A l’instar du gouvernement américain, le Conseil des Ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne a décidé le 10 avril de suspendre le financement que l’UE accordait à l’Autorité palestinienne. Et ceci malgré la confirmation de l’Europe que les élections législatives palestiniennes se sont déroulées régulièrement, conformément aux normes démocratiques internationales.
La raison de cette sanction financière ? L’UE exige que le gouvernement dirigé par le Hamas, issu de ce vote, retranche deux points essentiels de son programme politique. En clair, qu’il reconnaisse l’Etat d’Israël et qu’il renonce à la violence. Une exigence réciproque n’est cependant pas formulée à l’encontre de Ehoud Olmert, lui aussi récemment élu. Et pourtant, ce dernier ne renonce pas à la violence, pas plus qu’il ne reconnaît les droits du peuple palestinien. Pire, il vient d’annoncer que son gouvernement n’aura aucun contact avec l’Autorité palestinienne, ni même avec des dirigeants étrangers qui acceptent de rencontrer des ministres du Hamas. Pour une fois que des sanctions sont imposées par la communauté internationale, elles ne semble pas s’appliquer là où il faudrait dans le conflit qui oppose l’Etat d’Israël au peuple qu’il occupe. Parmi les multiples protestations qui ont afflué, signalons celle que la Fédération des Juifs européens pour une paix juste a écrit au Président de la Commission européenne José Manuel Barroso. Quand a l’UJFP, elle a adressé une lettre le 9 avril à Philippe Douste-Blazy, Ministre des Affaires étrangères, qui a représenté la France à cette réunion du Conseil des Ministres de l’UE, ainsi qu’à Javier Solana, Haut représentant pour la Politique étrangère de l’Union. Dans notre missive, nous précisons « En tant qu’association juive, nous vous demandons de ne pas supprimer un seul euro de l’aide européenne accordée au peuple palestinien, et ceci au nom de la justice et de l’équité à laquelle nous sommes fermement attachés. » Pour le texte complet de notre courrier, voir le fichier attaché