Témoignage de Gaza d’Abu Amir, le 31 mars 2024

Le 31 mars 2024

Avant l’arrivée du mois de Ramadan, la plupart des habitants de la bande de Gaza et moi-même pensions que ce mois béni apporterait calme et réconfort à tous, d’autant plus qu’il s’agit d’un mois généreux et qu’il n’est pas permis d’y verser du sang. Mais Israël avait une opinion différente. L’occupant ne connaît pas ces rituels et ce qu’ils signifient, et ne connaît qu’un seul langage : le meurtre et la destruction.


La férocité et la brutalité de l’occupant se sont accrues en détruisant la bande de Gaza et en provoquant un maximum de morts palestiniens. L’occupant a détruit des zones entières pendant le mois de Ramadan, avec le soutien de l’Amérique, qui a fourni et continue de fournir des armes qui tuent les Palestiniens.


Même la résolution du Conseil de Sécurité en faveur d’un cessez-le-feu immédiat n’a pas encore été mise en œuvre et Israël n’y a pas adhéré parce que ce pays est au-dessus des lois et n’est pas soumis aux décisions du Conseil de sécurité, de la Cour pénale ou de toute autre résolution internationale. Par conséquent, tout ce dont le monde peut parler à cet égard, c’est du montant de l’aide et de la manière dont elle est acheminée. Mais face à tous ces crimes commis par l’occupant, le monde reste silencieux. C’est la caractéristique de cette époque (le silence). Alors, massacrons en silence pour ne pas déranger le monde.

Dans le prolongement de l’action humanitaire que nous menons au service des agriculteurs déplacés cette semaine, l’équipe de l’UJFP à Gaza a offert un petit-déjeuner aux agriculteurs qui jeûnaient les 22, 23 et 24 mars, vendredi, samedi et dimanche.

Nous avons également pu communiquer avec certaines institutions qui ont fourni gratuitement au camp 1 400 poulets, que nous avons cuisinés et distribués à toutes les familles du camp pendant deux jours, à raison de 700 repas par jour.


Nous avons également reçu 800 shekels de Razan [Une Palestinienne de Cisjordanie qui a collecté cet argent lors de son passage à Marseille] à Gaza. Nous avons ajouté 600 shekels à cette somme et avons pu acheter 48 boîtes de lait, qui ont été distribuées aux nouveau-nés du camp. Il y a beaucoup de nouveau-nés qui souffrent énormément des conditions humanitaires difficiles dues à la pénurie de lait et de pampers.

Le 29 mars, l’équipe de l’UJFP a collecté cent bouteilles de gaz de cuisine dans le camp. Elle va les remplir au cours de la semaine prochaine et les distribuer aux agriculteurs pauvres du camp.


Nous continuons à travailler au service de ces agriculteurs. Nous les avons épaulés pour le travail de la terre par le passé, et nous faisons toujours ce que nous pouvons pour alléger leurs souffrances pendant leur déplacement et les aider à résister à la catastrophe humanitaire qui frappe la bande de Gaza et qui se poursuit encore aujourd’hui.

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