Oui, face à l’urgence, face au génocide des Palestinien·ne·s par Israël, l’unité la plus large possible pour le cessez-le-feu et l’entrée de l’aide humanitaire est un impératif.
Toutes les aides qui peuvent parvenir au peuple palestinien et en particulier aux Gazaouis, toutes les actions qui peuvent peser pour imposer à nos gouvernants qu’ils cessent d’accorder l’impunité aux génocidaires sont bienvenues.
Mais face à la formidable entreprise de désinformation visant à faire de tout soutien au peuple palestinien une expression d’antisémitisme, face à la nécessité de lutter contre toutes les formes de racisme, notamment l’antisémitisme, toute apparition de notre part comme alliés à des personnes ou des organisations qui ne sont pas claires dans la démarcation d’avec l’antisémitisme est contraire aux causes que nous défendons.
Dans le mouvement de solidarité avec la Palestine, l’UJFP reçoit de multiples demandes d’intervention.
Dans ses interventions publiques, l’UJFP peut débattre avec des adversaires politiques, quand nous sommes invités sur des radios ou des plateaux de télévision.
Mais nous ne souhaitons pas être partenaires de personnalités dont les positions peuvent rejoindre celles de l’extrême droite complotiste, en voyant dans le soutien impérialiste à l’État d’Israël le résultat de l’influence d’un complot juif mondial qui dirige le monde. Nous ne souhaitons pas davantage être partenaires de personnalités qui mettent en avant des ouvrages avec des contributions d’idéologues antisémites notoires comme Bricmont ou Blanrue, comme le fait Michel Collon encore aujourd’hui, dont l’association a part ailleurs encore récemment invité le président du Réseau Voltaire France, réseau lui-aussi antisémite. Nous ne mentionnons à dessein que des activités récentes, mais si on remonte dans le temps, on trouve nombre d’éléments allant dans le même sens.
Cette vigilance vise à tracer des digues dans notre camp social et politique, celui de la lutte contre le fascisme et l’extrême droite, contre toutes les formes de racisme, pour l’accueil des étrangers.
C’est pourquoi la Coordination nationale de l’UJFP a demandé à nos camarades de Perpignan de retirer la signature de l’UJFP pour l’initiative des 10 heures pour la Palestine ce 19 avril. Quand la décision d’inviter Collon a été prise par le collectif, nos camarades à Perpignan ne le connaissaient pas. Iels seront présent·es pour contribuer à recueillir des fonds pour Gaza et pour répondre aux questions que ce retrait ne manquera pas de poser.
En définissant cette ligne rouge, nous faisons savoir dans tout le mouvement de solidarité cette position de l’UJFP et espérons ainsi éviter ces situations. Nous encourageons nos partenaires à adopter des choix similaires. Le combat contre le colonialisme est un combat antiraciste, contre toutes les formes de racisme.
La Coordination nationale de l’UJFP, 18 avril 2025