Suite du compte-rendu hebdomadaire 1er – 6 décembre – activités dans les camps de déplacé.e.s / un génocide 24h/24 à Gaza, il faut en parler !

Les guerres et les conflits armés imposent aux femmes déplacées des conditions difficiles et instables qui affectent tous les aspects de leur bien-être psychologique et social.

Outre les pressions psychologiques, les femmes vivant dans les camps endurent de graves difficultés en raison de leurs mauvaises conditions de vie. Nombre d’entre elles vivent dans des tentes détériorées, dépourvues des produits de première nécessité. Avec l’arrivée de l’hiver, les défis auxquels elles sont confrontées, ainsi que leurs familles, s’intensifient, car elles risquent d’être exposées à des maladies causées par le froid extrême et le manque de ressources telles que des vêtements chauds, des couvertures et de la nourriture. Dans ces circonstances, le soutien psychologique devient une priorité urgente pour aider les femmes à faire face aux défis quotidiens et à atténuer le traumatisme psychologique associé au déplacement.

L’importance des ateliers de soutien psychologique pour les femmes organisés par l’équipe Gaza-UJFP

Cette semaine, l’équipe Gaza-UJFP a organisé quatre séances de soutien psychologique dans le camp des Amis et celui d’Asqalan, auxquelles ont participé 41 femmes. Ces sessions ont permis d’échapper au stress quotidien de la vie dans les camps. Les activités visaient à améliorer le bien-être psychologique des participantes et à leur offrir de brefs moments de joie et de bonheur.

Parmi les activités mises en avant, des ateliers d’artisanat et de production domestique ont encouragé les femmes déplacées à acquérir de nouvelles compétences telles que la broderie, la couture et la fabrication de savon. L’objectif principal était de fournir des solutions pratiques pour améliorer leur situation économique et promouvoir l’indépendance financière, en réduisant la dépendance à l’égard de l’aide humanitaire.

Impact des ateliers de soutien psychologique sur les femmes

Amélioration de la santé mentale : Grâce à des activités de groupe et interactives, les femmes ont surmonté certaines des pressions psychologiques auxquelles elles étaient confrontées et ont trouvé un espace pour exprimer leurs sentiments et entrer en contact avec d’autres personnes se trouvant dans des situations similaires.

Atteindre l’indépendance économique : L’apprentissage de techniques artisanales telles que la broderie et la création de produits faits main permet aux femmes de générer des revenus supplémentaires pour leur famille, atténuant ainsi les difficultés économiques.

Création de réseaux sociaux : Les ateliers ont permis aux femmes de nouer de nouvelles amitiés et d’échanger leurs expériences, renforçant ainsi les liens sociaux au sein du camp.

Histoires de réussite inspirantes

Une femme déplacée de Rafah : Après avoir été déplacée avec ses enfants à la suite de la destruction de sa maison lors de bombardements, elle a appris à coudre et à broder dans le camp. Elle a commencé à confectionner des vêtements pour enfants qu’elle vendait à la communauté locale. Peu à peu, elle a étendu ses compétences à la fabrication de sacs et d’accessoires, ce qui lui a permis d’obtenir un revenu stable pour subvenir aux besoins de sa famille.

Une mère de quatre enfants de Khan Younis : Après avoir perdu sa maison, elle s’est découvert une passion pour la fabrication de produits maison tels que des pâtisseries et des desserts palestiniens traditionnels. En commençant par ses voisins, elle a progressivement étendu ses ventes aux marchés locaux, obtenant ainsi un revenu durable et améliorant la situation économique de sa famille.

Ateliers sur la gestion des risques et la planification des urgences

Outre le soutien psychologique, l’équipe Gaza-UJFP organise des ateliers de formation visant à donner aux femmes les moyens de faire face aux crises et aux risques auxquels elles peuvent être confrontées dans les situations de déplacement. L’une de ces sessions visait à enseigner aux femmes comment préparer des plans d’urgence, y compris la constitution d’un kit d’urgence contenant des fournitures essentielles telles que des médicaments, de l’eau et de la nourriture.

Les femmes ont partagé leurs expériences personnelles au cours de ces sessions, favorisant un esprit de collaboration et d’apprentissage mutuel. Une participante a souligné l’importance du kit d’urgence qu’elle avait préparé auparavant et qui l’a aidée à surmonter une crise soudaine dans le camp. Une autre a raconté ses efforts pour organiser une campagne de sensibilisation à l’hygiène personnelle et aux vaccinations en collaboration avec d’autres femmes.

Conclusion

Le soutien psychologique et les programmes d’autonomisation économique et sociale sont des outils essentiels pour atténuer les crises auxquelles sont confrontées les femmes dans les camps de déplacés. Grâce à ses ateliers, l’UJFP a apporté des solutions pratiques et efficaces qui améliorent la santé mentale des femmes, les autonomisent sur le plan économique et renforcent leurs interactions sociales. Dans un contexte de défis croissants, la poursuite de ces programmes reste un espoir crucial pour soulager la souffrance des femmes et leur permettre de construire une vie plus stable et plus digne.

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Initiative « Hiver à l’abri » – Soutenir les personnes déplacées face aux rigueurs de l’hiver

L’hiver représente un défi de taille pour les personnes déplacées vivant dans des camps, car leurs conditions de vie s’aggravent avec la chute des températures et les fortes pluies. Des milliers de familles vivent dans des tentes usées qui ne les protègent pas du froid et n’empêchent pas les fuites d’eau. Les vents violents détériorent encore plus ces tentes, exposant les enfants et les personnes âgées aux maladies hivernales telles que les rhumes et les infections respiratoires, faute de chauffage et de vêtements chauds.

À chaque vague de froid ou de pluie, la vie des familles déplacées tourne au cauchemar. L’eau s’infiltre dans les tentes, ruinant le peu de literie et de couvertures, obligeant les familles à dormir sur un sol froid et humide. La pénurie de ressources les empêche de se procurer les produits de première nécessité pour survivre à l’hiver en l’absence d’un soutien suffisant. Les cris des enfants grelottants, les supplications des mères accablées par leur incapacité à soulager leurs souffrances résument la profondeur de la douleur que ces familles endurent pendant les mois d’hiver.

Dans ces conditions désastreuses, les familles déplacées lancent des appels à l’aide pour les sauver du froid et de la pluie, qui transforment leur vie quotidienne en une lutte constante pour la survie. Ces appels désespérés émanent de parents incapables de subvenir aux besoins les plus élémentaires de leur famille. Les enfants, dépourvus de vêtements chauds, affrontent le froid avec des visages pâles et des pieds nus, tandis que les personnes âgées cherchent désespérément des moyens de rester au chaud dans des conditions qui les dépouillent de leur dignité.

La vue des tentes déchirées et de l’eau qui envahit chaque coin de rue renforce leur sentiment d’abandon. Ils réclament d’urgence le strict minimum de fournitures essentielles pour les aider à passer l’hiver en toute sécurité.

L’initiative « Hiver à l’abri»

En réponse à cette souffrance, l’UJFP a lancé l’initiative « Hiver à l’abri» en novembre 2024 pour aider les personnes déplacées dans les camps à survivre à l’hiver en toute sécurité. L’initiative vise à fournir des fournitures essentielles pour l’hiver, telles que des bâches en plastique pour réparer les tentes, des vêtements chauds et de la literie, pour se protéger du froid et de la pluie.

La première phase de l’initiative

Dans sa première phase, l’initiative a ciblé quatre camps : Le camp d’Abu Al-Atta, le camp d’Al-Izza, le camp d’Al-Baladiya et le camp des paysans. Au total, 100 bâches ont été distribuées dans ces camps pour couvrir les tentes endommagées et assurer une protection contre les fuites d’eau.

Cependant, face aux appels à l’aide de plus en plus nombreux provenant du camp des paysans, le plus grand des camps, qui abrite plus de 1.600 tentes, l’UJFP a intensifié ses efforts pour répondre aux besoins des résidents du camp. Pendant trois jours consécutifs, les équipes de l’organisation ont mené une opération de réparation complète sur les grandes tentes, dont 68 unités, avant de s’attaquer aux tentes plus petites dispersées dans le camp. Les réparations ont permis de consommer 250 bâches, ce qui a considérablement amélioré les conditions de vie de nombreuses familles.

Impact de l’initiative

Les travaux de réparation ont permis de protéger les tentes des fuites d’eau et du froid rigoureux, offrant aux familles un sentiment de confort et de sécurité relatifs. Grâce à cette initiative, des centaines d’enfants auront désormais des tentes plus chaudes, réduisant ainsi les risques de maladies liées au froid. Malgré les conditions difficiles, l’initiative a représenté une lueur d’espoir pour les personnes déplacées, réaffirmant qu’il y a des personnes qui se tiennent à leurs côtés et qui s’efforcent d’alléger leurs souffrances.

Importance de l’initiative « Hiver à l’abri »

L’initiative « Hiver à l’abri » lancée par l’UJFP a l’importance cruciale d’une action rapide pour aider les personnes déplacées à surmonter les défis de l’hiver. L’initiative n’est pas simplement une campagne de réparation de tentes ou de fourniture de matériel d’hiver, c’est une expression profonde de la solidarité humaine avec les familles vivant dans des conditions désastreuses. En livrant des articles essentiels et en réparant les tentes endommagées, l’UJFP contribue à alléger les souffrances des personnes déplacées et à garantir leur sécurité et leur dignité tout au long de la saison hivernale. 

(Voir aussi les chroniques et articles postés par Brigitte Challande du Collectif Gaza Urgence déplacé.e.s quotidiennes sur le site d’ISM France et du Poing, article hebdomadaire sur le site d’Altermidi, et sur l’Instagram du comité Palestine des étudiants de Montpellier..)

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