Témoignage d’Abu Amir, le 25 décembre 2024 – L’importance de la Solidarité pour Gaza

L’importance des initiatives humanitaires pour soulager la souffrance des déplacés et documenter l’injustice subie par les habitants du nord de la bande de Gaza

Les régions du nord de la bande de Gaza ont été le théâtre de déplacements forcés brutaux, exécutés par l’armée israélienne contre les habitants locaux, exacerbant ainsi leurs souffrances depuis les premiers instants de l’offensive barbare menée sur ces zones. L’objectif évident était de vider le nord de ses habitants originels. Cependant, de nombreux habitants se sont accrochés à leurs maisons, refusant de se déplacer vers le sud malgré les conditions extrêmes imposées.

La politique de déplacement forcé appliquée aux habitants du nord de la bande de Gaza représente l’une des formes les plus graves d’injustice et de violation des droits de l’homme. L’armée israélienne a utilisé tous les moyens pour intensifier les souffrances humaines dans ces zones : massacres horribles perpétrés contre les civils, destruction des puits et des véhicules de transport d’eau pour imposer une politique de famine, et blocus des hôpitaux suivis de leur bombardement systématique. Ces violations ont privé les habitants des moyens de subsistance les plus élémentaires, dans une tentative de briser leur volonté et de les pousser à fuir.

Mais les habitants du nord de Gaza ont fait preuve d’une résilience héroïque malgré la brutalité et la faim. De nombreuses familles sont restées attachées à leur terre et à l’espoir de tenir bon. Face à l’intensification des attaques et à la destruction massive de leurs maisons et infrastructures, certains ont finalement été contraints de se déplacer vers la ville de Gaza, la plus proche de leurs régions. Ils ont quitté leurs villages et leurs maisons dans l’espoir de revenir un jour, emportant avec eux leurs souvenirs et leurs douleurs, laissant tout derrière eux pour sauver leurs vies.

À leur arrivée dans la ville de Gaza, les déplacés ont été confrontés à une réalité tout aussi difficile. La destruction qui a touché la ville était immense, et la pénurie de nourriture et d’eau a rendu la vie presque impossible. Certains se sont réfugiés dans les décombres des maisons pour se protéger du froid hivernal mordant, tandis que les écoles, déjà surpeuplées par les déplacés des régions orientales de la bande de Gaza, étaient pleines. D’autres groupes se sont installés dans des camps improvisés près des hôpitaux comme solution temporaire.

Face à cette tragédie, le besoin urgent d’initiatives humanitaires pour alléger les souffrances de ces déplacés est devenu évident. Parmi ces initiatives, celle intitulée « Hiver à l’abri », lancée par l’UJFP en novembre dernier, s’est distinguée. Le 23 décembre, l’initiative a réussi à acheter et distribuer 100 couvertures aux déplacés du camp « Madad Al-Khair », situé à côté de l’hôpital Al-Shifa dans la ville de Gaza. Ce geste, bien que modeste, a eu un impact psychologique considérable sur les familles, en particulier les enfants et les femmes, qui ont trouvé dans cette aide une lueur d’espoir et une chaleur humaine pour les soutenir dans cette épreuve.

Les initiatives humanitaires comme « Hiver à l’abri » jouent un rôle crucial en fournissant un soutien matériel et moral aux déplacés. Elles ne se contentent pas de soulager les souffrances quotidiennes, mais envoient également un message fort de solidarité, montrant au monde que leur détresse n’est pas ignorée. Ces initiatives servent également à documenter l’injustice qu’ils subissent et à attirer l’attention sur les violations dont ils sont victimes, dans le but de mobiliser les efforts internationaux pour mettre fin à cette catastrophe humanitaire.

Les déplacés du nord de la bande de Gaza souffrent d’une injustice totale, allant du déplacement forcé à la privation de leurs droits les plus élémentaires à un abri, de la nourriture et de l’eau. Ils sont les victimes innocentes d’une guerre qu’ils n’ont pas déclenchée, contraints de vivre dans des conditions oppressantes qui transforment leur quotidien en un cauchemar continu. En l’absence de justice internationale, la solidarité humaine et le travail collectif pour fournir les besoins essentiels aux déplacés restent le seul moyen de les soutenir et de les aider à tenir bon.

La poursuite de ces initiatives est une nécessité humanitaire et morale, non seulement pour répondre aux besoins immédiats des déplacés, mais aussi pour renforcer leur résilience et leur attachement à leurs droits de retour sur leurs terres et dans leurs maisons, dont ils ont été injustement arrachés. Chaque initiative, aussi modeste soit-elle, porte en elle un message d’espoir et une foi dans la justice de leur cause, cause devenue symbole d’une souffrance humaine que le monde ne doit pas ignorer. »

Escalade des crimes israéliens à Gaza et souffrance des habitants entre espoir et désespoir

Le nombre de morts dans la bande de Gaza est monté à 45 338, tandis que les blessés s’élèvent à 107 764, selon le ministère de la Santé palestinien ce mardi 24 décembre 2024. Ces chiffres tragiques reflètent l’ampleur de la catastrophe humanitaire qui frappe la région depuis le début de l’agression israélienne. Les trois hôpitaux du nord de Gaza, déjà sous pression avec des ressources limitées, ont été complètement mis hors service en raison des frappes israéliennes continues, entraînant leur fermeture totale aux patients et blessés.

La guerre israélienne à Gaza est entrée dans son 445ème jour, marquée par une escalade sans précédent des attaques de l’armée israélienne ciblant plusieurs zones du territoire, y compris des camps de déplacés et des infrastructures essentielles comme les hôpitaux. Des ordres d’évacuation ont été donnés aux habitants de Chadjaya pour qu’ils se déplacent vers l’ouest de Gaza.

Dans une escalade particulièrement grave, l’hôpital Kamal Adwan a été soumis à des tirs intenses des véhicules israéliens, entraînant des blessures parmi les patients suite à l’explosion d’un « robot piégé » près de l’établissement. Par ailleurs, des frappes aériennes violentes ont ciblé les environs de l’hôpital Al-Awda, détruisant son troisième étage. Les chars israéliens ont également tiré sur l’entrée de l’hôpital indonésien au nord de Gaza, forçant les malades et blessés à l’évacuer dans des conditions humanitaires désastreuses.

Pillages des aides sous la protection de l’armée israélienne

D’autres rapports ont révélé l’implication directe de l’armée israélienne dans le soutien à des gangs qui pillent les aides humanitaires. Ces gangs ciblent les convois d’aide dans le but de réaliser plusieurs objectifs malveillants, notamment l’élimination des agents chargés de sécuriser ces convois, dont 728 ont déjà été tués. Ces actions visent à imposer une politique de famine systématique et à augmenter artificiellement les prix, aggravant ainsi la crise économique et sociale dans la bande de Gaza.

Selon des rapports des Nations Unies, il est devenu presque impossible d’acheminer des aides à Gaza en raison des pillages et de l’insécurité. Hier soir, une frappe israélienne a ciblé un convoi humanitaire sur la route Salah al-Din, dans la ville de Deir al-Balah, tuant quatre agents de sécurité chargés de sa protection. Une autre cargaison de farine a été pillée par des gangs armés opérant sous la protection directe de l’armée israélienne.

Le 9 décembre 2024, Benjamin Netanyahu a admis devant un tribunal israélien que ces gangs opèrent sous le contrôle de l’armée israélienne. Selon le Washington Post, ces actes de pillage représentent désormais un obstacle majeur à la distribution de l’aide, notamment dans le sud de Gaza. De nombreux chauffeurs de camions humanitaires ont été tués ou enlevés, poussant l’UNRWA à suspendre ses opérations de distribution à travers les points de passage.

Blocage des négociations pour un cessez-le-feu

Malgré les déclarations de Benjamin Netanyahou sur des progrès limités dans les négociations avec le Hamas, d’autres sources signalent que les pourparlers sont au point mort. Selon le journal Yediot Aharonot, ces discussions avancent lentement et font face à des difficultés qui pourraient compromettre un accord imminent. Des sources affirment que le Hamas n’a pas fourni les listes des prisonniers détenus, tandis qu’Israël insiste sur un accord partiel excluant des étapes ultérieures pour mettre fin à la guerre.

Ces retards surviennent alors que la catastrophe humanitaire à Gaza s’aggrave. Selon des sources informées, il faudra encore du temps pour parvenir à un accord, avec des progrès possibles uniquement avant l’entrée en fonction de la nouvelle administration américaine. Ces lenteurs accentuent le désespoir parmi les habitants de Gaza, qui souffrent dans des conditions désastreuses.

Escalade des violations du droit en l’absence d’obligation à rendre des comptes

Le journal israélien Haaretz a publié des témoignages de soldats révélant une compétition entre unités militaires pour tuer le plus grand nombre possible de Palestiniens. Les rapports montrent que des civils, y compris des enfants et des porteurs de drapeaux blancs, sont ciblés sans discernement. Les corps des victimes sont souvent laissés à l’air libre pour être dévorés par des chiens, dans une violation flagrante des lois internationales.

Un officier a confirmé que la région de Netzarim a été désignée comme une « zone de meurtre », où toute personne approchant est abattue, qu’elle soit armée ou non. Le rapport a également révélé une expansion des pouvoirs accordés aux commandants sur le terrain, qui agissent souvent comme des milices armées, en dehors de tout cadre juridique.

Les crimes commis par l’armée israélienne s’aggravent de jour en jour, soutenus par un appui inconditionnel des États-Unis. Cela a conduit à une extermination massive ayant fait plus de 152.000 morts et blessés, dont la majorité sont des femmes et des enfants, au milieu de destructions massives et d’une famine qui tue des dizaines de personnes chaque jour.

Gaza entre espoir et désespoir

Malgré les promesses de Nétanyahou sur des avancées dans les négociations, les habitants de Gaza restent plongés dans l’incertitude. Les scènes quotidiennes de cadavres dans les rues et l’absence de justice internationale rendent l’avenir de plus en plus sombre. Pourtant, malgré tout, les habitants conservent un mince espoir de voir un jour la fin de cette tragédie humanitaire prolongée.

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