Le lendemain du cirque médiatique de Génération identitaire au col de l’Échelle, un groupe d’habitants des vallées frontalières, engagés dans la solidarité concrète avec les migrants transitant dans cette région, a traversé symboliquement la frontière sans aucun problème de Clavière jusqu’à Briançon, où la gendarmerie française a effectué 6 interpellations.
Pour 3 d’entre eux, la garde à vue s’est transformée en prison préventive jusqu’au début du procès qui aura lieu le 31 mai à Gap. Ils risquent jusqu’à 10 ans de prison et 750 000 € d’amende.
Texte lu le 2 mai par Erri de Luca à 14 H à la gare de Bardonecchia en Italie.
Ce 21 avril les militants d’un groupuscule néo-fasciste et suprématiste, ont mis en scène une opération de « blocage des frontières » entre la France et l’Italie largement médiatisée.
Le lendemain, un groupe d’habitants des vallées frontalières, engagés dans la solidarité concrète avec les migrants transitant dans cette région, traversent symboliquement la frontière sans aucun problème de Clavière jusqu’à Briançon, où la gendarmerie française effectue 6 interpellations complètement arbitraires.
L’accusation du procureur est aussi simple que brutale dans sa clarté : aide à l’immigration illégale avec l’aggravante d’avoir commis les faits de manière collective (« en bande organisée »). Pour 3 des personnes, la garde-à-vue se transforme en prison préventive jusqu’au début du procès qui aura lieu le 31 mai à Gap. Ils risquent jusqu’à 10 ans de prison et 750 000 € d’amende.
Nous sommes et nous nous sentons tous des montagnards, nous accompagnons depuis des siècles ceux qui doivent traverser la frontière pour se mettre à l’abri. Les montagnes et leurs innombrables sentiers nous aident.
Nous continuerons à le faire. Nous revendiquons notre aide comme légitime. Nous déclarons illégitime la loi qui nous incrimine, parce que contraire à la fraternité. En mer comme sur terre: nous déclarons que nous continuerons à secourir ceux qui ont besoin de nos sentiers.
Personne n’est clandestin. Dans nos montagnes, il n’y a que des hôtes de passage.
Erri De Luca (écrivain)
Maso Notorianni (journaliste)
Moni Ovadia (acteur et écrivain)
Loris De Fillippi (Medici Senza Frontiere)
Cecilia Strada (Emergency)
Andrea Segre (metteur en scene)
Alessandro Gilioli (journaliste)
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