Après le résultat du second tour des élections législatives, le RN n’a pas la majorité absolue qu’il espérait et, même en s’alliant à LR, Le Pen et Bardella ne pourront pas gouverner le pays. Le rassemblement de la gauche dans le Nouveau Front Populaire, auquel nous participons, avec les désistements antifascistes de la gauche, ont permis de limiter l’augmentation du nombre de députéEs RN. C’est donc un véritable soulagement qui prédomine aujourd’hui.
Il n’en reste pas moins que la progression de l’extrême droite reste particulièrement inquiétante. Déjà les violences racistes se multiplient, les attitudes ouvertement racistes se répandent dans la rue comme dans un grand nombre de médias. Les idées d’extrême droite sont largement reprises par la droite LR comme macroniste. S’il n’y a pas de chemin d’alternative qui se dessine, si les politiques de casse sociale, démocratique, environnementale et si le racisme ne sont pas contréq, il y a de fortes chances que l’extrême droite gagne les prochaines échéances électorales.
La responsabilité des forces du Nouveau Front Populaire est donc immense. Pour être conforme à son projet et à son modèle historique, il ne doit pas se disloquer à l’issue de ces élections. Malgré les tiraillements, son éclatement serait une catastrophe. Rien ne serait plus favorable à la victoire à court terme de l’extrême droite qu’une alliance de gouvernement entre une partie de la gauche et la droite macroniste.
Pour ce qui concerne les deux axes d’intervention principaux de l’UJFP, la solidarité avec les Palestiniens et l’antiracisme, la situation exige de maintenir l’unité et de la développer à tous les niveaux :
- L’alliance d’une partie de la gauche avec les macronistes signifierait l’abandon des engagements du programme du NFP sur la Palestine. Même s’ils sont pour nous insuffisants, ils contiennent le programme le plus ambitieux jamais porté par une force susceptible de gouverner, en particulier avec des sanctions contre l’Etat colonial israélien, et se dotent de moyens concrets pour peser pour un cessez-le-feu immédiat et durable. Il ne peut pas y avoir d’alliance de la gauche avec des partis qui soutiennent la guerre génocidaire menée par Israël contre les PalestinienNEs.
- Face aux violences racistes, il faut développer une dynamique d’opposition au racisme, de lutte contre la suprématie blanche, construire des espaces d’autodéfense et de protection des personnes et institutions qui seront les cibles de ces violences. Cela ne peut se développer à la hauteur des enjeux que si l’unité la plus large autour de cet impératif se construit. Cela passe aussi par la formation rapide et intense de beaucoup de militantEs et responsables de gauche pour qui le racisme systémique n’est pas compris. Nous sommes disponibles pour y contribuer. La nécessité de cette dynamique antiraciste est une des raisons pour lesquelles nous avons rejoint le Front Antiraciste Populaire.
De notre côté, en tant qu’organisation portant une parole juive antiraciste et anticoloniale, nous continuerons de dénoncer les manipulations autour de l’antisémitisme, instrumentalisé à une échelle inouïe contre la gauche la plus porteuse de ruptures et les soutiens de la Palestine. Cette instrumentalisation cherche à opposer les Juifs et Juives aux autres minorités raciales du pays. Elle est extrêmement dangereuse et elle fragilise le combat contre l’antisémitisme.
Vite, une campagne antiraciste de masse, claire et unitaire !
Vive le Nouveau Front Populaire !
Vive la Palestine !
La Coordination nationale de l’UJFP, le 7 juillet 2024