Témoignage d’Abu Amir, le 9 août 2024 : déplacements forcés et épuisement des Gazaoui.e.s

Après que l’armée israélienne a annoncé la fin de son opération militaire la semaine dernière dans la région de Khan Younis et ses régions orientales, la plupart des habitants de ces régions sont revenus dans les ruines de leurs maisons, préférant retourner dans leurs régions plutôt que de rester dans les zones côtières « déclarées zones sûres »…

Ces personnes déplacées parlent des raisons qui les poussent à revenir dans leurs districts, à savoir qu’il n’y a plus d’endroit où s’installer dans ces zones prétendues sûres. Ces zones sont surpeuplées de personnes déplacées qui y vivent dans des conditions humanitaires difficiles, les maladies et épidémies se propagent largement.

Elles disent également que ces zones ne sont pas sûres et que l’affirmation selon laquelle elles sont sûres n’est qu’un mensonge et non la vérité et qu’elles sont comme le reste des zones ciblées dans la bande de Gaza.

L’un des habitants du camp des agriculteurs, que nous avons rencontré avant son retour dans la ville d’Abou Ta’ima, à l’est de Khan Younis, immédiatement après avoir entendu parler du retrait de l’armée de ces zones de l’est, nous a dit qu’ils étaient attachés à leurs zones et qu’ils ne pouvaient pas les quitter et qu’ils attendaient avec impatience le retrait de l’armée pour pouvoir y revenir malgré le danger qui les y attend.

Les habitants de la région de l’est n’ont pas apprécié leur retour dans leurs zones car l’armée a annoncé à nouveau l’évacuation de ces lieux, qui comprennent toutes les régions de l’est en plus du centre de la ville de Khan Younis, déclenchant ainsi un nouveau scénario de déplacement de milliers de citoyens. Les habitants de ces secteurs ont commencé à être à nouveau déplacés et à se diriger vers les zones côtières des villes de Khan Younis et de Deir al-Balah.

D’autre part, l’armée israélienne publie des déclarations dans la presse israélienne et sur les réseaux sociaux selon lesquelles jusqu’à présent, les forces du Hamas ont été éliminées dans le nord et le sud de la bande de Gaza et que seuls les camps du centre de la bande de Gaza et de Deir al-Balah subsistent, indiquant qu’elle pourrait envahir les zones de Nuseirat et de Deir al-Balah, ce qui aggraverait la catastrophe humanitaire dans ces zones et se répercuterait dans la zone Mawasi de Khan Yunis, qui est pleine de personnes déplacées.

L’armée israélienne continue de bombarder férocement les zones du centre de la bande de Gaza, faisant des dizaines de morts parmi les civils chaque jour. Il existe un état de panique parmi les citoyens en raison de l’intensité des bombardements de ces zones et de la peur d’être envahis. Par conséquent, les habitants du centre de la bande de Gaza restent en état d’alerte constante face à une nouvelle vague de déplacements.

(Voir aussi les chroniques postées par Brigitte Challande du Collectif Gaza Urgence déplacé.e.s sur les sites d’AlterMidi et ISM France)