L’ UJFP se félicite de l’accord conclu entre le Hamas et le gouvernement israélien et qui a permis, dans un premier temps, la libération de 477 prisonniers politiques palestiniens contre celle du soldat israélien fait prisonnier – rappelons le – au cours d’une attaque israélienne sur la Bande de Gaza en 2005. Selon cet accord, 550 autres prisonniers palestiniens enfermés dans les geôles israéliennes doivent être libérés d’ici à deux mois.
Il s’agit là d’une victoire politique sans précédent de la Résistance palestinienne à un moment où tous les regards sont tournés vers l’ ONU à la suite la demande de l’ Autorité Palestinienne pour que la Palestine soit reconnue comme Etat souverain.
En tant qu’association progressiste juive anticolonialiste, soucieuse du respect du Droit International, l’ UJFP s’inquiète de la façon dont les médias français ont traité cet événement, adoptant sans réserve le discours israélien, glorifiant le soldat israélien, réduisant les résistants palestiniens libérés à des terroristes ayant « du sang sur les mains ». Nous retrouvons là le vieux discours colonialiste français du temps de la guerre d’Algérie mais qui n’a jamais disparu de l’inconscient collectif.
Tout autant, l’ UJFP s’inquiète du discours des représentants religieux et communautaires juifs français qui s’acharnent à montrer le soldat d’une armée d’occupation G Shalit comme un civil innocent, la justice israélienne d’occupation comme légale, les résistants palestiniens comme des criminels.
L’UJFP fait siennes les inquiétudes du Haut Commissariat de l’ ONU aux droits de l’ Homme car certains prisonniers palestiniens libérés le 18 octobre dernier n’ont pas choisi le lieu de leur libération, dès lors ils sont victimes d’un transfert forcé ou d’une déportation, ce qui constitue une violation grave de la IV Convention de Genève.
La libération de ce premier contingent de prisonniers, celle attendue des 550 autres ne doit pas nous faire oublier que plus de 5000 autres prisonniers palestiniens – hommes, femmes et enfants – restent détenus de façon tout à fait illégale dans les prisons israéliennes, dont 272 en détention administrative, sans accusation ni procès. Leurs conditions de détention aggravées par la loi dite « Shalit » a déclenché une grève de la faim suivie par des centaines de prisonniers depuis bientôt 3 semaines, dans un assourdissant silence médiatique au moment même où la question des prisonniers est à l’ordre du jour.
Parmi ces prisonniers, le jeune Salah Hamouri, citoyen français et palestinien, abandonné à son sort par le gouvernement français et oublié de nos médias, de nombreux députés kidnappés, Marwan Barghouti, Ahmed Saadate et aussi Ameer Makhoul.
Reste pour l’UJFP la question centrale de cette tragique affaire que sont le siège et le blocus de Gaza justifiés par Israël par la captivité du soldat Shalit ( alors que, en réalité, ce sont les élections qui ont donné le pouvoir au Hamas qui ont renforcé le blocus ) punition collective infligée à plus d’un million et demi de Gazaouis pour leur résistance, leur dignité affirmée. La levée du blocus illégal et inhumain devient plus que jamais une exigence prioritaire, celle qui doit unir toutes les forces éprises de justice.
Le BN de l’UJFP, le 21 octobre 2011