Depuis le 7 octobre, les meurtres quotidiens se poursuivent à Gaza.
Dans sa rage, « l’armée la plus morale du monde » bombarde sans relâche des bâtiments, des habitations où elle sait qu’elle va exterminer des familles entières. Elle frappe ceux qui essayent de fuir, les écoles, les camps de réfugiés, les édifices religieux et même les hôpitaux. Elle utilise de petits hélicoptères télécommandés pour terroriser la population. En chassant de chez eux la grande majorité de la population, l’occupant détruit le tissu social. De même, en Cisjordanie, l’armée prête main forte aux colons dans des attaques conjointes contre les civils : les populations des villes, les paysans, les Bédouins. Certains des ministres parlent ouvertement d’expulsions de masse, de déportations.
C’est la société civile et les centaines d’associations, petites et grandes, qui permettent à la Palestine, à Gaza comme en Cisjordanie, de résister. Il y a les grandes associations (droits de l’homme, familles de prisonniers, associations de femmes, syndicats, associations sportives ou culturelles, comités populaires …) et les petites qui assurent le préscolaire, le périscolaire, l’entraide … La Palestine est une société très éduquée, où l’illettrisme est extrêmement rare, où les familles se saignent pour payer des études supérieures à leurs enfants. Pour cette cohésion sociale, beaucoup de Palestiniens acceptent de travailler sans salaire. La Palestine est une société pluraliste avec de très nombreux partis.
C’est ce tissu social que nous devons défendre.
L’UJFP a soutenu depuis 2016 les paysans. Elle soutient à présent ceux qui parviennent, dans des conditions très difficiles, à fournir des abris, à nourrir une population affamée, à éviter les épidémies, à protéger les enfants, à aider les hôpitaux. L’UJFP n’a pas les moyens des grandes organisations internationales liées aux États. Mais nous l’avons souvent dit, l’important est autant que faire se peut de maintenir des liens personnels avec ceux que nous connaissons. Pour nous les Palestiniens ne sont pas des nombres.
Imposer un cessez-le-feu et le retrait de l’armée israélienne est un impératif.
Une partie de cette guerre se joue hors de Palestine.
Elle se joue dans le monde arabe. Alors que les peuples arabes ont montré, par des manifestations massives, leur soutien à la Palestine, les régimes féodaux du Golfe, l’Égypte et le Maroc maintiennent leurs relations politiques et économiques avec Israël. Ils n’ont rien fait pour contraindre l’occupant à arrêter le massacre. Ils n’ont pas utilisé l’arme du pétrole. Ils s’apprêtent à jouer le jeu de l’occupant en installant leurs hommes en Palestine.
Elle se joue en Occident. Les États-Unis et l’Union Européenne arment Israël et empêchent sa condamnation internationale parce que cet État avec son armée, son savoir-faire technologique et son expérience en matière d’enfermement, de répression et d’élimination physique, est pour eux un modèle. Cet Occident qui prétendait, face à la Russie, l’Iran, la Chine … défendre le droit international, est en train de l’annihiler en n’en respectant pas l’ensemble des textes que les nations devaient respecter.
Cette stratégie de soutien aux racistes suprémacistes assassins qui dirigent Israël conduit à la généralisation des guerres, de la loi du plus fort et des actes barbares.
L’UJFP appelle donc :
- À soutenir la société civile palestinienne en lui permettant d’organiser sa survie et de maintenir sa cohésion.
- À multiplier partout dans le monde les manifestations, les actions de boycott, les dénonciations, pour forcer les États complices à imposer un cessez-le-feu et à sanctionner l’occupant.
La Coordination nationale de l’UJFP, le 16 janvier 2024