Nos amis de l’UPJB ( Union des Progressistes Juifs de Belgique) sont aussi mobilisés en solidarité avec les Bédouins !
MARCO ABRAMOWICZ
Randonnée vélo, marche et chorale pour relier des villages bédouins non-reconnus du Néguev-Naqab en Israël à Pâques 2013 du 1er au 7 avril. En collaboration avec le Negev Coexistence Forum, organisation judéo-arabe à Beersheva.
Et oui, nous l’avons parcouru ce Néguev – Naqab, en vélo et à pied (17 cyclistes et 10 marcheurs). Du moins, nous avons rejoint, relié, reconnu 10 de ces 35 villages bédouins non-reconnus par l’État d’Israël. Nous les avons trouvés alors qu’ils n’existent sur une aucune carte officielle ou touristique. Privés de routes, de réseaux électriques, de conduites d’eau, d’écoulement des eaux usées, les Bédouins s’accrochent à leurs terres ancestrales avec l’énergie d’un désespoir empreint d’indignation, de colère mais surtout de courage, de détermination et d’une ingéniosité époustouflante.
Parmi les chants que nous entamions lors de nos différentes rencontres avec ces citoyens israéliens de seconde, si pas de troisième catégorie (ils sont plus mal traités que les Palestiniens arabes, également citoyens israéliens), résonne encore en nous le refrain de l’un d’eux : « …No, no we shall not be moved (bis) – this is our land – this is Bedouinland – We shall not be moved -…». Quelle émotion ! Quelle empathie, de part et d’autre !
Ce trip, que nous voulions avant tout informatif et dénonciateur de la froide détermination des autorités israéliennes, secondées comme pour toute spoliation de terres palestiniennes par le Fond national juif, a pris cette allure de randonnée pédestre et cycliste, tant pour favoriser le recrutement de «courageux» randonneurs et cyclistes belges s’engageant à agir en tant que témoins actifs à leur retour en Belgique, que pour espérer un engouement et une participation de la part des Bédouins et de leurs responsables dans chaque village. Grâce à cette conjonction, nous pouvions espérer plus de publicité et pourquoi pas une couverture médiatique, en Israël et chez nous. Et bien, et ce n’est qu’un début (pas courant), Colette Braeckman, la spécialiste connue de l’Afrique au journal Le Soir, en payant de sa personne, a pédalé crânement sur son VTT tout au long des 25 à 30 km quotidiens par 30° C et a pu, en tant qu’envoyée spéciale couvrir notre mission et publier dans Le Soir du 27 et 28 avril la moitié de son reportage (voir l’entièreté sur son blog : Le carnet de Colette Braeckman).
Pour les lecteurs, il est sans doute important de savoir, même brièvement, comment notre groupe PJPO a été amené à s’intéresser, puis à faire cause commune pour l’arrêt des destructions des villages bédouins non-reconnus en Israël par Israël.
Il faut remonter à juillet 2010 : sous les auspices du Conseil consultatif de la Solidarité internationale de la commune, PJPO s’est intéressé à cette problématique, puis a organisé une mission de reconnaissance, et…. pour une information plus complète sur ce voyage initiatique, voir l’excellent film reportage de Patrick Monjoie «Les petites rivières font…». À la fin de celle-ci, nous avons «visité» une maison du village d’Al Araqib, plutôt les ruines d’une maison qui venait d’être abattue! Alors que depuis 2002, nous sommes «familiers» des destructions de maisons palestiniennes par l’armée israélienne en Cisjordanie et/ ou à Gaza, quel choc dans cette confrontation au désespoir d’habitants bédouins israéliens devant leur maison démolie en Israël! Ce village a depuis été détruit plus de 40 fois; ses habitants déplacés de fait dans le «township» de Rabat.
À partir de ce douloureux constat, notre soutien sur le plan culturel se borne à chanter pour les Bédouins lors de manifestations auxquelles nous avons participé, par contre notre action devenue politique est marquée principalement par l’information mais aussi par le soutien financier aux formations de Bédouins à la résistance non-violente, aux missions témoignages. Notre espoir : voir nos autorités politiques, communales, régionales, nationales et certainement européennes sortir de leur apathie et oser enfin s’opposer à la puissance immorale d’Israël. En tant que citoyen (informé?) partisan d’une paix juste au Proche-Orient vous pouvez aussi contribuer à cette cause en versant un soutien financier au compte : PJPO Ittre, 001 – 4355930 – 27, mention : Solidarité Bédouins 2013.
Article paru dans le dernier numéro de Points critiques (revue de l’Union des Progressistes Juifs de Belgique – UPJB)