Alors que les espoirs d’un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas renaissaient après plus de 15 mois de guerre sanglante, la bande de Gaza a été confrontée à une nouvelle escalade militaire hier soir. Au moins 77 personnes ont perdu la vie dans des frappes aériennes israéliennes menées par des avions de combat israéliens sur le territoire, quelques heures seulement après l’annonce de l’accord qui était censé mettre fin à ce conflit. Ces attaques interviennent après la divulgation d’un accord de cessez-le-feu et d’échanges de prisonniers entre Israël et le Hamas, ce qui a provoqué un climat de confusion parmi les responsables israéliens et les médiateurs impliqués, tels que le Qatar, l’Égypte et les États-Unis.

Détails de l’accord et des médiateurs

Mercredi dernier, un accord complexe a été annoncé, fruit de mois d’efforts de médiation menés par le Qatar, l’Égypte et les États-Unis. Cet accord fait suite à des mois de violences ayant coûté la vie à des milliers de personnes à Gaza et entraîné la destruction de vastes infrastructures dans la région. Selon l’accord, qui doit entrer en vigueur dimanche prochain, un cessez-le-feu de six semaines a été convenu, accompagné d’un retrait progressif des troupes israéliennes de Gaza, où des dizaines de milliers de personnes ont perdu la vie depuis le début des combats. L’accord stipule également la libération des otages détenus par le Hamas en échange de milliers de prisonniers palestiniens détenus dans les prisons israéliennes.

Les conséquences humanitaires et les espoirs d’aide

L’accord ouvre la voie à un afflux massif d’aide humanitaire à Gaza, avec l’entrée prévue de 600 camions d’aide par jour dans l’enclave assiégée. Ces camions incluent 50 camions de carburant, une mesure essentielle pour atténuer la crise humanitaire qui frappe la population de Gaza. À Al-Arish, en Égypte, des camions d’aide étaient en attente dans de longues files d’attente, prêts à entrer dans Gaza dès que la frontière sera rouverte.

Cependant, la situation sécuritaire à Gaza reste préoccupante, avec des frappes israéliennes se poursuivant malgré l’annonce de l’accord. Selon le ministère de la Santé de Gaza, au moins 81 personnes ont été tuées dans les dernières 24 heures, et environ 188 autres ont été blessées. Parmi ces victimes, 77 personnes ont été tuées dans des frappes aériennes intensifiées après l’annonce du cessez-le-feu. Ces attaques ont suscité des réactions de colère parmi les Palestiniens, qui ont exigé la mise en œuvre immédiate de l’accord sans retard.

Les défis politiques en Israël

Du côté israélien, l’acceptation de l’accord n’était pas encore garantie, certains responsables ayant indiqué que le gouvernement israélien ne le ratifierait officiellement qu’après l’approbation du cabinet de sécurité restreint. Malgré les attentes de cette approbation, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a exprimé ses inquiétudes concernant les demandes de dernière minute du Hamas, accusant le mouvement de se rétracter sur certains points de l’accord. Le bureau de Netanyahou a déclaré que le gouvernement israélien ne se réunirait pas avant que les médiateurs ne confirment que le Hamas a accepté toutes les conditions de l’accord.

La pression interne sur le gouvernement israélien s’intensifie, avec certains membres de l’extrême droite, comme le ministre des Finances Bezalel Smotrich et le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir, exprimant leur opposition à l’accord. Ils ont exigé que les combats reprennent si le cessez-le-feu échoue à atteindre ses objectifs, notamment l’élimination du Hamas et la libération de tous les otages. Ben Gvir a même menacé de se retirer du gouvernement si l’accord de cessez-le-feu était accepté.

Manifestations en Israël et divergences d’opinions

En Israël, des manifestations ont eu lieu dans les rues, notamment à Jérusalem, où certains manifestants ont porté des cercueils vides, symbolisant leur rejet de l’idée de cessez-le-feu.

Les espoirs palestiniens et les craintes d’un retard

D’autre part, les Palestiniens craignent un retard dans la mise en œuvre de l’accord. De nombreux habitants de Gaza ont supplié les médiateurs, l’Égypte et le Qatar, d’accélérer le processus, exprimant leur crainte de voir une nouvelle occasion de paix et de fin des souffrances humaines disparaître. Ils ont également exprimé leur inquiétude face à un retard dans l’acheminement de l’aide humanitaire, estimant que tout retard entraînerait davantage de victimes et de déplacés.

Conclusion

Bien que l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas ait été annoncé, il semble que le chemin vers la paix reste semé d’embûches. Tandis que Gaza fait face à une catastrophe humanitaire grave, la situation politique en Israël et au sein des Palestiniens demeure instable, ce qui pourrait menacer la réussite ou le retard de l’accord, augmentant ainsi la souffrance des civils.

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