Témoignage d’Abu Amir le 9 octobre 2024 : soutien aux paysans pour la remise en culture dans la région de Deir al-Balah

Le projet proposé par l’équipe d’Abu Amir dans son témoignage et son appel du 23 septembre 2024 a pris forme. Abu Amir nous en rend compte aujourd’hui dans son rapport sur l’aide apportée par l’UJFP aux agriculteurs de la région de Deir al-Balah sous la forme de plants pour les encourager à reprendre l’agriculture et à faire face à la hausse des prix des légumes.

Compte tenu de la forte augmentation du prix des légumes et de son impact négatif sur les citoyens, en particulier à la lumière des conditions économiques difficiles dont souffrent les habitants de la bande de Gaza, la nécessité de soutenir les agriculteurs et de leur permettre de cultiver leurs terres se fait de plus en plus sentir. L’une des initiatives importantes dans ce contexte est celle entreprise par l’équipe Gaza de l’UJFP, qui a fourni des plants aux agriculteurs de la région de Deir al-Balah dans le but de les aider à remettre leurs terres en culture, afin qu’ils puissent lutter contre les prix exorbitants des légumes et fournir des produits agricoles à des prix raisonnables aux citoyens.

Aujourd’hui, l’équipe Gaza de l’UJFP a reçu les plants d’une pépinière locale, puis les a fournis aux agriculteurs de Deir al-Balah. Les agriculteurs ont rapidement commencé à repiquer ces plants sur leurs terres. Il y avait un état d’activité et d’interaction positive parmi les agriculteurs, qui espèrent que cette initiative contribuera à alléger la pression économique sur la population et à fournir des légumes à des prix raisonnables sur les marchés.

Pendant qu’ils repiquaient les plants, un certain nombre d’agriculteurs présents sur le site ont pris la parole pour exprimer leur inquiétude et leur mécontentement face à la hausse vertigineuse des prix des légumes. Un agriculteur a souligné que le prix d’un kilo de tomates avait atteint 10 euros, ce qui est inacceptable, surtout à la lumière des conditions économiques difficiles dans lesquelles vivent les gens, en particulier les personnes déplacées qui luttent pour assurer leurs besoins de base. L’agriculteur a déclaré que les prix élevés font qu’il est difficile pour ces personnes de nourrir leurs familles, et a souligné que la situation actuelle est, je cite : « devenue insupportable ».

Les agriculteurs ont exprimé leur mécontentement à l’égard des commerçants qui exploitent les circonstances difficiles et font commerce de la souffrance de la population. Un agriculteur a souligné que les négociants ne prêtent pas attention à la souffrance de la population, mais cherchent uniquement à réaliser des gains financiers. Il considère que l’exploitation des crises pour augmenter les prix équivaut à « faire du commerce avec le sang des gens ».

Malgré cette initiative positive, de nombreux agriculteurs ont exprimé leurs grandes craintes à l’idée de retourner cultiver leurs terres. Ils ont déclaré que les déplacements, les vols, le coût élevé des plants et le coût élevé lié à leur culture, ont dissuadé beaucoup d’entre eux de cultiver leurs terres. Un agriculteur a expliqué que ceux qui sont capables de cultiver à l’heure actuelle sont seulement ceux qui ont l’argent et la capacité de supporter ces coûts élevés. Lorsqu’ils récoltent leurs produits, ils les vendent à des prix exorbitants, ce qui aggrave encore la crise.

Les agriculteurs ont ajouté que le retour à l’agriculture à grande échelle nécessite un véritable encouragement et un soutien de la part des associations agricoles, que ce soit en fournissant des plants ou en apportant un soutien financier pour couvrir les coûts de l’agriculture. Sans ce soutien, les agriculteurs resteront dans l’incapacité de poursuivre leur activité et les prix continueront d’augmenter.

Les agriculteurs ont également souligné que la seule solution pour faire face à la hausse des prix des légumes est de soutenir l’agriculture et d’encourager les agriculteurs à retourner cultiver leurs terres. L’agriculture locale est la principale source de légumes, et si les agriculteurs peuvent retourner sur leurs terres et les cultiver de manière plus intensive, les prix reviendront à la normale et les citoyens pourront acheter des légumes à des prix raisonnables.

Les agriculteurs ont donc insisté sur la nécessité de faire des efforts importants pour les soutenir en leur fournissant des produits agricoles. Ce n’est que grâce à ces efforts que nous pourrons atténuer l’impact de la crise et garantir la disponibilité de légumes à des prix raisonnables sur les marchés.

Photos et vidéo ICI

(Voir aussi les chroniques postées par Brigitte Challande du Collectif Gaza Urgence déplacé.e.s sur les sites d’AlterMidi et ISM France)

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