Témoignage d’Abu Amir, le 9 juillet 2024

Des opérations de désinsectisation, dératisation et assainissement des camps viennent d’être réalisées.

La souffrance des personnes déplacées ne se limite pas au manque de nourriture, de boisson et de vêtements, mais s’étend bien au-delà.

Avec la multiplication des bassins d’épuration et des décharges qui se sont répandues à l’intérieur du camp et entre les tentes, la vie des personnes déplacées est devenue désastreuse. Surtout avec les températures élevées qui ont fait des bassins d’épuration et des décharges un environnement fertile pour les insectes, les reptiles et les rongeurs.

Dans une interview avec l’une des femmes qui vit dans l’un des camps et qui parle de la tragédie qu’elles vivent dans le camp, cette femme déclare : « Nous vivons nos pires jours. Nous vivons dans la terreur lorsque nous nous endormons. Les nuées de moustiques ne nous laissent pas dormir, comme s’ils insistaient pour nous réveiller, pour veiller avec nous.

L’un des parents doit être vigilant par peur des reptiles et des insectes, comme les scorpions, que nous avons trouvé une fois en train de marcher sur le corps de notre enfant. Nous nous sommes figés en voyant cette scène et nous ne pouvions rien faire de peur que le scorpion s’en aille vers un autre enfant jusqu’à ce qu’il parte seul.

Mon mari, moi et nos six enfants vivons dans une petite tente. Il y a des chiens errants qui entrent dans la tente sans demander la permission et regardent ceux qui sont dans la tente, puis nous leur crions de continuer leur chemin. »

C’est la réalité des camps, une torture permanente, et une autre femme continue : « Nous ne sommes pas seulement tourmentés, nous mourons lentement pendant que le monde nous regarde comme si nous n’étions rien. »

Le problème des insectes est considéré comme l’un des plus importants dont souffrent les personnes déplacées dans les camps, et l’idée de pulvériser les camps n’est pas venue de nulle part, mais plutôt suite aux nombreux appels lancés par les personnes déplacées pour les sauver de ces difficultés qui perturbent leur vie.

La semaine dernière, nous avons pulvérisé deux camps (Abu Al-Ata et Shaheen), et nous sommes passés hier pour voir les résultats des pulvérisations et les interroger. Les données montrent que les moustiques ont disparu dans une large mesure pendant deux jours, tandis que les fourmis et autres insectes ont disparu pendant quatre jours. Le directeur du centre d’hébergement s’est exprimé à ce sujet en disant que les pulvérisations ont réussi à éliminer les insectes, même temporairement, et que c’est une chose positive.

Mardi 9 juillet, l’équipe de travail a pulvérisé le camp d’Al-Siddiqa, qui est largement infesté d’insectes et de rongeurs, selon ce que rapportent les habitants du camp. Je crois, et d’après ce que j’ai vu, que la solution au problème réside dans la fourniture de pompes de pulvérisation de produits, mais même ce matériel est difficile à obtenir.


(Voir aussi les chroniques postées par Brigitte Challande du Collectif Gaza Urgence déplacé.e.s sur les sites d’AlterMidi et ISM France)

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