Ce matin, l’une des personnes déplacées est venue me voir en tenant son petit-fils par la main. La personne déplacée a dit : « Je veux te montrer quelque chose d’important dans ma tente ». L’enfant a dit : « Des fourmis nous ont attaqués et m’ont mordu. » Les yeux de l’enfant exprimaient une profonde inquiétude. Les mots simples de l’enfant portaient en eux une souffrance plus grande qu’il n’y paraissait. Je suis allé leur rendre visite et j’ai trouvé une multitude de fourmis à l’intérieur de la tente. Les personnes déplacées m’ont demandé de photographier les fourmis et d’essayer de trouver une solution pour les combattre, car elles étaient obligées d’évacuer la tente et de se déplacer la nuit à cause de l’attaque des fourmis ! Cela nous fait comprendre que le danger peut venir des choses les plus simples de notre vie quotidienne. La souffrance touche tous les aspects de la vie des personnes déplacées ici et à tous les moments de leur journée.
Photos et vidéos sur l’invasion de fourmis ICI
Point sur la situation à Gaza
Il y a eu des morts et des blessés lors de tirs d’artillerie et d’armes à feu israéliens en direction des tentes des personnes déplacées près de la zone d’Asdaa, à l’ouest de la ville de Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza.
Informations sur Khalida Jarrar et les prisonniers (Source : l’Observatoire euro-méditerranéen des droits de l’homme)
– La parlementaire palestinienne Khalida Jarrar est confrontée à une mort lente du fait de l’isolement israélien et des mesures efficaces et immédiates doivent être prises pour la sauver.
– Nous avons envoyé une lettre urgente au rapporteur spécial sur la violence contre les femmes et au groupe de travail sur la détention arbitraire, qui comprenait une plainte du mari de la parlementaire Jarrar concernant les conditions de sa détention arbitraire et de son isolement inhumain dans une prison israélienne.
– La lettre exigeait des mesures efficaces et immédiates pour contraindre Israël à mettre fin à l’assassinat lent et délibéré de Khalida Jarrar, qui est à l’isolement dans les prisons israéliennes depuis 17 jours.
– Elle est détenue administrativement depuis plus de huit mois. Elle a été transférée à l’isolement dans la prison pour femmes criminelles « Neve Tertsia » sans aucune justification.
– Elle est détenue dans une cellule de 2,5 x 1,5 m, y compris la terrasse en béton sur laquelle elle dort et les toilettes ouvertes sans aucun rideau, tandis que les autorités pénitentiaires retardent la livraison de nourriture.
– Le 26 décembre 2023, les forces d’occupation israéliennes ont arrêté Khalida Jarrar à son domicile à Ramallah et l’ont transférée en détention administrative où elle a été détenue à la prison de « Damon » sans aucune accusation ni procès.
Plus de 9 000 détenus palestiniens sont victimes d’arrestations arbitraires, de conditions de détention difficiles, de mesures dégradantes, de tortures brutales, de mesures punitives et de représailles, y compris la privation de nourriture et l’isolement en cellule.
– La torture et les mauvais traitements infligés aux prisonniers palestiniens ont dangereusement augmenté, parallèlement au crime de génocide perpétré contre la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023.
– Le nombre de prisonniers et de détenus palestiniens qui ont été tués dans les prisons israéliennes depuis 1967 s’élève à environ 255, auxquels s’ajoutent des dizaines d’autres depuis le 7 octobre dernier. L’identité de la grande majorité d’entre eux et leur nombre réel sont toujours inconnus. La détention administrative constitue l’un des principaux outils utilisés par Israël pour promouvoir le régime d’apartheid contre les Palestiniens, les soumettre et les détruire, détruire leurs familles et leurs communautés, et les priver de leurs droits fondamentaux.
(Voir aussi les chroniques postées par Brigitte Challande du Collectif Gaza Urgence déplacé.e.s sur les sites d’AlterMidi et ISM France)