L’UJFP salue le projet de résolution déposé par Jean-Paul Lecoq et 37 autres député.e.s des groupes Gauche démocrate et républicaine (dont André Chassaigne Président), Écologie Démocratie Solidarité, et France insoumise, visant à condamner l’institutionnalisation par Israël d’un régime d’apartheid à l’encontre du peuple palestinien.
Au vu des réactions que suscite déjà ce projet de résolution, nous tenons en premier lieu à féliciter ces députés d’avoir le courage de le présenter, car pour un élu à quelque niveau que ce soit il faut aujourd’hui affronter vis-à-vis de ses électeurs et électrices l’accusation infamante et infondée d’antisémitisme.
Se fondant systématiquement sur le droit international, iels balaient les arguties de celles et ceux qui ne veulent pas reconnaître ce système institutionnalisé d’apartheid qui touche tout le peuple palestinien, et iels en tirent les conséquences pour ce qui devrait être la politique de la France :
– condamnation explicite du régime d’apartheid
– reconnaissance de l’État de Palestine
– reconnaissance de la légalité de l’appel au boycott des produits israéliens.
Les signataires, confondant à notre avis résolutions de l’ONU et droit international, ne voient comme solution que la création de deux États (sans développer les conditions d’une telle réalisation). Mais ce n’est pas cela qui déclenche la colère des défenseurs de l’apartheid israélien.
Cela suffit pour qu’en quelques heures les supporters du sionisme se répandent en tweets vengeurs et déclarations plus scandalisées les unes que les autres. Et quelques politiciens se réjouissent déjà que le député Jérôme Guedj, élu PS et militant sioniste de longue date, se démarque de cette résolution.
L’UJFP se félicite que ce projet de résolution donne une visibilité supplémentaire à ce qu’est la réalité de l’État israélien qui perpétue l’apartheid aussi bien vis-à-vis des Palestiniens d’Israël qu’envers ceux de Cisjordanie sous régime militaire et de Gaza sous un blocus de 15 ans, ainsi que de ceux privés du droit au retour.
Ce projet de résolution s’appuie d’ailleurs sur les rapports concluant à la réalité de l’apartheid israélien à l’encontre des Palestiniens, émis notamment par Amnesty International, Human Right Watch, B’tselem ou encore la faculté de Droit de Harvard.
L’UJFP rappelle à cette occasion les axes prioritaires de la lutte contre l’Israël de l’apartheid :
- Développer à plus grande échelle l’initiative citoyenne européenne exigeant de l’Union européenne qu’elle rende effective l’interdiction des produits des colonies israéliennes illégales de Cisjordanie,
- Contraindre le Président et le gouvernement français d’exiger, sous peine de mesures de rétorsion, la libération de l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri,
- Mettre à l’ordre du jour du mouvement social la solidarité avec la résistance du peuple palestinien, notamment par la campagne Boycott Désinvestissement Sanctions.
La Coordination nationale de l’UJFP, le 24 juillet 2022