La bande de Gaza a connu un calme mesuré sur le terrain depuis le début de l’après-midi de ce samedi, dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord de cessez-le-feu. Ce calme vise à permettre au mouvement Hamas et aux autres factions palestiniennes de préparer la libération du premier groupe de prisonniers israéliens. Il est manifeste qu’Israël a cessé le survol de ses drones et avions de reconnaissance, bien que cela n’exclue pas certaines frappes »ciblées » que l’État hébreu justifie comme des « menaces sécuritaires ».
Nouvelle escalade à Nuseirat et hausse du nombre des victimes
Malgré le calme relatif, l’armée israélienne a intensifié ses frappes sur plusieurs zones de la bande de Gaza samedi matin, en se concentrant particulièrement sur la région de Nuseirat, qui a été la plus touchée. Selon le ministère palestinien de la Santé, le nombre total de morts dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre le 7 octobre 2023 est monté à 46 899, principalement des femmes et des enfants, avec 110 725 blessés. Lors du 470ᵉ jour de la guerre, le ministère a rapporté 23 morts et 83 blessés au cours des dernières 24 heures, soulignant la présence de victimes sous les décombres et dans les rues, difficilement accessibles en raison de la situation sécuritaire.
Dommages aux infrastructures et aggravation de la situation humanitaire
Un rapport conjoint de la Banque mondiale et des Nations Unies a estimé le coût des dommages infligés aux infrastructures vitales de Gaza depuis octobre 2023 à 18,5 milliards de dollars, soit l’équivalent de la production économique annuelle combinée de la bande de Gaza et de la Cisjordanie. Le rapport souligne que plus de la moitié des habitants de Gaza sont au bord de la famine, souffrant gravement d’insécurité alimentaire et de malnutrition. Par ailleurs, un million de personnes sont sans-abri, et 75 % des habitants ont été déplacés.
Le rapport indique que les bâtiments résidentiels représentent 72 % des dégâts, tandis que les infrastructures publiques telles que l’eau, la santé et l’éducation en représentent 19 %, et les bâtiments commerciaux et industriels 9 %. Il précise que 84 % des hôpitaux et établissements de santé ont été détruits ou endommagés, limitant les habitants à un accès minimal aux soins de santé de base.
Quant au système d’eau et d’assainissement, il est presque entièrement effondré, ne fournissant plus que 5 % de ses services antérieurs, obligeant la population à dépendre de quantités d’eau très limitées. Par ailleurs, le système éducatif est totalement paralysé, tous les enfants étant privés d’école. La destruction de 92 % des routes principales complique considérablement l’acheminement de l’aide humanitaire.
Chocs économiques et impacts prolongés de la guerre
Sur le plan économique, le rapport indique que 74 % des Palestiniens de Gaza sont désormais sans emploi, et que le produit intérieur brut de la région a chuté de 86 % au cours du dernier trimestre de l’année. Les dégâts sont presque devenus irréversibles, la plupart des ressources étant épuisées, et 26 millions de tonnes de débris et gravats nécessiteront des années pour être enlevés.
Le rapport qualifie le choc économique subi par Gaza comme « l’un des plus grands chocs de l’histoire économique moderne ». Il met également en lumière les impacts catastrophiques de la guerre sur la santé physique et mentale des populations, notamment les femmes et les personnes vulnérables, les enfants, les personnes âgées et les personnes en situation de handicap. Les jeunes enfants sont particulièrement exposés à des conséquences durables.
Pertes du secteur de l’électricité et efforts de secours
La société de distribution d’électricité de Gaza a annoncé que les pertes initiales dues aux dommages subis par les réseaux de distribution et les infrastructures électriques s’élèvent à 450 millions de dollars. Elle a affirmé sa disponibilité à rétablir les installations vitales et à les raccorder au réseau électrique dès que les conditions le permettront, avec des plans d’urgence pour la maintenance des réseaux endommagés.
Conclusion
Les rapports internationaux et locaux dressent un tableau sombre de la situation humanitaire à Gaza, où la souffrance humaine et économique s’aggrave en raison des destructions massives. Alors que les opérations militaires sont temporairement suspendues, des questions persistent sur la capacité de la communauté internationale à fournir le soutien nécessaire pour reconstruire le territoire et permettre à ses habitants de reprendre une vie normale.