Le rapport complet en anglais ICI.

Faits marquants
- Les Nations unies demandent que des enquêtes soient menées sur les meurtres et les blessures subis par les Palestiniens qui tentent d’obtenir de la nourriture par l’intermédiaire des nouveaux centres de distribution militarisés de Gaza.
- Selon le Groupe de la nutrition, plus de 2 700 enfants de moins de 5 ans ont été diagnostiqués avec malnutrition aiguë au second semestre de mai, ce qui signifie une forte détérioration.
- Seuls 38 % des 564 points de services de santé de Gaza sont fonctionnels, tous partiellement, avec un seul point médical partiellement fonctionnel dans le nord de Gaza.
- Alors que plus de 640 000 personnes ont de nouveau été déplacées au cours des trois derniers mois, les autorités israéliennes n’ont autorisé l’entrée d’aucune fourniture en matière d’abris.
- Depuis le 18 mars, plus de 40 000 enfants ont perdu l’accès à des services essentiels à la suite de la suspension de 50 centres de protection de l’enfance.
- Les restrictions, les obstacles et les frappes ont rendu les livraisons d’aide humanitaire vers et à travers Gaza nettement insuffisantes, peu sûres, imprévisibles et inefficaces.
Développement humanitaire
- Depuis le 18 mars 2025, les forces israéliennes ont intensifié les bombardements aériens, terrestres et maritimes sur toute la bande de Gaza et intensifié leurs opérations au sol. Cela a entraîné des centaines de victimes, des destructions d’infrastructures civiles et des déplacements massifs. Selon le cluster Gestion des sites, SMC, au 3 juin, plus de 640 000 Palestiniens de Gaza avaient été déplacés entre le 18 mars et le 3 juin. Plus de 202 000 d’entre eux ont été déplacés depuis la mi-mai, dont 54 % dans les deux gouvernorats du nord. En l’absence d’endroit sûr, de nombreuses personnes ont cherché refuge dans des abris de fortune et des sites de déplacement surpeuplés. Les gens se sont confinés dans des espaces de plus en plus resreints, 82 % de la bande de Gaza se trouvant maintenant dans des zones militarisées israéliennes ou soumis à des restrictions de déplacement depuis le 18 mars. Des combats entre les forces israéliennes et des groupes armés palestiniens ont été signalés.
- Selon le Ministère de la santé à Gaza, entre le 29 mai et le 4 juin, à midi, 425 Palestiniens ont été tués et 2 033 blessés. Entre le 7 octobre 2023 et le 4 juin 2025, le Ministère de la santé à Gaza a signalé qu’au moins 54 607 Palestiniens avaient été tués et 125 341 Palestiniens blessés. Ce montant comprend 4 335 personnes tuées et 13 300 blessées depuis la réescalade des hostilités le 18 mars 2025, selon le Ministère de la santé. Entre le 23 et le 31 mai, le Ministère de la santé a noté qu’en raison de problèmes d’accès, leur nombre de victimes n’incluait pas le gouvernorat du nord de Gaza. Selon le Ministère, le chiffre cumulé comprend 98 décès qui ont été ajoutés rétroactivement le 29 mai 2025 après que leurs données d’identification ont été consolidées et approuvées par un comité ministériel.
- Entre le 28 mai et le 3 juin, les attaques meurtrières ont été les suivantes :
- Le 28 mai, vers 14 h 30, neuf membres d’une même famille, dont quatre femmes, auraient été tués et 15 autres, dont un journaliste, auraient été blessés lorsqu’une maison appartenant à la famille du journaliste a été frappée dans le secteur d’As Saftawi, dans le nord de la bande de Gaza.
- Le 29 mai, à environ 8 h 50, au moins 23 Palestiniens, dont des enfants et au moins six femmes, auraient été tués et d’autres blessés lorsque deux bâtiments résidentiels ont été frappés dans le camp de réfugiés d’Al Bureij. Deux hommes auraient également été tués lorsqu’un groupe de jeunes hommes se seraient ensuite rendus sur le site de la frappe. Les frappes auraient détruit huit bâtiments résidentiels.
- Le 29 mai, vers 14 heures, une dizaine de Palestiniens auraient été tués et plusieurs autres auraient été blessés lors d’une frappe qui a touché un groupe de personnes à As Saraya Junction dans le centre de Gaza.
- Le 29 mai, vers 0 h 30, une Palestinienne aurait été tuée et plusieurs autres auraient été blessées, lorsque le jardin d’enfants d’Al Radwan, qui accueille des personnes déplacées, a été frappé à Jabalya al Balad, dans le nord de la bande de Gaza.
- Le 29 mai, vers 11 heures, sept Palestiniens, dont une petite fille, auraient été tués et d’autres blessés lors d’une frappe qui a touché un groupe de personnes dans le nord de la ville de Gaza.
- Le 29 mai, au moins 13 Palestiniens, dont des enfants et au moins quatre femmes, auraient été tués lorsqu’un immeuble résidentiel aurait été touché dans la région d’At Tuffah, dans l’est de la ville de Gaza. La Défense civile palestinienne a indiqué qu’ils n’avaient pas été en mesure de récupérer une trentaine de Palestiniens sous les décombres, faute de matériel.
- Le 30 mai, vers 2 heures, au moins sept Palestiniens, dont cinq femmes, auraient été tués et beaucoup d’autres blessés lorsqu’une maison a été frappée à Jabalya Al Nazlah, dans le nord de la bande de Gaza.
- Le 30 mai, vers 15 h 30, 14 Palestiniens, dont au moins trois enfants et cinq femmes, auraient été tués lorsqu’une tente de personnes déplacées aurait été touchée dans la région d’Al Mawasi, à Khan Younis.
- Le 1er juin, vers 11 h 40, au moins six Palestiniens, dont au moins deux jeunes garçons et trois femmes, auraient été tués et au moins 20 autres, dont des enfants et des femmes, ont été blessés lorsqu’un bâtiment résidentiel de quatre étages a été touché dans le camp de réfugiés d’An Nuseirat, à Deir al Balah.
- Le 2 juin, vers midi, au moins 15 Palestiniens auraient été tués et plusieurs autres blessés, lorsqu’une maison a été frappée à Jabalya al Balad, dans le nord de la bande de Gaza.
- Le 2 juin, vers 15 heures, trois Palestiniens auraient été tués lorsqu’une école abritant des personnes déplacées a été frappée dons la rue Al Birkeh à Deir al Balah.
- Le 3 juin, vers 1 h 30, au moins trois Palestiniens, dont deux hommes et un enfant, auraient été tués et au moins 20 autres blessés lorsqu’une tente de personnes déplacées a été frappée dans la région d’Al Birkeh, à Deir al Balah.
- Le 3 juin, vers 21 h 30, sept Palestiniens, dont des enfants, auraient été tués et d’autres blessés lorsque la zone portuaire, à l’ouest de la ville de Gaza, a été frappée. La zone est densément peuplée de personnes déplacées.
- Le 4 juin, vers 8 heures, au moins 18 Palestiniens, dont au moins 13 femmes, auraient été tués lorsqu’une tente à l’intérieur d’une école servant d’abri pour les personnes déplacées a été frappée dans la région d’Al Mawasi, dans l’ouest de Khan Younis.
- Entre le 29 mai et le 4 juin, quatre soldats israéliens ont été tués à Gaza, selon l’armée israélienne. Entre le 7 octobre 2023 et le 4 juin 2025, selon les forces israéliennes et les sources israéliennes officielles citées dans les médias, plus de 1 620 Israéliens et ressortissants étrangers ont été tués, la majorité le 7 octobre 2023 et ses conséquences immédiates. Il s’agit notamment de 420 soldats tués, en plus de 2 692 soldats blessés, à Gaza ou le long de la frontière israélienne depuis le début de l’opération terrestre en octobre 2023. Sur ce nombre, 13 soldats ont été tués et 108 blessés depuis la réescalade des hostilités le 18 mars 2025. Au 4 juin, on estime que 58 Israéliens et ressortissants étrangers restent prisonniers à Gaza, y compris les otages qui ont été déclarés morts et dont les corps sont retenus.
L’ONU demande que des enquêtes soient menées sur des victimes liées à des distributions de denrées alimentaires non liées à l’ONU
- Le 2 juin, le Secrétaire général de l’ONU a déclaré qu’il était consterné par les informations selon lesquelles des Palestiniens auraient été tués et blessés alors qu’ils cherchaient à demander de l’aide et a appelé « une enquête immédiate et indépendante sur ces événements et pour que les auteurs soient tenus responsables ». Le chef de l’ONU a souligné que « l’entrée sans entrave de l’aide à grande échelle pour répondre aux énormes besoins de Gaza doit être immédiatement rétablie ». Faisant écho à l’appel aux enquêtes et à la responsabilisation, le chef des affaires humanitaires de l’ONU, Tom Fletcher, a déclaré que « personne ne devrait risquer leur vie pour nourrir ses enfants ». Le commissaire général de l’UNRWA, Philippe Lazzarini, a décrit ces conditions comme « un piège mortel » et un « système humiliant qui a forcé des milliers de personnes affamées et désespérées à marcher sur des dizaines de kilomètres jusqu’à une zone qui est pratiquement pulvérisée en raison de lourds bombardements par l’armée israélienne ». Le 3 juin, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, M. Volker Tôrk, a souligné qu’en 2024, la Cour internationale de Justice « a donné des ordres contraignants à Israël pour qu’il prenne toutes les mesures nécessaires et efficaces afin d’assurer sans délai, en pleine coopération avec les Nations unies, la fourniture sans entrave et à grande échelle, par toutes les parties concernées, des services de base et de l’aide humanitaire dont les Palestiniens ont un besoin urgent, y compris la nourriture, l’eau, l’électricité, le carburant, les abris, les vêtements, les besoins en matière d’hygiène et d’assainissement, ainsi que les fournitures médicales et les soins médicaux dans l’ensemble de la bande de Gaza ».
- Le 27 mai, le mécanisme de distribution militarisée des vivres a commencé, par l’intermédiaire de la Fondation humanitaire de Gaza (Gaza Humanitarian Foundation – GHF), nouvellement créée, en deux points installés dans le nord-ouest de Rafah et à Deir al Balah. Depuis lors, des milliers de Palestiniens se seraient dirigés vers ces sites de distribution pour recevoir des colis alimentaires, mais plusieurs fusillades ont fait de nombreuses victimes. Depuis le 27 mai, le Bureau des droits de l’homme de l’ONU (HCDH – UN Human Rights Office – OHCHR) a enregistré au moins 82 morts et 506 blessés qui auraient tenté d’atteindre des points de distribution de nourriture à Rafah et Deir al Balah. L’hôpital de campagne du CICR, dans le gouvernorat de Rafah, d’une capacité de 60 lits, a reçu un afflux massif de 179 cas, y compris des femmes et des enfants, le 1er juin, et un autre afflux de blessés de 184 patients le 3 juin. Dans le gouvernorat de Khan Younis, les équipes de Médecins sans frontières (MSF) se sont jointes à l’intervention auprès des masses de victimes pour traiter les patients souffrant de blessures graves à l’hôpital Nasser, où « les patient.es ont dit à MSF qu’il/elles avaient été fusillés de toutes parts par des drones, des hélicoptères, des bateaux, des chars et des soldats israéliens sur le terrain ». MSF a déclaré que les couloirs de l’hôpital étaient remplis de patients, et que les banques de sang étant presque vides, le personnel médical lui-même devait faire des dons de sang.
Attaques continues contre les pêcheurs et les infrastructures de pêche
- Selon le HCDH, le ciblage des pêcheurs et des infrastructures de pêche de Gaza par l’armée israélienne et le blocage de l’accès à la mer – combiné à la destruction des terres agricoles et d’autres infrastructures de production alimentaire et aux sévères restrictions à l’entrée de l’aide humanitaire et de fournitures commerciales – ont directement contribué au risque de famine et à la préoccupation croissante en matière de protection, créant des conditions qui menacent la survie de la population de Gaza. Le HCDH a constaté que les attaques militaires israéliennes contre les pêcheurs de Gaza étaient systématiques ; entre le 7 octobre 2023 et le 31 décembre 2024, le HCDH a enregistré 28 attaques contre des pêcheurs et des sites de pêche. Selon le Ministère de l’agriculture, au 11 décembre 2024, l’armée israélienne avait tué 200 pêcheurs et leurs associés sur environ 6 000 personnes engagées dans la profession de pêche avant le 7 octobre 2023. Entre le 1er janvier et le 16 mai 2025, le Haut-Commissariat a enregistré « 28 attaques contre des pêcheurs de Gaza, qui ont entraîné la mort de 11 pêcheurs, blessé 34 autres, et conduit à la brève détention puis à la libération de deux pêcheurs ».
- Entre octobre 2023 et avril 2024, les captures quotidiennes moyennes de poissons à Gaza sont tombées à seulement 7,3 % des niveaux de 2022, causant une perte de production de 17,5 millions de dollars, selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). En avril 2024, 70 % des équipements et des infrastructures de pêche à Gaza, y compris le seul port maritime de Gaza, avaient été endommagés. Selon le HCDH, « en juin 2024, les pêcheurs ont tenté de protéger leurs bateaux en les enterrant dans le sable à Rafah, mais les bulldozers [des forces israéliennes] les ont déterrés et détruits. Les bateaux et le matériel restants sur le site de débarquement des bateaux à Rafah ont été largement détruits en janvier 2025, lorsque l’armée israélienne a rasé le site dans la semaine précédant le cessez-le-feu temporaire. » Selon le Ministère de l’agriculture, ces attaques ont entraîné la perte de 4 600 tonnes de production annuelle de poissons et la fermeture complète des exploitations piscicoles, qui produisaient auparavant 600 tonnes par an. En outre, la FAO a noté que les laboratoires de contrôle sanitaire des poissons de Gaza ont été endommagés, laissant le ministère de l’Agriculture dans l’incapacité d’effectuer les contrôles sanitaires nécessaires, ce qui soulève d’importants risques sanitaires liés à la vente de poissons non contrôlés sur les marchés locaux.
Seulement 38 % des points de services de santé sont fonctionnels, un seul dans le nord de Gaza.
- Entre le 28 mai et le 1er juin, les ordres de déplacement et les frappes israéliennes ont affecté la fonctionnalité des services de santé dans toute la bande de Gaza, écrasant le système de santé déjà fragile et privant les patients de services médicaux essentiels, y compris de soins de survie. Selon le cluster Santé, au 4 juin, la fonctionnalité des points de services de santé a considérablement diminué, 38 % seulement (212 des 564) points de services de santé étant partiellement opérationnels. Il s’agit notamment de 17 hôpitaux partiellement fonctionnels sur 36, de sept hôpitaux de campagne partiellement fonctionnels sur 15, de 61 centres de soins de santé primaires partiellement fonctionnels sur 160 et de 127 centres médicaux/cliniques mobiles sur 353.
- Le 29 mai, l’hôpital Al Awda, dernier hôpital très fonctionnel dans le nord de Gaza, a été évacué de force et mis hors service. Selon le directeur de l’hôpital, Mohammad Salha, les forces israéliennes « nous ont informés que soit nous évacuons l’hôpital immédiatement, soit qu’elles l’évacueraient de force ». Dr. Salha a déclaré que 82 membres du personnel médical et 13 patients avaient été contraints d’évacuer dans des conditions extrêmement difficiles. Toutes les routes menant à l’hôpital étant bloquées ou détruites, les ambulances ne pouvaient pas atteindre l’hôpital et les patients devaient être transportés sur plus de 200 mètres avant d’atteindre les ambulances du Ministère de la santé qui les ont transférées à l’hôpital Al Shifa dans la ville de Gaza, a-t-il ajouté. Entre le 15 et le 23 mai, l’hôpital a été frappé à plusieurs reprises et a dû faire face à de graves pénuries de médicaments. Les 24 et 27 mai, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a réussi à atteindre l’installation et a transféré des patients essentiels à l’hôpital Al Shifa dans la ville de Gaza.
- Le 1er juin, les forces israéliennes ont détruit le centre spécialisé de dialyse de Noura al-Kaabi, dans le nord de la bande de Gaza. Selon le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesu, le centre « desservait 40 patients par semaine dans le nord de la bande de Gaza » avant la récente réescalade des hostilités, et sa destruction « met directement en danger la vie des patients souffrant d’insuffisance rénale ». La semaine précédente, l’OMS avait déplacé 20 des 23 machines de dialyse hors du centre pour les garder en sécurité.
- Le 4 juin, selon le Ministère de la santé, le toit du bâtiment de l’administration de l’hôpital des martyrs d’Al-Aqsa à Deir al Balah a été touché. Le porte-parole de l’hôpital a déclaré que trois frappes avaient touché l’hôpital, causant des dommages aux réservoirs d’eau et aux panneaux solaires. Le porte-parole a noté que le personnel médical continuait d’opérer à l’hôpital.
- Depuis le 20 mai, il n’y a pas eu d’évacuation sanitaire vers les installations à l’étranger. Selon l’OMS, entre 10 500 et 12 500 patients, dont plus de 4 000 enfants, ont besoin d’une évacuation médicale à l’étranger. Entre le 1er février et le 20 mai 2025, 1 963 patients, dont 466 patients cancéreux, et 2 916 accompagnants ont été évacués en dehors de Gaza. Cela inclut 282 patients, dont 88 patients cancéreux, et 393 accompagnants évacués depuis le 18 mars 2025.
- Selon le Ministère de la santé à Gaza, 477 patients sont décédés alors qu’ils attendaient leur évacuation sanitaire à l’étranger et au moins 41 % des patients rénaux sont décédés depuis octobre 2023 en raison d’un accès limité aux services de dialyse. Le Ministère de la santé a ajouté qu’environ 5 000 patients cancéreux ont besoin d’être transférés d’urgence à l’étranger pour un diagnostic ou un traitement spécialisé, tels que la chimiothérapie et la radiothérapie, en particulier après que le dernier centre opérationnel de traitement du cancer de Gaza à l’hôpital européen de Gaza a été mis hors service à la suite de frappes aériennes israéliennes intenses le 13 mai 2025, qui a fait des victimes parmi les patients et d’autres civils et a détruit des infrastructures essentielles, notamment des conduites d’oxygène et des réseaux d’égouts. Soixante-quatre pour cent des médicaments essentiels contre le cancer sont maintenant en rupture de stock, tandis que les pénuries d’équipements limitent la capacité de diagnostic, selon le Ministère de la santé ; 12 des 19 scanners de tomodensitométrie et 7 machines d’IRM ont été détruits. En outre, le Ministère de la santé a indiqué que l’approvisionnement en oxygène dans les hôpitaux avait atteint un point critique, avertissant d’une situation catastrophique s’il n’y avait pas d’action immédiate pour approvisionner les hôpitaux en stations d’oxygène supplémentaires. Sur les 34 stations d’oxygène, 25 ont été détruites et 9 ne restent que partiellement opérationnelles et sont insuffisantes pour répondre aux besoins, a déclaré le Ministère de la santé. La crise est aggravée par le faible volume de carburant pour l’électricité et le manque de pièces détachées pour faire fonctionner 49 des 110 générateurs des hôpitaux qui restent en état de marche, a ajouté le ministère de la santé.
Rétrécissement de l’espace humanitaire
- Depuis le 19 mai, après près de 80 jours de blocus complet sur l’entrée de l’aide et toute autre fourniture à Gaza, les autorités israéliennes n’ont permis qu’à un nombre restreint d’agences des Nations Unies et d’organisations non gouvernementales (ONG) internationales de reprendre l’acheminement de l’aide à Gaza et n’ont autorisé l’entrée que de quantités très limitées de certains produits alimentaires, de fournitures nutritionnelles, de fournitures médicales et d’articles de purification de l’eau. L’entrée d’autres fournitures d’aide, telles que les matériaux d’abri (voir ci-dessous), les produits d’hygiène et le matériel médical, reste bloquée. En outre, le blocus actuel du carburant, qui entre maintenant dans son quatrième mois, met en danger les services de survie – y compris les installations de santé et d’approvisionnement en eau, d’assainissement et d’hygiène (WASH). Malgré le maximum d’efforts pour rationner le carburant disponible, les partenaires avertissent que ces services pourraient bientôt cesser dans certains domaines si l’entrée de carburant n’est pas rétablie d’urgence. En outre, sans accès immédiat au carburant qui se trouve déjà à l’intérieur de Gaza mais situé dans des zones difficiles d’accès qui sont militarisées ou soumises à des ordres de déplacement, davantage de services critiques sont menacés de suspendre rapidement leurs opérations.
- L’environnement opérationnel extrêmement difficile a rendu l’acheminement de l’aide humanitaire vers Gaza et à travers celle-ci, imprévisible et inefficace. Les deux côtés du point de passage de Kerem Shalom sont étroitement contrôlés par les autorités israéliennes, et l’ONU n’a pas été autorisée à déployer des observateurs sur le site, ce qui a considérablement limité la visibilité sur le processus d’acheminement de l’aide. Le 2 juin, un incendie aurait éclaté du côté israélien du point de passage de Kerem Shalom; les autorités israéliennes ont signalé que quelque 400 palettes de marchandises humanitaires avaient été partiellement endommagées, bien qu’en raison d’un manque de visibilité et de surveillance des plates-formes, l’ONU n’ait pas été en mesure de vérifier l’ampleur des dégâts. À l’intérieur de Gaza, les routes ont été détruites ou endommagées et et pour atteindre les points de passage, il faut traverser des zones militarisées qui font l’objet de bombardements intensifs. Les équipes humanitaires doivent se conformer aux itinéraires qui sont approuvés par les autorités israéliennes et ont dû faire face à des retards prolongés aux multiples points de contrôle établis par Israël en direction et en provenance de point de passage à l’intérieur de la bande de Gaza. Les changements constants d’autorisations et de restrictions, y compris le nombre extrêmement faible de chauffeurs de camion agréés autorisés à prélever des marchandises à partir du point de passage de Kerem Shalom pour le transport de l’aide humanitaire à Gaza, continuent d’entraver les opérations d’aide humanitaire. En outre, le personnel humanitaire et les opérations ont été confrontés à des niveaux d’insécurité sans précédent et à un risque très élevé de pillage, les partenaires signalant que la plupart des incidents de pillage sont commis par des civils désespérés.
- Entre le 31 mai et le 2 juin, le point de passage de Kerem Shalom a été en grande partie fermé en raison des vacances de Chavouot et de Shabat. Entre le 19 mai et le 4 juin, plus de 1 100 camions ont atteint le côté israélien du point de passage de Kerem Shalom, dont environ 60 % ont été présentés et autorisés à entrer (« manifestés ») par l’ONU (673). Parmi ceux-ci, les organisations humanitaires ont pu collecter un peu plus de 400 chargements de camions pour les distribuer aux habitants de Gaza.
- Depuis le 27 mai, les autorités israéliennes ont autorisé la reprise du transport de l’aide humanitaire depuis la Jordanie par le biais de la modalité « Back-to-Back » (B2B), y compris l’utilisation du point de passage d’Allenby. Seules les ONG internationales enregistrées auprès de l’État israélien ou qui sont en cours de réenregistrement seraient autorisées à traiter le dédouanement. Cet élément, combiné aux restrictions sur le type d’aide autorisée, limite fortement celles autorisées à expédier l’aide humanitaire par le corridor jordanien.
- Dans de vastes zones sur toute la bande de Gaza, des équipes humanitaires sont tenues de coordonner leurs déplacements avec les autorités israéliennes. Entre le 28 mai et le 3 juin, sur les 75 tentatives visant à coordonner les mouvements d’aide prévus dans la bande de Gaza, près de 59 % (44) ont été purement et simplement refusés par les autorités israéliennes, 15 % (11) ont été initialement acceptés mais se sont heurtés à des obstacles, y compris des blocages ou des retards sur le terrain pouvant entraîner des missions avortées ou seulement partiellement accomplies, 24 % (18) ont été pleinement facilités et 3 % (deux) ont été retirés par les organisateurs pour des raisons logistiques, opérationnelles ou sécuritaires. Il s’agit notamment de 30 tentatives de coordination des mouvements d’aide dans ou vers le governorat nord de Gaza, dont 27 % (huit) ont été facilitées, 53 % (16) ont été rejetées, 17 % (cinq) ont été entravés et 3 % (un) ont été retirés. Dans le sud de Gaza, 22 % des 45 tentatives ont été facilitées, 62 % (28) ont été refusés, 13 % (six) se sont heurtés à des obstacles et 2 % (un) ont été retirés.
- Le 30 mai, 46 ONG internationales et palestiniennes travaillant dans le territoire palestinien occupé ont publié le dernier aperçu instantané de l’accès humanitaire, couvrant les obstructions et les perturbations de leur travail dans la fourniture de l’aide et des services humanitaires entre le 26 mars et le 9 mai. Sur les 40 ONG interrogées qui travaillaient à Gaza, 93 % ont déclaré avoir épuisé ou presque épuisé leurs stocks d’aide; 67 % d’entre elles n’ont pas pu atteindre les populations et fournir des services dans certaines parties de la bande de Gaza; 90 % ont indiqué que les Palestiniens de Gaza étaient confrontés à des problèmes de protection accrus; et 89 % ont déclaré que les populations avaient perdu leur accès aux services essentiels. Le rapport souligne que les ordres de déplacement de plus en plus nombreux et les attaques militaires israéliennes en cours ont pratiquement rendu inaccessibles certaines zones pour l’acheminement de l’aide dont la population a besoin pour survivre, et note que, dans de nombreux cas, les gens sont « incapables de bouger, en raison de l’épuisement, des blessures, de la maladie, de l’infirmité, du handicap, de la contamination de l’environnement par des munitions non explosées ou de l’absence d’alternatives ». En outre, plus de la moitié des organisations interrogées ont indiqué que leur personnel de Gaza avait été déplacé de force de leurs foyers entre le 26 mars et le 9 mai (pour certains plus de 10 fois depuis octobre 2023), 33 % ont rapporté avoir des blessés parmi les membres du personnel ou des décès dus à des attaques militaires et plus d’un tiers ont déclaré que leurs installations avaient été touchées directement ou indirectement.
- Entre le 30 mai et le 4 juin, l’armée israélienne a émis trois ordres de déplacement pour certaines parties des gouvernorats du nord de la bande de Gaza, de Gaza-ville, de Deir al Balah et de Khan Younis. Combinés, les ordres couvrent 189 kilomètres carrés (plus de la moitié de la bande de Gaza), y compris l’ordre pour les gouvernorats de Gaza-ville et du Nord de Gaza qui couvre 30 % de la bande de Gaza. Depuis le 18 mars, l’armée israélienne a émis 35 ordres de déplacement, en plaçant environ 277,6 kilomètres carrés sous ordres de déplacement (76 % de la bande de Gaza). Au 4 juin, 82 % du territoire de la bande de Gaza se trouvait dans des zones militarisées par les Israéliens ou ont été placées sous des ordres de déplacement (elles se chevauchent en grande partie).
Aucun matériel d’hébergement n’est entré dans la bande de Gaza depuis le 2 mars, alors que le nombre de personnes déplacées ne cesse d’augmenter.
- La crise actuelle à Gaza continue de provoquer des déplacements massifs dans des conditions de plus en plus désastreuses, les familles cherchant refuge dans n’importe quel espace disponible, y compris dans des endroits dangereux ou inappropriés. Le cluster Abris estime que 1,1 million de personnes à Gaza ont un besoin impérieux d’aide d’urgence en matière d’hébergement. Toutefois, depuis le 12 avril, les tentes sont en rupture de stock, tandis que d’autres abris essentiels sont presque épuisés. Cela fait suite à 11 semaines de blocus complet sur l’entrée de toutes les fournitures et, depuis le 19 mai, le maintien de l’interdiction d’entrée des produits d’hébergeent. Pourtant, les besoins n’ont jamais été plus importants, avec au moins un tiers de la population de Gaza déplacé à nouveau en moins de deux mois. Les observations sur le terrain des partenaires indiquent également qu’environ 40 % des personnes déplacées ont fui sans aucun effet personnel en raison de l’urgence de l’évacuation et du manque de moyens financiers et de moyens de transport.
- Dans la ville de Gaza, un surpeuplement extrême a contraint de nombreuses familles à fuir vers l’ouest, jusqu’à la zone du port maritime, ou à dormir sur les trottoirs, les rues ou toute autre zone ouverte accessible, souvent sans accès à des services WASH propres. De nombreux toits, y compris ceux dont la structure n’est pas solide, sont utilisés comme abris ; certaines familles se sont réfugiées dans des bâtiments abandonnés ou endommagés, des installations publiques encore debout ou des structures inachevées, déblayant les décombres pour créer des espaces de vie de fortune. Dans le sud de Gaza, des ordres de déplacement récents ont touché la plus grande partie de la ville de Khan Younis et des parties de Deir al Balah, réduisant ainsi l’espace déjà limité dont disposent les familles pour se réfugier. À Deir al Balah, une grande partie des terres sont privées, ce qui limite encore les possibilités d’abris temporaires. Cela s’est traduit par un afflux important de personnes dans la région d’Al-Mawasi, qui est déjà submergée et surpeuplée. D’après des évaluations récentes d’un partenaire du cluster Sites gérant 69 sites de déplacement à Al Mawasi, la population a augmenté de 40 %.
Ménages dirigés par des enfants et autres défis en matière de protection de l’enfance
- Les partenaires sont témoins d’une forte augmentation des défis en matière de protection de l’enfance, y compris une augmentation du nombre de ménages dirigés par des enfants poussés à des stratégies de survie dangereuses. Dans de nombreux cas, les jeunes enfants ont pris la responsabilité de s’occuper de leurs frères et sœurs plus jeunes après avoir perdu leurs parents à la suite de violences, de séparation, de graves maladies ou de négligence. Ces enfants portent des fardeaux émotionnels et physiques écrasants, souvent avec peu ou pas de soutien. Cela a poussé les enfants dans des situations de plus en plus précaires pour aider leurs familles à survivre, y compris des rapports de plus en plus nombreux faisant état d’enfants travaillant dans les rues, participant à des pillages ou se rassemblant au sein de grandes foules à la recherche de denrées alimentaires dans des points de distribution peu sûrs. Les enfants handicapés sont particulièrement exposés à des risques aigus car ils manquent souvent d’appareils d’assistance dont ils ont besoin pour se déplacer en toute sécurité.
- Les partenaires ont en outre tiré la sonnette d’alarme au sujet des effets à long terme des hostilités sur la santé, en particulier sur les enfants. Selon SOS Villages d’enfants, une organisation de protection de l’enfance qui gère un foyer pour enfants privés de soins parentaux à Gaza, les enfants qui sont sous leur contrôle souffrent systématiquement de problèmes respiratoires et de graves grippes, en particulier ceux de moins d’un an. L’organisation a observé une augmentation récente des maladies, telles que les infections respiratoires aiguës, l’asthme, les maladies pulmonaires obstructives chroniques et la pneumonie, en partie à cause de la poussière et des débris des bombardements environnants. Elle a également mis en évidence un manque de sensibilisation de la communauté aux risques d’exposition à l’amiante, de nombreuses familles étant contraintes de vivre au milieu des décombres des maisons détruites.
- Dans ce contexte, les partenaires de la protection de l’enfance continuent de fournir des services essentiels, y compris des conseils psychosociaux, la prise en charge des cas à haut risque et l’orientation des enfants en situation d’urgence. Toutefois, de nombreuses organisations ne disposent pas de personnel ou de fonds suffisants pour répondre à la demande croissante, et l’environnement opérationnel continue d’entraver la prestation de services. Depuis la réescalade des hostilités le 18 mars, près de 50 centres de protection de l’enfance ont été contraints de suspendre leurs opérations – principalement en raison de la délivrance d’ordres de déplacement et du déplacement de membres du personnel – touchant directement au moins 40 000 enfants. L’aide aux enfants handicapés reste particulièrement limitée car l’accès aux appareils d’assistance est absent, le manque de matériel et d’outils spécialisés pour faciliter les activités avec les enfants et les services de réadaptation sont limités. En outre, le domaine de responsabilité de la protection de l’enfance signale que les partenaires ne disposent pas de réserves alimentaires suffisantes dans les orphelinats, parmi les familles vulnérables s’occupant d’enfants supplémentaires et dans les espaces sécurisés accueillant des enfants sans protection parentale.
Détérioration marquée de la diversité alimentaire et de l’état nutritionnel des enfants et des femmes enceintes et allaitantes
- Au 4 juin, environ 259 000 repas quotidiens sont préparés par 14 partenaires dans 62 cuisines, contre environ 279 000 repas au 31 mai. Toutes les boulangeries et les distributions de colis alimentaires restent suspendues. Les cinq boulangeries soutenues par l’ONU qui ont repris leurs opérations pendant trois jours (22-24 mai) ont été fermées depuis le 25 mai en raison de l’insécurité, y compris la violence des foules, et le désespoir provoqué par la faim et les pénuries alimentaires aiguës. Entre le 19 mai et le 3 juin, quelque 4 000 tonnes de farine de blé (160 000 sacs de 25 kilogrammes) sont entrées dans la bande de Gaza, dont la plupart ont été prises dans des camions ouverts par des personnes désespérées avant d’atteindre les points de distribution ou les installations de stockage désignés. Dans le même temps, alors que les flambées des prix des denrées alimentaires continuent d’être observées, le cluster Sécurité alimentaire (FSS) a noté que l’entrée limitée de la farine n’a pas entraîné de stabilisation des prix de la farine de blé ni d’amélioration de la disponibilité du marché et que les fluctuations sont davantage dues aux attentes du marché.
- Selon le dernier suivi du marché du Programme alimentaire mondial (PAM), la consommation alimentaire et la diversité alimentaire à Gaza se sont effondrés à des niveaux critiques en mai, marquant l’une des pires détériorations de la diversité alimentaire et de la nutrition depuis octobre 2023, avec des produits nutritifs clés comme la viande, les œufs, les produits laitiers, les légumes et les fruits presque absents de l’alimentation. Le PAM met en garde contre le fait que les régimes alimentaires de Gaza sont devenus dangereusement déséquilibrés et font cruellement défaut en nutriments, signalant un grave effondrement de la diversité alimentaire et une crise nutritionnelle croissante. En termes de prix, de brèves baisses de prix localisées ont été observées à proximité des convois le 31 mai, avec un kilogramme de farine de blé vendue entre 20 et 30 NIS (6-9 dollars) à Khan Younis et entre 45 et 50 NIS (13-14 dollars) à Deir al Balah. Dans la ville de Gaza, les prix étaient les plus élevés, à 65 NIS/kg (18 dollars), avant de tomber à 45 NIS/kg (13 dollars) le 1er juin. Ces fluctuations soulignent l’urgente nécessité de livraisons régulières et à grande échelle, en particulier dans le nord, pour stabiliser l’offre, la disponibilité et l’accessibilité financière. Le suivi du marché indique également que plus de 90 % des ménages de Gaza sont maintenant confrontés à de graves difficultés financières, avec des pénuries de liquidités généralisées qui rendent presque impossible l’achat de nourriture et les deux tiers des ménages qui n’ont pas les moyens d’acheter des produits de première nécessité. En outre, étant donné que le gaz de cuisson reste largement indisponible et que les prix du marché noir sont hors de portée, les familles ont été contraintes de recourir à des méthodes de cuisson dangereuses et insalubres, telles que l’utilisation de déchets. Dans le nord de la bande de Gaza, la proportion de ménages tributaires de la combustion de déchets pour le combustible est passée de 50 % en avril à 66 % en mai. Dans le sud de la bande de Gaza, ce chiffre est passé de 49 à 51 % au cours de la même période. Dans l’ensemble de Gaza, seulement 1 % des ménages utilisaient le gaz de cuisine comme source de carburant en avril, alors qu’aucun d’entre eux ne l’utilisait en mai.
- La situation nutritionnelle des enfants continue de se détériorer. Selon le cluster Nutrition, une analyse préliminaire indique que sur 46 738 enfants de moins de 5 ans qui ont fait l’objet d’un dépistage de la malnutrition au cours de la seconde quinzaine de mai, 2 733 (5,8 %) ont été diagnostiqués comme souffrant de malnutrition. Ce chiffre est en hausse par rapport aux 4,7 % enregistrés au cours de la première moitié du mois de mai et représente presque le triple de la proportion d’enfants diagnostiqués comme souffrant de malnutrition par rapport aux enfants examinés en février 2025, pendant le cessez-le-feu. Au total, depuis janvier, les partenaires du cluster Nutrition ont détecté et inscrit plus de 16 500 enfants de moins de cinq ans pour le traitement de la malnutrition aiguë sévère (severe acute malnutrition – SAM), y compris 141 cas avec des complications qui ont dû être hospitalisés. Au total, en mai, 7,5 % des cas de SAM avaient besoin d’une hospitalisation pour complications, contre seulement 3 à 4 % au cours des deux mois précédents, ce qui montre une augmentation du nombre de cas graves. Pourtant, il n’y a actuellement que quatre centres de stabilisation pour le traitement des cas de SAM avec des complications médicales dans la bande de Gaza, dont deux à Deir al Balah, un à Khan Younis et un dans la ville de Gaza. Les centres de stabilisation du governorat Nord de Gaza et de Rafah ont été contraints de suspendre leurs opérations, laissant les enfants dans ces zones sans accès à un traitement vital. En outre, l’analyse des données disponibles pour les femmes enceintes et allaitantes (pregnant and breastfeeding women – PBW) confirme qu’il y a eu une forte détérioration de leur état nutritionnel au cours des deux derniers mois ; en mai, une grave malnutrition a été détectée pour 17 % des PBW examinées dans le gouvernorat de Gaza et dans 18 % des PBW testées à Deir al Balah, contre moins de 10 % dans ces deux gouvernorats en février et mars.
- Entre le 28 mai et le 2 juin, les partenaires du cluster Nutrition ont atteint plus de 81 235 enfants de moins de 5 ans, soit environ 28 % du groupe cible, avec des suppléments en nutriments à base de lipides (LNS-SQ). Le LNS-SQ est un supplément riche en calories, riche en protéines et riche en micronutriments conçu pour prévenir la malnutrition, l’émaciation et le retard de croissance chez les enfants âgés de 6 à 59 mois. Toutefois, s’il était vraiment nécessaire de limiter les carences en micronutriments et de fournir des calories supplémentaires dans le contexte de l’insécurité alimentaire et de la faible diversité alimentaire, ces suppléments ne peuvent remplacer l’alimentation des enfants et ne couvrent qu’environ 10 % de leurs besoins caloriques quotidiens. Le 26 mai, une expédition de LNS vers le nord de la bande de Gaza a été pillée, ce qui a entraîné la perte d’environ 2,6 % de la quantité totale de LNS qui a été amenée à Gaza, qui aurait pu bénéficier à plus de 1 000 enfants pendant un mois. Le 30 mai, un site de traitement de la malnutrition dans l’hôpital de campagne d’Az Zawayda, à Deir al Balah, a été contraint d’arrêter de fournir des services après que 565 boîtes de suppléments nutritifs spécialisés, destinées à aider plus de 1 000 enfants pendant un mois, ont été pillées. En outre, 50 boîtes d’aliments thérapeutiques prêts à l’emploi, qui auraient pu traiter plus de 80 enfants souffrant de malnutrition aiguë, ont également été perdues. En réponse, le cluster Nutrition a lancé une campagne de messagerie communautaire pour sensibiliser l’opinion et aider à prévenir le pillage de vivres. De manière cruciale, en l’absence de distributions alimentaires suffisantes, le programme supplémentaire actuel ne peut à lui seul couvrir tous les besoins nutritionnels de ces groupes vulnérables. Le cluster Nutrition souligne qu’une reprise complète de la distribution alimentaire à grande échelle est nécessaire d’urgence pour empêcher une nouvelle détérioration de la situation nutritionnelle.
(Traduction SK)