SOLIDARITÉ AVEC L’EXPOSITION DE L’ARTISTE PALESTINIENNE AHLAN SHIBLI AU MUSÉE DU JEU DE PAUME !

Suite aux interventions agressives répétées d’officines sionistes contre l’exposition de l’artiste palestinienne Ahlan Shibli au Musée du Jeu de Paume, l’UJFP a adressé les deux messages : 
 à la direction et au personnel du Musée du Jeu de Paume pour l’encourager à continuer de résister aux individus qui voudraient interdire toute expression de la situation du peuple palestinien 
 et à Madame la Ministre de la Culture et Monsieur le Ministre de l’Intérieur pour les interpeller sur leur obligation d’assurer la protection de l’exposition.

Parallèlement, Georges Gumpel, membre de l’UJFP a aussi adressé une lettre à Madame la ministre de la Culture.

Nous publions ces trois lettres ci-dessous en vous invitant à visiter ou revisiter l’exposition, particulièrement les dimanches après-midi pour neutraliser les manifestations agressives des individus au service de la politique israélienne.

À la Direction et au personnel du Musée du Jeu de Paume.

Mesdames et Messieurs,

Depuis l’ouverture de la remarquable exposition « Phantom Home » de la photographe palestinienne Ahlam Shibli, vous subissez régulièrement les interventions intempestives d’individus organisés qui crient à l’antisémitisme et à l’apologie du terrorisme dans le but de faire fermer l’exposition. Ces individus, au service de l’actuelle politique de l’Etat d’Israël, voudraient vous faire croire qu’ils représentent la population juive de France.

L’Union Juive Française pour la Paix (UJFP) tient à saluer votre persévérance pour maintenir l’exposition ouverte et vous assure de sa pleine solidarité.
Les valeurs juives dont notre association se réclame sont aux antipodes de celles qui guident les individus qui cherchent à vous intimider.
Ce sont des valeurs universelles et non pas communautaristes, des valeurs d’ouverture et non pas de haine, des valeurs attachées au respect des peuples opprimés et à la liberté d’expression des artistes.

Nous vous transmettons ci-joint copie du courrier que nous adressons à Madame la Ministre de la Culture et à Monsieur le Ministre de l’Intérieur pour leur demander d’assurer la protection de l’exposition.

Veuillez accepter, Mesdames et Messieurs, nos cordiales salutations.

Pour le bureau national de l’Union Juive Française pour la Paix,
Jean-Guy Greilsamer et Pierre Stambul, coprésidents.


À : Madame Aurélie Filippetti, Ministre de la Culture, et Monsieur Manuel Valls, Ministre de l’Intérieur,

Madame et Monsieur,

Compte tenu de vos fonctions différentes, il nous arrive rarement d’avoir envie de vous écrire la même lettre.
Pourtant, la situation sur laquelle nous appelons votre attention nous y conduit.

Il s’agit de l’exposition « Phantom Home » de la photographe palestinienne Ahlam Shibli, présentée au musée du Jeu de Paume.
Cette exposition, qui comporte six séries de photographies, a fait l’objet de nombreux commentaires élogieux.
Mais la dernière série suscite des tentatives répétées de blocage de l’exposition par des bandes au service de l’actuelle politique israélienne de dépossession constante du peuple palestinien. 
Cette série, nommée « Death », montre comment la société palestinienne sous occupation israélienne « préserve la présence des « martyrs » et témoigne d’une vaste représentation des absents au travers de photographies, de posters, de tombes et de graffitis exhibés comme une forme de résistance  » (extrait du dépliant de présentation de l’exposition).
Le tollé d’officines qui prétendent représenter la population juive en France et qui qualifient d’antisémite tout regard qui ne s’aligne pas sur la propagande israélienne officielle, a suscité de la part de notre association le communiqué « Quand l’Histoire bégaie », que nous vous joignons à ce courrier.

Tous les dimanches, des bandes violentes au service de la politique israélienne perturbent l’exposition et tentent de la faire fermer sous prétexte « d’apologie du terrorisme ».
L’un des dimanches l’exposition a été fermée, un autre dimanche un nombre important de visiteurs n’a pas pu se rendre à l’exposition malgré la présence des forces de l’ordre. Tout se passe comme si les forces de l’ordre étaient sur le point de céder au chantage de ces bandes.

Madame et Monsieur les ministres, il vous appartient de protéger clairement les visiteurs et non pas les agresseurs.
Si les agresseurs finissaient par obtenir gain de cause, ce serait très grave pour la liberté d’expression, ce serait très grave à l’encontre d’une conception du judaïsme porteuse non pas d’exclusions mais d’une ouverture à toutes les expressions culturelles de peuples opprimés.

Nous ne pouvons pas admettre la mise œuvre d’une protection à géométrie variable, consistant d’une part à veiller fermement à ce que soit assurée toute expression favorable à la politique d’Israël et d’autre part à laisser opérer des gens qui dénient tout droit au peuple palestinien.
Ne nous faites pas croire que vous ne pouvez pas faire mieux pour protéger cette exposition.

Alors nous vous prions instamment d’assumer les responsabilités qui vous incombent.

Nous vous adressons, Madame et Monsieur, nos salutations de Juifs démocrates, fermement attachés à la liberté d’expression.

Pour le bureau national de l’Union Juive Française pour la Paix (UJFP),
Jean-Guy Greilsamer et Pierre Stambul, coprésidents de l’UJFP


Lyon le 12 juillet 2013

À Madame Aurélie Filippetti, Ministre de la Culture

De nombreuses voix s’élèvent pour vous demander plus de fermeté et plus de vigilance face aux pressions exercées par les groupes sionistes français – LDJ en tête – tentant d’obtenir que soit retirée des cimaises du Jeu de Paume l’ oeuvre de la photographe palestinienne Ahlam Shibli.
Grâce à Internet j’ai ainsi eu connaissance de la lettre que vous a adressée Mme Isabelle Bloch qui vous dit combien elle trouve « inacceptable que le gouvernement français montre de la complaisance vis à vis des terroristes, de ceux qui n’ont qu’une seule culture, celle de la violence et de l’intolérance, avec l’espoir que les terroristes de la LDJ puissent ne plus pouvoir entraver l’expression artistique ».
Paroles admirables de précision, de lucidité de cette femme qui vous dit par ailleurs être la petite fille d’un écrivain juif : Jean Richard Bloch, cet écrivain qui, il y a bientôt un siècle publiait …Et Compagnie, livre dans lequel, il racontait la vie d’une famille de tisserands alsaciens refusant l’annexion de l’Alsace après Sedan et choisissant comme beaucoup de nos familles juives françaises de venir s’installer en France.
L’histoire était celle de sa belle famille, les parents d’André Maurois dont Madame Bloch vous dit également qu’elle est sa petite nièce.
De Jean Richard Bloch, Madame Bloch ne vous dit pas qu’il fût un grand démocrate, un grand résistant, dont nous avons pu mesurer l’engagement à travers plusieurs documents photographiques 
dans l’exposition « La valise mexicaine » présentée au musée d’art juif de la rue du Temple récemment.

En lisant cette lettre j’espère que, tout comme moi, vous aurez compris combien ces barbares – violents et intolérants – étaient tout le contraire de ces hommes admirables auxquels Madame Bloch fait référence.
Barbarie contre culture tel est le choix auquel vous avez à répondre.

Grâce à Internet toujours j’ai eu connaissance, comme beaucoup de mes concitoyens, comme vous peut-être, du dernier haut fait d’arme de l’armée d’occupation israélienne arrêtant à Hébron le jeune enfant Palestinien âgé de 5ans et 9 mois, Wadim Karam Merwada…
Barbarie donc que ces juifs qui, ayant abandonné toutes les références politiques et culturelles grâce auxquelles nous avons construit notre identité juive française, tentent d’ imposer leurs lois et leur violence, directement importées des pratiques coloniales israéliennes en vigueur dans les Territoires Palestiniens Occupés à l’encontre des populations civiles palestiniennes.
Barbarie, colonisation idéologique et spirituelle, qui nous rappellent les pires moments de l’occupation quand les nazis tentaient de nous dicter leurs lois, nous dire le bien et le mal.

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Vos responsabilités, Madame la ministre de la culture, sont immenses à l’égard du peuple français : 
 soit vous vous inclinez devant ces nouveaux barbares – sionistes et intolérants – et vous faites fermer l’exposition du Jeu de Paume présentant l’oeuvre d’ Ahlam Shibli ; 
 soit vous faites respecter les lois de la République, celles portant sur la liberté de la culture – qu’elle soit française ou, dans ce cas précis, palestinienne – assumant ainsi les responsabilités qu’engage votre fonction..

Croyez, Madame la Ministre de la Culture, en mes sentiments démocratiques respectueux.

Georges Gumpel

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