Madleen, première femme pêcheure de Gaza, qui organisait autour d’elle à Rafah, là où de nombreux pêcheurs étaient réfugiés, la survie solidaire, alerte sur le déplacement forcé des personnes réfugiées à Rafah
Nous allons bien. Nous avons quitté Rafah avant-hier matin, de huit heures à six heures du soir, et nous sommes assis comme dans une prison, trimballant nos bagages. Nous avons cherché un endroit libre pour nous installer au milieu de la bande de Gaza, qui est plein de tentes. Il est très difficile de trouver des endroits vides. Enfin, nous avons pu trouver un terrain dans un camp à Deir al-Balah. Jusqu’à présent, nous essayons de monter des tentes, d’arranger les choses et de nous adapter à l’endroit, car nous sommes tombés malades et les enfants sont tombés malades. Nous avons beaucoup souffert, mais maintenant, à Deir al-Balah, nous entendons le bruit des bombardements et de l’artillerie. Nous ne savons pas où aller. Nous sommes une dizaine de familles. Nous avons été déplacés du camp où nous nous trouvions, et le reste des familles a migré vers d’autres endroits, mais personne n’est resté dans le camp de Rafah.
Urgent : Ce qui se passe actuellement à Rafah, c’est que des chars bombardent au hasard des bâtiments dans le centre de la ville.
Les gens ont quitté leurs maisons et tout le monde dort dans les rues par peur des obus.
C’est un état de terreur, de panique et de déplacement. La situation est difficile et désastreuse, et j’ai l’impression que personne ne s’en préoccupe.
Je suis ici, mes amis, à Deir al-Balah, mais ce n’est pas une place sûre. Nous entendons les bombardements en permanence. Nous entendons le bruit des tanks à la frontière. Nous n’avons pas trouvé d’endroit stable. Il n’y a pas d’endroit libre. Les personnes déplacées sont partout. Je suis dans un camp qui contient 300 tentes, et nous avons du mal à fournir de l’eau et du pain.
Madleen, 10 mai, 5 heures du matin