Sur la présence d’une délégation israélienne aux Jeux Olympiques 2024

Depuis plus de neuf mois, le peuple Palestinien est victime d’un génocide organisé par le gouvernement israélien, dont les crimes sont largement documentés : massacres de masse, bombardements indiscriminés (enfants, journalistes, humanitaires, civils), famine organisée et privation de moyens de subsistance (eau, électricité, centres de soins).

Lors d’une manifestation pour exiger un cessez-le-feu immédiat et permanent samedi dernier, j’ai déclaré que la délégation israélienne n’était pas la bienvenue aux Jeux Olympiques de Paris et appelé à manifester contre cette délégation. Je suis depuis accusé d’avoir « mis une cible dans le dos des sportifs israéliens » et d’être antisémite. Une accusation calomnieuse que je réfute et dont les auteurs seront poursuivis en justice. Depuis que je suis engagé en politique comme en syndicalisme, je me suis toujours mobilisé contre toutes les formes de racisme et contre l’antisémitisme. 

Samedi, j’ai défendu fermement une position politique que je tiens depuis plusieurs mois : la diplomatie française doit faire pression sur le CIO pour que les athlètes israéliens, comme les sportifs russes et biélorusses, défilent sous bannière neutre. Cette demande n’est pas une mise en cause individuelle des athlètes. Elle part du constat que, pendant toute la durée de la compétition, la délégation officielle va représenter un pays, être associée à un drapeau et un hymne : elle ne saurait donc revêtir un caractère neutre. Cette position est en ligne avec celle du mouvement politique de La France Insoumise, qui a le droit international pour boussole. Le droit international n’est pas à géométrie variable et ne souffre pas de double standard, sans quoi il devient caduc. 

Les Jeux olympiques ne sont pas des événements neutres. L’histoire démontre qu’ils ont toujours été un haut lieu de la diplomatie internationale, au cœur d’enjeux géopolitiques majeurs. De 1962 à 1992, l’Afrique du Sud en a été exclue en raison de sa politique d’apartheid.  Accueillir la délégation israélienne envoie un message d’impunité à son gouvernement, malgré les mandats d’arrêt internationaux contre ses dirigeants demandés par le Procureur de la CPI et les accusations de génocide, de colonisation et d’apartheid auxquelles nous rappelle l’arrêt rendu le 19 juillet dernier par la Cour Internationale de Justice. L’hymne et le drapeau israéliens ne devraient pas être brandis aux JO tant qu’Israël continue de commettre des crimes de guerre à Gaza et d’intensifier l’illégale colonisation en Cisjordanie. 

La diffamation et les attaques menées contre moi sont une manœuvre politique orchestrée par les défenseurs français des dirigeants israéliens. Depuis des mois l’extrême-droite met ses relais médiatiques (notamment le groupe Bolloré) et politiques au service du gouvernement suprémaciste israélien.  Leur tactique est toujours la même : disqualifier toute critique de la politique israélienne, invisibiliser ses crimes et nier la réalité, voire justifier, le génocide en cours à Gaza et l’accélération de la colonisation et des crimes de guerre en Cisjordanie. Les mêmes accusations nous sont adressées quand nous demandons la reconnaissance de l’État de Palestine, un embargo sur les armes ou des sanctions économiques contre Israël pour non-respect du droit international. 

Depuis des mois, avec d’autres parlementaires, je n’ai eu de cesse de demander des sanctions diplomatiques contre le gouvernement de l’État d’Israël. Mes propos n’incriminent en aucun cas les athlètes eux-mêmes. Engagé fermement contre toutes les formes de racisme et contre toutes les discriminations dans le sport, je soutiens que tous les athlètes méritent sécurité et protection.

Ces dernières semaines, des millions de Français se sont rendus aux urnes pour élire des représentants du Nouveau Front Populaire et en faire la première force politique du pays avec 193 députés. Nos engagements programmatiques en la matière sont clairs et prévoient, entre autres de : rompre avec le soutien coupable du gouvernement français au gouvernement suprémaciste d’extrême droite de Netanyahu pour imposer un cessez-le-feu immédiat à Gaza et faire respecter l’ordonnance de la Cour Internationale de Justice (CIJ) qui évoque, sans ambiguïtés, un risque de génocide ;  soutenir la Cour Pénale Internationale (CPI) dans ses poursuites contre les dirigeants du Hamas et le gouvernement de Netanyahu ; reconnaitre immédiatement l’État de Palestine aux côtés de l’État d’Israël sur la base des résolutions de l’ONU ; décréter un embargo sur les livraisons d’armes à Israël et infliger des sanctions contre le gouvernement d’extrême droite de Netanyahu tant que celui-ci ne respecte pas le droit international à Gaza et en Cisjordanie. 

Alors que le Parlement israélien vient de voter contre la reconnaissance de la Palestine, nous nous devons de faire front en faveur d’une paix juste, durable et demander d’une seule voix à l’État français d’employer tous les moyens nécessaires pour obtenir un cessez-le-feu immédiat et durable. Face à nos adversaires, la solidarité n’est pas une option; c’est une nécessité politique pour résister et continuer à porter une voix singulière et unie, de paix et de respect du droit international.