Témoignage d’Abu Amir, le 21 décembre 2024 – Les conditions de vie très dures des déplacés dans les camps de Gaza 

Une souffrance quotidienne et des solutions humanitaires 

Les déplacés vivant dans les camps de réfugiés à Gaza endurent des conditions de vie extrêmement difficiles qui se détériorent encore avec la poursuite de la guerre et l’aggravation des crises humanitaires. Des milliers de familles survivent dans des tentes délabrées dépourvues des besoins de base, face à une grave pénurie de nourriture, de vêtements et de fournitures essentielles, rendant leur quotidien un combat constant pour la survie. 

Des crises récurrentes qui exacerbent la souffrance des déplacés 

Depuis le début de la guerre, les déplacés sont confrontés à des crises récurrentes qui amplifient leur détresse. Parmi elles, la crise du pain se distingue comme un défi majeur. Les familles s’entassent dans de longues files d’attente devant les boulangeries, sous la pluie battante et dans le froid hivernal, espérant obtenir quelques morceaux de pain pour nourrir leurs enfants. Cependant, tous ne réussissent pas à obtenir leur ration alimentaire en raison du manque de ressources et des retards dans la distribution. De nombreuses familles retournent à leurs tentes les mains vides, ce qui accroît leur sentiment de privation et de désespoir. 

En plus de la crise du pain, les déplacés subissent une pénurie aiguë de fournitures hivernales telles que des couvertures, des vêtements chauds et des bâches plastiques pour réparer leurs tentes endommagées. Avec la baisse des températures et les pluies abondantes, ces articles deviennent essentiels pour garantir un minimum de chaleur et de sécurité. Les enfants et les femmes sont les plus vulnérables, souffrant souvent de maladies liées au froid et à la malnutrition dues aux conditions de vie précaires. 

Les files d’attente pour la nourriture : Une image quotidienne de la souffrance 

Les longues files d’attente devant les centres de distribution alimentaire sont devenues une scène quotidienne dans les camps de déplacés. Des milliers de familles attendent sous la pluie et dans des conditions météorologiques difficiles pour recevoir un simple repas, souvent leur seule source de nourriture. Ces files d’attente reflètent l’ampleur de la crise alimentaire dans ces camps, où les autorités locales peinent à répondre à la demande croissante. Parfois, les déplacés doivent repartir sans nourriture après des heures d’attente, exacerbant leur sentiment d’impuissance et de frustration. 

L’importance du programme alimentaire dans le camp Al-Fajr 

Face à ces souffrances, l’importance des initiatives humanitaires menées par les associations de solidarité se fait sentir. Le programme alimentaire mis en œuvre par l’UJFP dans le camp Al-Fajr, à Mawassi Khan Younès, est un exemple remarquable de ces actions. Ce programme soutient 1 800 familles en leur fournissant des repas quotidiens, assurant ainsi leur sécurité alimentaire. Cette initiative ne se limite pas à la distribution de nourriture ; elle contribue également à maintenir la paix dans le camp en réduisant les tensions liées au manque de nourriture. Le programme joue un rôle essentiel dans la stabilité sociale des déplacés et atténue les problèmes causés par la crise alimentaire. 

Des initiatives humanitaires pour alléger la souffrance 

En plus du programme alimentaire, les équipes de l’UJFP mettent en œuvre diverses initiatives pour améliorer les conditions des déplacés. L’initiative « Pain de l’espoir » vise à fournir du pain aux familles nécessiteuses, aidant ainsi à répondre à une partie de leurs besoins quotidiens. Cette initiative réduit les files d’attente et améliore l’accès au pain, en particulier pour les familles qui ne peuvent pas se permettre de patienter de longues heures. 

De même, l’initiative « Hiver à l’abri » se concentre sur la distribution de fournitures hivernales essentielles, notamment des vêtements chauds, des couvertures et des bâches plastiques pour réparer les tentes endommagées. Ces aides permettent aux familles déplacées de traverser l’hiver avec une relative sécurité, améliorant leurs conditions de vie et réduisant les risques de maladies liées au froid. 

Un rôle humanitaire global : Éducation et soutien psychologique 

Les efforts de l’UJFP ne se limitent pas à fournir de la nourriture et des fournitures de base. L’organisation s’engage également à répondre à d’autres aspects de la vie des déplacés. Elle a créé et gère des centres éducatifs dans les camps pour offrir une éducation aux enfants privés d’écoles en raison du déplacement. L’éducation est une pierre angulaire pour construire l’avenir et aide les enfants à garder espoir malgré les conditions difficiles. 

En outre, l’UJFP accorde une attention particulière au soutien psychologique, mettant en place des programmes spécialement conçus pour les femmes et les enfants afin de les aider à surmonter les traumatismes causés par la guerre et le déplacement. Ces séances de soutien visent à réduire le stress et l’anxiété, tout en dotant les femmes des compétences nécessaires pour prendre soin de leurs familles dans des conditions difficiles. Les enfants, quant à eux, participent à des activités qui les aident à surmonter leurs traumatismes et à retrouver une part de leur enfance volée. 

L’importance du rôle humanitaire des  associations de solidarité

Avec la poursuite de la guerre et l’aggravation des crises, le rôle des organisations humanitaires devient plus crucial que jamais. Les efforts déployés par l’UJFP et d’autres institutions humanitaires contribuent de manière significative à alléger les souffrances des déplacés et à fournir des solutions pratiques pour améliorer leurs conditions de vie. Ces initiatives ne sont pas seulement des secours d’urgence, mais aussi un investissement dans la résilience des communautés déplacées et leur capacité à faire face aux crises. 

En conclusion, les déplacés dans les camps de Gaza ont besoin d’un soutien international et local accru pour fournir des solutions durables qui traitent les causes profondes du problème et leur garantissent une vie digne. Ces camps, devenus un refuge ultime pour des milliers de personnes, reflètent la dure réalité de la crise humanitaire à Gaza et soulignent l’urgence d’une réponse plus large et plus soutenue pour améliorer leur sort.

(Voir aussi les chroniques et articles postés par Brigitte Challande du Collectif Gaza Urgence déplacé.e.s quotidiennes sur le site d’ISM France et du Poing, article hebdomadaire sur le site d’Altermidi, et sur l’Instagram du comité Palestine des étudiants de Montpellier..)

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