Témoignage d’Abu Amir, le 18 juin 2024 : l’Aïd cette année à Gaza au 256ème jour de la guerre

256 jours de guerre contre Gaza. L’aviation israélienne a continué ses bombardements sur diverses zones de la bande de Gaza au 256ème jour de la guerre, qui coïncide avec le troisième jour de l’Aïd al-Adha, faisant un grand nombre de martyrs et de blessés.

L’armée d’occupation israélienne a lancé de violentes attaques qui ont coûté la vie à davantage de civils dans diverses zones de la bande de Gaza, la plus violente d’entre elles ayant eu lieu dans la ville de Rafah, à l’extrême sud de la bande, dévastée par la guerre israélienne en cours.

L’armée d’occupation a concentré l’essentiel de ses attaques sur le camp de Nuseirat, qui a récemment subi des attaques continues, dont la plus récente a eu lieu hier soir, qui a coûté la vie à 15 civils qui n’avaient commis aucune faute si ce n’est d’être nés dans ce pays.

L’occupation israélienne a également ciblé un groupe de commerçants et d’équipes de livraison d’aide, ce qui a entraîné la mort de neuf d’entre eux et la blessure d’un certain nombre d’autres qui ont été transférés à l’hôpital européen au sud de Khan Yunis.

Le ciblage a eu lieu sur la route entre les villes de Rafah et Khan Yunis, qui, selon l’occupation, était sûre pendant la journée.

Gaza connaît un Aïd al-Adha différent. La fumée des bombardements masque les signes de joie et de prière parmi les décombres, à la place des mosquées.

Les prières de l’Aïd Al-Adha dans les décombres de la Mosquée Al-‘Oumari à Gaza ville, en signe de résistance. (source : compte X Abou Moss’ab)

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La mosquée avant la destruction de Gaza par l’armée d’occupation

Les fumées des bombardements obscurcissent la joie de l’Aïd à Gaza. C’est ce dont discutent entre eux les habitants de la bande de Gaza. Leurs cœurs sont remplis de tristesse pour leurs proches qui ont été tués ou blessés. Cet Aïd n’est pas comme les autres. Nous n’avons ressenti que de la tristesse, de la peur et de la douleur. Nous sommes désormais terrifiés dès que nous entendons le téléphone sonner, craignant de recevoir la nouvelle du décès d’un proche. À chaque instant, quelqu’un tombe mort. Il peut s’agir d’un membre de la famille, d’un ami ou d’un voisin. Oui, on dit toujours qu’on est fort, mais on n’en est plus capable. Tout le monde est fatigué de déménager et de perdre ses proches et ses biens. Nous sommes fatigués de voir du sang.

Et alors ? Tout ce sang n’était-il pas suffisant pour expier les péchés ? Ne comprennent-ils pas qu’il n’y a pas de vainqueur dans la guerre ? Ne savent-ils pas que la guerre est comme un feu qui consume tout le monde ?

Dans cette guerre, le monde entier voit qu’Israël est la partie la plus forte dans cette équation et qu’il ne veut pas arrêter la guerre, non pas parce qu’il veut éliminer le pouvoir du Hamas, mais parce qu’il n’a aucun programme pour la paix. Il rejette le maintien du Hamas au pouvoir et rejette le retour du pouvoir de l’Autorité nationale palestinienne à Gaza. L’occupation n’a pas de plan pour le lendemain de la guerre, mais nous sommes certains qu’elle travaille dans le cadre d’un programme d’extermination de tout ce qui est palestinien, avec le soutien américain clair et incontestable.

Témoignages également sur le site d’ISM et d’Altermidi