Le 6 novembre dernier, une « Commission pour la régulation de l’établissement des Bédouins du Néguev » a entamé ses travaux à la Knesset (le Parlement israélien). Derrière cet intitulé se cache un comité chargé de préparer le texte de loi qui portera sur la mise en œuvre du plan Prawer.
Ce projet de loi, adopté initialement par le gouvernement israélien le 11 septembre 2011 en catimini (pendant les commémorations du 10e anniversaire du 11 septembre), puis voté à la Knesset en juin dernier, va légaliser le « nettoyage ethnique » des Bédouins du Néguev, « nettoyage » qui se déroule déjà en toute impunité depuis plusieurs années.
En effet, l’Etat d’Israël veut chasser les (environ) 90 000 Bédouins palestiniens, qui ont choisi de continuer leur vie pastorale traditionnelle, afin de récupérer leurs terres, celles-là même où l’armée les avait déplacés de force il y a 60 ans. C’est le seul but de cette loi de circonstance, le plan Prawer qui va expulser « pour leur bien » 45 à 70 000 Bédouins. Ceci s’inscrit dans le cadre de la politique d’urbanisation et de la judaïsation du Néguev. Elle s’ajoute au dispositif des lois foncières israéliennes qui nient les droits des Bédouins sur les terres héritées de leurs ancêtres.
En Israël même de nombreuses personnalités et organisations se sont émues, manifestant leur honte ou en écrivant aux plus hautes autorités comme les Rabbins pour les Droits Humains. L’organisation israélienne Adalah, qui réunit des juristes juifs et palestiniens, a signalé que cette loi viole de nombreux articles de la Déclaration des Nations Unies relative aux droits des peuples autochtones.
En mars 2012, le Comité des Nations-Unies pour l’élimination de la discrimination raciale demandait à Israël de ne pas mettre en œuvre le plan Prawer car dirigé contre une population particulière alors que les Bédouins sont des citoyens israéliens à part entière : ils paient leurs impôts, votent, font leur service militaire …etc. Et en juillet 2012, le Parlement européen appelait le gouvernement israélien à « protéger les communautés bédouines, dans la région du Néguev et en Cisjordanie à respecter leurs droits » et au « retrait du plan Prawer ».
Les organisations bédouines ont souhaité que chaque citoyen s’adresse directement à ses élus : son maire, son député, son sénateur, son député européen pour lui décrire cette situation et lui demander de la porter sur la place publique. Ils espèrent ainsi embarrasser la majorité de la Knesset qui comptait bien voter en toute discrétion une loi raciste. Porter ce projet de loi au grand jour pourrait bien le faire échouer !
L’Union Juive Française pour la Paix soutient cette initiative et demande aux organisations sensibles à la défense des droits humains de s’y joindre.
A cette fin, l’UJFP met à la disposition de tous une lettre type que chacun peut copier et personnaliser ainsi que les liens vers la liste des mairies, l’Assemblée Nationale, le Sénat et le Parlement de l’Union Européenne.