise de parole publique, médiatique, politique d’Edwy Plenel et continuera de déployer et d’accroître son engagement dans la lutte contre l’islamophobie.

Noëlle

NB : je me permets de rappeler le texte que j’avais écrit pour l’UJFP, et dont la teneur se rapproche de ce qui a été dit et entendu ce soir : « De quoi s’agit-il, ici ? Est-ce que la société française veut faire « abjurer » des femmes, des hommes ? On parle ici, j’entends ici parler d’« abjuration » ? (…) Peuple de gauche, Mon Peuple ! Pour m’adresser à toi, j’ai pu encore me forcer, un peu, par vieille amitié, souvenir de nos fréquentations communes… Vraiment, tu vas abandonner ces femmes ? Tu vas abandonner ces gens-là ? »

NDLR : voir aussi Edwy Plenel sur BFMTV chez Bourdin