22 décembre 2025
La section SUD Culture Solidaires de la Bibliothèque nationale de France apporte son soutien au Collectif des Jeunes du parc de Belleville et à leur action aux Plateaux sauvages.
Ce vendredi 19 décembre 2025, des jeunes mineur-e-s isolé-e-s et des soutiens du collectifs du Parc de Belleville ont tenté d’occuper le théâtre les Plateaux Sauvages pour imposer une discussion avec la mairie de Paris et les autres institutions en charge de leur obtenir des places d’hébergement, afin qu’ils et elles ne dorment plus dans la rue.
Cette courte action est un petit succès puisque les 21 jeunes présents au début de l’action ont réussi à arracher des places d’hébergements en gymnase le soir même.
Cependant, le communiqué émis par le théâtre des Plateaux Sauvages concernant cette brève occupation est malhonnête : contrairement à ce qui a été affirmé, le collectif des Jeunes du parc de Belleville s’est bien présenté aux agent·es et à la direction du théâtre pour préciser la nature de sa présence en expliquant qu’il s’agissait là du seul moyen à sa disposition pour être entendu par la mairie de Paris. En revanche c’est bien la direction du théâtre qui a refusé toute tentative de réelle discussion avec les jeunes du collectif, avant d’appeler la police du 20e arrondissement, menaçant sans arrêt de la faire entrer et « intervenir ».
Prétendre pouvoir se féliciter d’avoir obtenu une vingtaine de places en gymnase, comme le fait le communiqué de la direction du théâtre, est bien maigre quand on sait que c’est l’action du collectif qui a permis de gagner la vingtaine de places d’hébergement et qu’il y a plus de 300 mineur·es qui dorment à la rue, en plein hiver, dans le froid et à la merci des violences policières. C’est également une honte pour une institution culturelle de se présenter comme un rempart et prétendre « comprendre la situation » tout en permettant aux forces de police d’entrer dans l’établissement.
En effet, programmer des pièces sur la migration comme le fait le théâtre des Plateaux Sauvages et promouvoir l’ouverture sur le monde et la culture comme outil de transformation sociale, tout en agissant comme cela a été fait vendredi dernier ne semblent manifestement pas contradictoire pour la direction de ce théâtre. Il faudrait en plus se féliciter que la direction du théâtre ait soi-disant permis que la situation se déroule « sans heurts et sans l’intervention des forces de police du 20e arrondissement présentes aux abords du bâtiment ». Pourtant, suite à la demande de la directrice, les policiers sont bel et bien entrés dans le théâtre ce vendredi 19 décembre, geste lourd de sens compte tenu de la violente et traumatisante expulsion des jeunes mineur-e-s isolé-e-s de la Gaieté Lyrique le 18 mars dernier.
Dans le contexte actuel de montée de l’extrême-droite, ses attaques et sa tentative de mainmise sur certains secteurs de la culture, on ne peut que s’alarmer de cette réaction intransigeante et inhumaine de la direction du théâtre, d’autant plus face à des mineur·es qui n’ont pas d’autre choix que ces actions pour être entendu·es par les pouvoirs publics.
Le théâtre des Plateaux Sauvages ne serait-il donc qu’un énième projet de gentrification ? On est loin en tout cas de la prétendue « prise avec le territoire » du 20e arrondissement et de son histoire telle qu’elle est mise en avant par le théâtre.
Nous, travailleureuses de la Culture refusons cette réécriture des événements et dénonçons fermement l’inaction de la ville de Paris et de l’État français qui, il faut le rappeler, agit en toute illégalité en matière de droits des mineur-e-s.
Nous exigeons la réquisition des logements vides, l’accès à l’école, à la santé et à un accompagnement digne pour toustes les mineur·es isolé·es et toustes les enfants placé·es.
Nous revendiquons la régularisation de toustes les personnes « sans-papiers », leur libre circulation et une culture digne de ce nom.








