Communiqué du 25 juin 2020 de la Plateforme de Lutte antiraciste politique
La plateforme de lutte antiraciste politique a pris connaissance avec consternation et colère des actions racistes qui ont eu lieu à l’école d’architecture basée à Saint-Étienne (ENSASE).
Ces actions traduisent, chez des étudiant·es de notre société contemporaine, dans le meilleur cas de l’ignorance et de l’inconscience des questions du racisme, et au pire, un racisme assumé.
À ce jour, nous constatons que l’école n’a pas apporté d’éléments caractérisant des sanctions qui auraient été prises contre les étudiant·es responsables.
Chaque année en France, dans nos écoles, des enfants apprennent le racisme, et en conséquence, des vies sont brisées. Il est temps qu’ils apprennent l’antiracisme, le respect des personnes et de leurs identités, et la dignité à tout·es et à chacun.
Une réflexion urgente s’impose à grande échelle dans notre pays, sur ce qui doit être enseigné à tous les niveaux, pour que les discriminations cessent.
Nous proposerons des séries de conférences dans ces écoles, une introduction dans les programmes d’informations et d’études sur le racisme afin de faciliter la prise de conscience et la responsabilisation des étudiants et personnels des écoles.
Nos associations se réservent le droit et le devoir de porter l’affaire devant les tribunaux si l’ENSASE n’intègre pas rapidement les valeurs de l’antiracisme dans son discours et dans son fonctionnement. Le racisme n’est pas une opinion comme l’air du temps pousse à le faire croire. C’est un délit. En droit français, cela peut être un crime lorsqu’il conduit au passage à l’acte. C’est aussi un instrument de domination sociale qui doit être combattu dans toutes les institutions.
Plateforme de lutte contre toutes les formes de racisme :
La voix des Rroms
Le CRAN (Conseil représentatif des associations noires)
L’Union Juive Française Pour la Paix
Le CCIF (Collectif contre islamophobie en France)
La BAN (La Brigade Anti-Negrophobie)
Contactez le CRAN en cliquant ici
Tel : 0652110034
Pour rappel lire en cliquant ici
** Dernière info :
La démission de la présidente du conseil d’administration de l’ENSASE, Evelyne Chalaye, est une première mesure allant vers une sanction des responsables des actes racistes à l’école. Ce n’est pourtant pas suffisant. Il faut souligner, entre autres dans les médias qui ont couvert la situation, que le représentant des étudiants avait également démissionné de son poste. Nous avons pourtant conscience que cette démission n’a pas eu lieu au moment des faits, avril/mars 2019, mais en juin 2020.
Les mesures qui semblaient avoir été mises en place par l’école n’ont toujours pas eu lieu. L’absence de sanction et le laxisme de cette école a permis de mettre en place une insécurité sordide pour les étudiant·es victimes de discriminations, et un climat d’impunité pour les autres. Cette situation doit changer au plus vite, et l’école se doit de mettre en place ce changement.
Le défenseur des Droits qui a été saisi examine la situation présente au regard des différentes compétences qui lui sont attribuées par la loi organique du 29 mars 2011.
Voir en ligne : le communiqué sur le site du CRAN